Une précision tout d'abord. Cet article se base sur mon expérience personnelle. Il aura quelques principes généraux mais en aucun cas une vérité absolue. C'est une subjectivité que je tiens à cultiver pour cet article. Ceci posé, essayons de réfléchir à ceci : les personnes ayant une déficience peuvent-elles jouer aux jeux vidéo, et si la réponse est évidemment oui, l'approche est-elle différente ? 

Jouer au jeux vidéo, une question de prise en main.

La première chose que l'on ressent, avant même de jouer, c'est la sensation de ce l'on tient en mains, le pad donc. Etant de la génération "16 bits" je n'ai pas vécu directement les premiers temps du jeu  vidéo. Le temps de Pong, de l'Atari 2600 n'étaient pas pour moi. Mais les ayant découvert plus tard, je peux dire que les premiers temps du jeu vidéo auraient été difficiles, pour un handicap physique tout du moins, dans le sens ou la prise en main était spartiate. Les sticks, le bouton pas franchement sous la main, bref une petite galère. L'évolution vers plus d'ergonomie des paddles, est donc une bonne chose. la multiplication des boutons en revanche, pour une limitation de l'aspect physique peut poser problème. Heureusement, on peut souvent reconfigurer les commandes afin de faciliter certains enchaînements dans les actions à l'écran.

Après la main, l'oeil.

Après ce qui nous permet de contrôler nos actions, passons à l'écran. Un handicap peut-il freiner notre compréhension de se qui se passe à l'écran ? l'évidence est de dire qu'une personne malvoyante ou malentendante perd des informations liées au jeu. Mais ces personnes compensent par des informations auquel un joueur lambda ne pense pas, par exemple au différents "bruits" des boutons. 

Un jour, j'ai joué contre une personne aveugle à Mortal Kombat sur Megadrive, il y a pas mal d'années. Cette personne tenait le paddle près de son visage. Comme on était en rééducation tous les deux je ne lui ai pas demandé pourquoi il agissait de la sorte. Après 30 minutes de jeu et des FATALITY a n'en plus finir, j'ai fini par lui demander comment il faisait. Il avait appris par coeur les aires de jeu, et prêtait attention non seulement aux "bruits" de son paddle, mais aussi du mien ! Ce qui amène cette conclusion : tout le monde s'adapte. Mais l'abondance d'informations à l'écran en général dans les jeux actuels, et surtout des actions qui se passent partout, avec des vues subjectives limitées, peuvent être difficiles à appréhender. 

Les nouvelles façons de jouer.  

La Wii en 2006 a démocratisé une nouvelle façon de jouer, liée au mouvement. Là encore les limites physiques peuvent jouer contre le joueur. Mais on peut toujours trouver, dans le cas de la Wii des "mouvements alternatifs" dans le cas du premier Wii Sports, un simple mouvement de poignet suffisait pour jouer au Tennis. Le Wii Motion Plus, s'il est mieux exploité va-t-il changer la donne ? Mystère...

NATAL et Motion Controller, des freins au gameplay ?

On ne sait pas grand chose de Natal, ni du motion Controller, mais c'est NATAL qui a retenu mon attention pour ce sujet. S'il doit vraiment reconnaître les mouvements du corps, qu'en sera-t-il pour une personne en fauteuil roulant qui ne peux pas être debout, et "marcher" dans un jeu? J'aimerais poser la question à Microsoft tiens... Mais encore une fois, je ne sais pas comment il sera en phase finale.

La Wii dans les maisons de retraite et les centres de rééducation prouvent une mise en avant vers tous les publics, mais certains jeux sont difficilement jouables dans certaines situations de handicap. J'avais essayé d'écrire à Nintendo pour faire valoir ce point de vue, mais c'est resté lettre morte. Quand on pense qu'il y a un demi-milliard de personnes handicapées dans le monde, c'est quand même pas négligeable non? Et si le prochain défi de notre média était l'accessibilité à tous sans exception ?