PARTIE 1 : 04/02/2012
Dernièrement, il y a eu deux gros évènements Final Fantasy : la sortie de XIII-2 (dont la démo m'a montré toute la niaiserie des personnages et de l'univers), et le quinzième anniversaire de FF7. Du coup, il y a eu une belle promo sur le PSN sur tous les épisodes Final Fantasy disponibles, et n'ayant JAMAIS fait le 7 (en fait je n'ai fait que le 6 et Tactics Advance), je me suis lancé.
Le mélange de pelouse et de déchets et autres mécanismes : j'aime. Cloud déguisé en nana et personne ne remarque rien, j'aime moins.
C'est l'occasion pour moi de donner un avis limpide, qui ne soit pas aveuglé par la nostalgie, et de savoir, une bonne fois pour toutes, si cet épisode a souffert de son âge. Voici donc le premier épisode de cette série : Je joue à FF7 pour la première fois.
J'en suis actuellement à 4 heures de jeu environs. Pour ceux qui connaissent, je viens de me bastonner contre le patron des Turks (premier des très très nombreux noms débiles du jeu) et Aeris s'est fait enlever. Le premier truc que j'ai fait en jouant, c'est comparer à FF6, le seul vrai épisode que j'ai pu faire, et ça tombe bien c'est l'épisode juste avant ! J'avais un peu peut de trouver une narration un peu plus "normale", puisque je savais qu'il y avait des cinématiques en CGI. Mais heureusement, ce n'est pas le cas : les dialogues se font toujours par une mimique des personnages suivi d'une bulle avec sa phrase de dialogue écrite. Je trouve que ça a son charme, mais malheureusement les personnages sont beaucoup moins expressifs que dans FF6, certainement à cause des animations moins exagérées. Du coup, on sait pas trop comment réagit le personnage avant qu'on ne le lise (et parfois c'est tellement mal traduit qu'on le sait toujours pas après...). Ce n'est pas très grave, ça reste agréable à suivre. Les dialogues sont souvent pas mal écrits, mais aussi souvent très niais ("Oh, comme tu es gentil de m'avoir sauvée"). Bon je reviendrais pas trop dessus, sauf si un passage me choque énormément.
Sans les milliards de didacticiels, on se sent un peu comme Rambo chez Jouet Club.
En fait, le gros problème esthetique du jeu, c'est la période à laquelle il est sorti (les débuts calamiteux de la 3D dans le jeu vidéo). Du coup, on est un peu le popotin entre deux chaises : d'un côté, certaines cinématiques sont assez incroyables, mais de l'autre, on a des décors techniquement ignobles et dans lesquels il est parfois très difficile de se repérer (et quand c'est dans une zone de confrontations aléatoires, c'est l'horreur). Et je pense que c'est ça le plus difficile à avaler, tant d'années plus tard. Quand on a ce type de graphismes dans trois lieux de Ocarina Of Time, ça passe. Quand c'est l'intégralité du jeu, beaucoup moins. Surtout que les phases de combat sont entièrement en temps réel, et assez jolies d'ailleurs. Mais malgré la navigation assez naze, j'ai réussi à passer outre assez rapidement, et du coup j'arrive à apprécier le design de l'univers vraiment intéressant, mêlant sans honte un univers steampunk à de beaux décors "naturels". J'ai trouvé ça vraiment intéressant l'évolution de l'univers avec FF6, dont il reprend certaines bases mais en modifiant certaines choses aussi. Du haut de mes 4 heures, je ne suis pas encore sorti de cette ville nommée Midgar, donnant un côté presque étouffant aux environnements à certains moments, alors que dans le 6, on se baladait très rapidement un peu où on voulait. Pour les personnages, qui ont cette fois un aspect un peu différent dans les phases d'exploration et les combats (comme dans les autres épisodes jusqu'au 5, non ?), les différences de gabarit se font sentir, et malgré la pixellisation des personnages, on arrive à les reconnaître immédiatement, et leurs animations en combat sont vraiment pas mal, même si, comme je l'ai dit, on perd énormément en expressivité des personnages (mais au moins, ils clignent les yeux !).
La maison de Aeris. Aerith. Bon j'en sais rien, les traducteurs on jugé intelligent de changer les noms donc je vais l'appeler Aeration. Si, c'est drôle.
Quand au scénario, il commence plutôt bien. Je n'en suis arrivé à aucune scène culte que j'ai pu me faire spoiler sur la toile, mais certains passages assez cocaces (le travestissement), sont vachement bien trouvés. On passe assez aisément d'un thème sérieux à de l'humour assez sympathique. Malgré quelques choix très maigres, c'est pour l'instant vraiment très dirigiste, mais j'ai vu que le scénario peut aller de 25 à plus de 70 heures, donc je me fais pas trop de soucis là dessus. Je vise quand même plutôt les 25 heures, pour être franc.
Pour conclure, je dirais que si FF7 a esthetiquement assez mal vieilli, la faute à une astuce technique qui n'est pas à l'épreuve du temps, il réussit à garder un certain charme au niveau des personnages (malgré des personnages secondaires très caricaturaux), et surtout de son univers très travaillé. Globalement, j'ai quand même hâte de voir ce que me réserve le jeu au niveau de son scénario, principalement, et de l'évolution de ses personnages.
PARTIE 2 : 08/06/2012
Jouer sans ne rien connaître du jeu permet au plaisir de découverte d'être à son paroxysme !
Cela fait déjà 4 mois (presque jour pour jour) que j'ai commencé FF7. J'ai fait évidemment une très grosse pause, et maintenant que j'ai une PSP, j'ai décidé de continuer l'aventure sur ce support. Du coup, j'y joue dans les transports. Je passe rapidement sur les différences que ça engendre : les phases un peu longuettes semblent moins longues, les décors sont moins pixellisés, mais on perd évidemment en épique et grandiloquent, de part la taille de l'écran. Mais au moins, c'est un peu moins brouillon au niveau des décors.
J'en suis désormais à 15 heures de jeu environs, j'ai bien bien entamé le côté plus libre du jeu, et là je reconnais quand même bien l'ADN de FF6 (et précédents). On se ballade de villes en villes (même s'il n'y a jamais vraiment de moment où on peut choisir entre plusieurs villes, c'est très grand et espacé, mais il n'y a qu'un seul chemin), on rencontre plein de monde sur notre chemin, c'est l'aventure à son paroxysme !
Question scénario, je me rends compte que même s'il fait l'affaire, il est clairement loin d'être solide : on nous balance des concepts ultra importants de l'univers vachement tard, les flashback sont un peu faciles pour raconter ce qu'il s'est passé à une certaine époque (et ils sont trop fréquents, on en a quasiment un à chaque ville)... Mais pourtant cette dualité de temps (tout le monde a une histoire, un peu comme dans Mass Effect 2, récemment) donne un cachet aux villes qu'on visite, on sent qu'il s'y est passé des choses, leur design est d'ailleurs fait pour. Par contre, quelque chose me choquera toujours : la planète est en danger, on passe dans une sorte de parc d'attraction, et l'un des personnages s'écrie "ouais, amusons-nous !!!"...
Surement l'endroit le plus WTF que j'ai rencontré du jeu...
Je vais quand même parler du plus gros défaut du jeu : la navigation. Parfois, ça arrive qu'il y ait quelque chose comme 4 écrans d'affilée qui ne servent à rien. Alors, je comprends que ça soit pour donner de la consistance à l'environnement, pour que tout l'univers ne puisse pas être influencé par notre personnage. Mais quand c'est foutu à un endroit où il y a des combats aléatoires, qu'on se tape 6 fois la même musique, les mêmes animations, les mêmes attaques, tout ça pour arriver dans un cul-de-sac (ils pourraient au moins y mettre un objet, à la pokémon), c'est rageant. Je pense aussi que c'est un souci de game design, pour nous éviter de faire du levelling intentionnellement, par exemple avant un boss, ils estiment que c'est possible que le joueur ne soit pas assez fort, donc on lui met plein d'écrans inutiles pour qu'il se tape plein de monstres et qu'il monte de niveau. Enfin, je spécule.
Ce passage est esthetiquement réussi, mais au bout du 750 ème combat aléatoire qu'on se tape, puis se rendre compte que je suis allé à cet endroit trop tôt dans le jeu (il me manquait donc des objets clé) est quelque chose d'assez enrageant.
Dernier petit point que je trouve un peu étrange, c'est le rythme. Parfois, pendant deux heures, on va limite assister à une pièce de théâtre intéractive, avec des tonnes et des tonnes de dialogues pour raconter l'histoire. Puis, pendant une heure, pas le moindre dialogue, que de la découverte d'un endroit nouveau qui n'a pas d'histoire, donc là on tombe dans le RPG pur et dur. Ce n'est pas vraiment un défaut en soi, mais c'est bizarre que les éléments scénaristiques ne soient pas répartis plus équitablement. Clairement, pendant les moments où on voyage sur la carte, il peut se passer énormément de temps sans le moindre dialogue. Ca m'a paru déroutant, surtout après un très long moment de narration.
Bon, après, il y a un paquet de moments absolument fascinants, dont le premier qui me vient à l'esprit est l'explication du fonctionnement de l'énergie Mako, qui m'a juste scotché. C'est un exemple parfait de comment rendre un concept basique (voire cliché, d'un point de vue du genre fantastique) super intéressant et juste super beau. Notamment les moments où on passe d'un dialogue simple à une scène en images de synthèses, avec parfois les personnages toujours en temps réel à l'écran et intégrés de manière magistrale. Vraiment, même en 2012, j'ai trouvé ça impressionnant !
Le mélange entre décors en images de synthèses et personnages en temps réel est vraiment impressionnant à ce moment précis du jeu. Certainement mon passage préféré pour le moment.
Niveau gameplay, c'est plutôt intéressant, mais je sais pas pourquoi avant de m'y mettre j'ai toujours pensé que les FF étaient des jeux dans lesquels il fallait beaucoup réfléchir. D'ailleurs, les très nombreux tutoriels au début du jeu m'avaient confortés dans cette idée. Mais au final les combats sont jamais des casse-têtes comme peuvent l'être ceux de Pokémon. Si l'ennemi est immunisé à tel pouvoir, on attaque avec l'autre et puis voilà. Ca ne me dérange pas trop, et puis le jeu n'est pas très difficile pour le moment (je suis mort une fois en 13h de jeu). Par contre quand je rencontre un ennemi pour la première fois, j'aurais aimé que leurs pouvoir soient plus explicites. Le bestiaire est parfois tellement bizarre (on se bat contre des miroirs volants, des mecs sans tête sur des haches géantes, et autres trucs indescriptibles !), qu'on arrive pas trop à comprendre ce que font leurs attaques, principalement quand ils altèrent "l'état" de nos personnages. Dernier petit point vraiment très frustrant : certains ennemis sont simplement... Chiants ! Exemple : les grenouilles qui nous transforment en grenouilles qui dorment (sérieusement, qu'est ce qu'ils ont fumé ?), et qui rendent le combat simplement beaucoup plus gavant et long, à défaut de plus difficile...
Bref, pour le moment je suis emballé, tout n'a pas bien vieilli, certes, mais il y a toujours quelque chose qui me pousse à continuer d'avancer. Et puis, le plus important est là : l'esprit d'aventure est totalement réussi !
PARTIE 3 : 18/07/2012
Voilà, je l'ai fini, le fameux Final Fantasy 7. Celui qui fut pour certains LE déclic qui a fait que le gaming sera leur passion... Difficile d'avoir un vrai avis sur un tel monument, d'une part parce que la fanbase est gargantuesque (ça serait un peu comme regarder la première trilogie de Star Wars aujourd'hui, il y a tellement de fans et fanatiques depuis des années qu'il est difficile de ne pas lui trouver des qualités indéniables), et d'autre part du fait que je ne sois pas un gros joueur de RPG.
Juste après avoir fini l'article précédent sur le jeu, j'ai quasiment immédiatement rencontré le fameux passage de la mort d'Aeris. Je ne sais pas si c'était conscient ou non, mais avant cet évènement dans le jeu, Aeris était l'un des éléments les plus importants de tous mes personnages. : c'était ma "healer", donc elle permettait à mes personnages de regagner de la vie et de ressuciter en cas de besoin. Le moindre combat sans elle devenait une galère, et par conséquent son absence après sa mort a été très très difficile à récupérer. J'ai finalement pris Tifa pour la remplacer, mais son attaque spéciale ne guérit pas, donc en fait j'ai à peu près jamais joué de la même façon que quand j'avais Aeris dans mon groupe.
Du coup, même si sa mort en elle-même ne m'a pas particulièrement choqué (cette scène était la seule que je connaissais avant de commencer le jeu), elle a réussi à atteindre ma façon de jouer, et a prouvé qu'un évènement comme ça peut aussi affecter le gameplay en lui-même. Mais je ne joue quasiment jamais à des RPG, et donc il n'y a jamais de "routine" qui s'installe dans ma manière de jouer. Et là le jeu a brisé ma routine de manière très subtile, et rapidement déstabilisante !
Un bon point donc, malgré les nombreux moments irritants du jeu (j'ai cru exploser ma console contre une vitre du RER après avoir battu un boss dans une grotte et avoir survécu avec un personnage à 5 point de vie, puis tomber contre le plus minable des ennemis qui m'a tué en un coup...). Les moments les plus embêtants ont souvent un rapport avec le côté brouillon des décors. Je pense que plutôt que leur donner un côté très "Myst" en image de synthèse réaliste, ils auraient du opter pour un vrai parti pris artistique toujours en arrière plan fixe : du coup on s'y perd et chercher son chemin en croisant tous les 5 pas un ennemi au design débile, c'est très irritant.
De plus, je compte plus le nombre de sursauts que j'ai eu lors d'un "random encouter" alors que je pensais que la voie était libre de tout ennemi. Dans Pokémon par exemple on sait tout de suite si on risque de rencontrer un ennemi, même quand il est invisible, grâce à des indications visibles (hautes herbes, par exemple).
Cet endroit est juste un putain de cauchemar... Peut être aussi parce que j'y ai passé 4 trajets en RER juste pour level up...
Un dernier défaut qui m'a sincèrement vite gonflé, c'est qu'en avançant dans le jeu, on rencontre des ennemis de plus en plus fort, contre qui on doit faire des attaques de plus en plus puissantes... On arrive donc rapidement à utiliser les invocations ! Oui mais voilà : celles-ci ont une animation très souvent INTERMINABLE ! Non seulement les nôtres, mais alors celles des ennemis, c'est limite imbouffable ! Celle de Sephiroth - complètement ridicule d'ailleurs, où il réunit l'énergie du cosmos intergalactique et qui détruit toutes les planètes du système solaire sauf la terre (déjà, je pensais pas que ça se passait sur terre), et puis quand il la fait une seconde fois, il redétruit le tout à nouveau...- dure DEUX minutes !! Et sachant qu'il m'a fait cette attaque 4 fois en tout, j'ai passé HUIT MINUTES de mon combat à regarder des planètes exploser... Donc ça a eu le don de me sortir complètement du combat, j'ai même eu le temps de regarder mes mails en attendant parce que ça m'a rapidement gonflé ! Quel dommage, surtout pendant un combat à la mise en scène assez ahurissante, et puis surtout, SURTOUT, à la musique incroyable !
D'ailleurs, les musiques, parlons-en. Je vous avais laissé la dernière fois en vous disant qu'elles étaiens sympas, mais rien de comparable au 6ème épisode. Et bien la fin du jeu change la donne, avec quelques morceaux assez épiques, d'autres inquiétants, et que des morceaux exceptionnels à partir du début du combat final ! En fait, c'est vraiment une toute autre ambiance qui s'installe une fois que Aeris meurt. Les gens sont déprimés, notre équipe démoralisée... Globalement, tout le monde est fataliste à l'aube de la fin du monde. Du coup, la musique accompagne ce fatalisme avec des thèmes souvent plus posés, pas mal de passages sans mélodie, mais avec de simples percussions très lentes, et à elles seules elles arrivent à installer une atmosphère qui sent la fin du monde. Et le thème de fin (la musique habituelle des FF) est très bien reprise dans cet opus !
Le Météore. Ou juste "Météore" selon l'humeur des traducteurs...
Quand à la fin en elle même... C'est difficile de donner un avis dessus. Disons qu'à l'instar d'un Bioshock ou MGS1, il se passe tellement de choses intéressantes avant qu'elle n'étonne pas tant que ça. Malgré le fait qu'il n'y ait pas de vrai épilogue, je suis content qu'ils ne se soient pas étalés dans une abondance de dialogues pour tout nous expliquer. Ca reste assez vague, pourtant on comprend le message écolo (très très proche du premier film Final Fantasy d'ailleurs), on comprend ce qui est arrivé aux personnages, à la planète, c'est suffisant.
Pas de retournement de situation, pas de twist ahurissant, juste la satisfaction d'avoir passé des dizaines d'heures à combattre le mal pour le bien d'une planète qui nous le rend bien.
Difficile d'apporter un vrai jugement au jeu, ou d'apporter une nouvelle vision dessus. J'ai l'impression que tout a été dit et même que le récent livre de Pix'n Love sur le sujet rend mon avis un peu obsolète. Mais j'ai finalement réussi à combler ce gros manque dans ma vie de joueur. Et malgré les quelques moments où j'ai falli abandonner à cause de pics de difficulté assez injustes, je suis très loin de regretter tout ce temps passé dans cette aventure.
C'est étrange d'avoir fini un jeu aussi massif. Ca me rend un peu mélancolique, certainement comme ces personnages qui se sont dévoués corps et âme dans cette aventure, et qui ont été jusqu'au bout.