Bon, si cette fois-ci je fais pas 10 000 vues, je reboot mon blog. Ca va faire plusieurs semaines que mon éditeur me harcèle pour que je parle un peu plus de ma vie, que je pense un peu plus aux clics et que je montre mon pouvoir d'achat aux autres, mais je l'envoie chier à chaque fois. Il m'a encore dit hier : "regarde ce que gens aiment le plus et donne leur uniquement ce qu'ils veulent". Alors d'accord, c'est le bon plan pour farmer des "j'aime", mais si j'ai envie de parler des suites dans le jeu vidéo, je vois pas pourquoi je me priverai. Alors certes, mon blog ne me rapporte plus que 0 euros par mois (contre 0 avant), mais pas question de baisser les bras. Ah merde, en fait je vais être obligé parce que sinon je peux pas écrire. Enfin bref, aujourd'hui on va parler de jeu vidéo, de séries, de suite, d'originalité, de vous, de nous, de moi, et tout ça dans une ambiance de franche camaraderie. Le but étant de soulever une question très simple : Ras la cafetière des suites ? Avertissement : cette expression du 19ème siècle a été utilisé par un professionnel, ne l'utilisez pas chez vous. Voilà, donc c'est à bibi de parler maintenant et je vous rappelle que contrairement à moi, vous pouvez tout à fait répondre à la question posée par une phrase laconique et non argumentée. Ce que je ne peux me permettre de faire pour des raisons évidentes. C'est pas que je veux pas, qu'on soit bien d'accord, mais on m'a dit que la durée de vie d'un article était un élément important pour le lecteur. Nan, parce que même moi je ne lis pas ce que j'écris donc bon...

Note aux lecteurs : un des symptômes de la schizophrénie, à savoir le dédoublement de la personnalité, a été utilisé à des fins rédactionnelles et pour des raisons pratiques. Je ne suis, à ma connaissance, pas atteint d'une telle pathologie. Merci.

 

Donc t'aimes pas les suites et c'est pour ça que tu nous emmerde ?

Il fut une époque pas si lointaine que ça où les suites avaient sur moi l'effet habituellement escomté : l'excitation. Avant, je me disais "Oh purée, un nouveau Splinter Cell, c'est day one pour moi !" et hormis le fait que je n'ai jamais parlé comme ça en vrai, j'étais heureux dans ce monde où on se bouffait le même univers pendant des années. Et puis je me suis dis qu'en fait, la plupart des suites que j'ai acheté, je n'en avais pas vraiment envie avant qu'on me les annonce. Depuis, je suis devenu quelque peu extrémiste au point de ne même pas vouloir de suite à mon jeu préféré : Psychonauts. Certes, c'est un titre exeptionnel, mais comme beaucoup d'autres, je le considère comme une oeuvre complète, finie.

En fait, j'ai envie de dire aux développeurs : "c'était cool votre truc, mais maintenant vous pouvez passer à autre chose". Oui, j'en ai marre des Assassin's Creed 3, des Dead Space 3, Far Cry 3, Crysis 3 et autres remake, reboot qui ne font que ressasser ce qui a déjà été fait. Je m'en branle du retour d'une série culte ou de je ne sais quelle suite que tout le monde réclame (BGE 2, Mirror's Edge 2). Enfin pas exactement, puisque si la suite sort, je l'achèterai puisque je suis un joueur avant d'être un être sensé, mais à choisir, je préférais découvrir quelque chose de complètement nouveau. Est-ce que vous voulez une suite à Inception par exemple ? Je suppose que non. Vous ne vous êtes certainement jamais posé la question. Le film tue, point, on passe à autre chose.

 

Mais on peut passer à autre chose en sortant une suite, non ?

On pourra toujours me dire que "suite" ne veux pas dire manque de nouveautés, d'innovations, mais en règle générale, c'est plutôt radin à ce niveau . Puisque quoi qu'on en dise, décider de sortir une suite, c'est faire face à tout un tas de contraintes. Et ne vous inquiétez pas, si la direction prise par les developpeurs est trop éloigné de ce qui a été fait avant, les joueurs se feront une joie d'ouvrir leur gueule pour leur rappeler. Car faire une suite, c'est peut-être mettre un nom qui claque sur une jaquette, mais c'est aussi des codes à respecter, des personnages, une esthétique et un gameplay. Et ça, c'est chiant. On va prendre Devil May Cry tiens. Quatre épisodes que Capcom fait grosso merdo la même tambouille et il suffit que Ninja Theory décide de changer le design du héros pour que les fans fassent un scandale. Bon, on vous la dépoussière votre série de 2001, oui ou merde !? Enfin quand je dis dépoussiérer, je veux dire par là "mettre au goût du jour" car ça reste du DMC. Ce que pas mal de monde considère comme une bonne chose a priori. Nan, désolé de faire le pète-couille de service, mais le "ça reste du......" ça va bien cinq minutes. Moi, j'entends surtout : "ok, c'est bon, ça bouge pas trop". Donc ce qu'on veut c'est que ça ne bouge pas trop ?

 

Si ça marche, pourquoi vouloir à tout prix changer la recette ?

Donc là, on vient de voir la première catégorie : les suites qui ont trouvé leur équilibre entre le "on essaye d'intégrer deux-trois nouvelles feature pour faire genre" et le "il s'agirait de ne pas froisser les fans". En général, ça peut faire illusion pas mal de temps, ça donne de bons opus si le jeu a un certain potentiel à la base, mais c'est tout. De toute façon, on remarque assez aisément qu'une série nait souvent d'un premier titre relativement novateur, après c'est mort. C'est donc bien la preuve que c'est dans la diversité que le jeu vidéo avance et non pas en repartant de la même base - solide mais immeuble - encore et encore. Et vous pouvez être sûr qu'à un moment la sauce ne prendra plus.

C'est un peu la règle du jeu : exploiter une licence est assez confortable, mais vous en êtes aussi tributaire et responsable. Ce qui signifie qu'on calme ses ardeurs de créatif et on part du principe qu'ici c'est la marque et les joueurs qui font la loi. La série leurs appartient autant qu'à vous et au moindre faux pas, c'est le coup de tatane assuré. Contentez-vous de rendre la série de plus en plus accessible, mais pour ce qui est du design (Prince of Persia, Wind Waker, Diablo III) ou du gameplay (Splinter Cell : Conviction, Dragon Age, Crysis 2), tout changement équivaut à une prise de risque. Tout ça pour dire que par définition, une série n'est absolument pas vecteur - à mon sens - de nouveauté, au contraire.

 

 La série Resident Evil est devenu un tel merdier qu'il semblerait que Capcom ne sache plus comment s'en dépatouiller. Ils ont pourtant essayé tous les classiques : remake, retour aux sources (foirés), coop, action à gogo, différents personnages jouables, mais rien n'y fait, depuis le 4, la série s'enfonce de plus en plus dans la médiocrité. Et les voilà aujourd'hui avec un machin difforme sur les bras, une marque qui ne veut plus rien dire, mais des ventes encore très potables. Il n'y a donc pas de raison que ça s'arrête...

 

A côté de ça, il y a une autre catégorie : les jeux complètement esclaves de leur nom et de leur "aura". Et là, en général, ça ne loupe pas, on se dit que les mecs auraient quasiment pu appeler leur jeu autrement que ça n'aurait rien changé. Je pense au dernier Castlevania, à la série Resident Evil (perso, je suis pour l'euthanasie), au prochain Bioshock (dans une moindre mesure), Dungeon Siege III ou encore à Skylanders qui pour le premier opus s'est vu greffer la marque Spyro (comme si c'était encore vendeur). Dans ce cas précis, la série ne se justifie que pour des raisons financières.

Nous y voilà : les sousous. Car c'est bien pour cette raison que les séries dominent autant le marché. Je ne pense pas que les studios manquent d'imagination ou d'inspiration (c'est ça qui est triste), mais il est évidemment plus aisé de débarquer chez un éditeur avec un nouveau Need For Speed sous le bras qu'un concept tout neuf de jeu de caisse. Donc ça veut dire qu'un Need For Speed ne sera jamais original et novateur ? Mmmmm, pas con comme question (en même temps c'est la mienne). Et bien si on part du fait que la série existe depuis 1994 et que l'on regarde la manière dont elle a évolué, je crois qu'il est difficile de prouver le contraire. D'ailleurs, on pourrait coller le nom Burnout sur la boite du dernier NFS, je pense que ça ne choquerai personne. Vous avez dit "perte d'identité" ?

 

Là t'en fais des caisses, on est pas innondé de suites à ce point ?

C'était sans compter sur ma capacité à taper des mots dans une barre de recherche. Alors, si je prends tous les jeux qui ne sont ni des suites, ni des adaptations et qui sont sortis en boite pour l'année 2012, j'arrive à 21 nouvelle IP (nan pas ça :192.168.0.0/16. Ca veut juste dire propriété intellectuelle). Donc autant dire quedalle quoi. Mais là où c'est intéressant, c'est que sur ces 21 nouveaux titres, seulement 4 sont présents dans les 100 meilleurs ventes de l'année (et vers la fin). Cela veut dire que 96% des plus gros succès de l'année sont des suites. Mais aussi que sur 21 nouvelles licences, 17 ont plus ou moins chié dans la colle et il y a de forte chance qu'on n'en entende plus parler. Car en règle générale, un jeu qui n'a pas droit à sa suite est un jeu qui n'a pas aussi bien marché que prévu. C'est aussi simple que ça. Si on compare avec le cinéma par exemple, on se rend bien compte que le jeu vidéo a la particularité de tourner constamment autour des mêmes marques pendant des années. Ok, c'est un médium totalement différent, mais difficile de ne pas penser qu'il y a quelque chose qui cloche. Loin de moi l'idée de rejeter en bloc le concept de suite, mais il y a des limites. Et là c'est devenu quelque chose de systématique.

 

Oui, mais on est en fin de génération, les nouvelles licences se font plus rares, donc on capitalise sur ce qui marche, non ?

Pas faux. Sauf qu'il faut revenir en 2009 pour observer l'arrivée de six nouvelles IP dans le top des ventes. Il s'agit de Borderlands, Dragon Age, Infamous, Batman : Arkham Asylum (pas vraiment nouvelle), Prototype, Scribblenauts ; et ça n'a pas loupé, tous ces jeux ont eu droit à leur suite. Normal, c'est à chaque fois le même schéma : qui dit succès commercial, dit suite(s). Et depuis, nous avons eu autant de nouveaux titres en trois ans dans le top des ventes que durant la seule année 2009. Mais vous l'aurez deviné, c'est bien durant les premières années d'une console que l'on observe une augmentation significative du nombre de nouvelles licences.

L'année 2007, par exemple, nous a offert d'un coup pas moins de 10 nouvelles IP dans le top des ventes (et pas de la merde) : Assassin's Creed, Motorstorm, Resistance, Portal, Bioshock, Crackdown, Mass Effect, Lost Planet, Heavenely Sword et Uncharted. Et avec ça, on est parti pour au moins 5 ans les gars. Car une fois fait le tri fait entre ce qui rapporte et ce qui ne rapporte pas (assez), vous pouvez être sûr que ceux qui restent vont squatter les charts un moment. A ce petit jeu là, Sony et Microsoft se démerdent pas mal, mais Nintendo en a fait un art. Car sur les 25 licences Nintendo (et j'ai brassé large), la moitié d'entre-elles datent d'avant 1994. En 10 ans, la firme ne nous a pondu que Golden Sun, Advance Wars, Pikmin, Trauma Center, Cooking Mama et tous les jeux "Wii machin" (Sport, Music, Party, Fit). Chez Nintendo on capitalise sur ce qui marche depuis 25 ans et ce n'est pas prêt de changer.

 

C'est comme ça depuis un bail. Il n'y a pas de plus en plus de suites ?

Non, pas de façon vraiment marquée ; car la logique est la même depuis pas mal de temps : tout ça fonctionne par cycle. Le but de l'éditeur étant d'imposer son nouveau poulain au moment où tout le monde décide de lancer le sien (lors du début de vie d'une console). Dès lors, la concurrence est peut-être rude, mais il y a de la place pour pas mal de monde car d'autres licences ont cédé leur place. C'est donc là que tout ce joue. Car si votre IP marche, vous êtes théoriquement parti pour tenir une génération. Par contre, pour ceux qui loupent le coche, c'est grillé pour de bon et il va être difficile de réussir à imposer sa marque par la suite. Une fois les cartes distribuées, c'est à ce moment, qu'à mon sens, le système encourage la prudence et bride l'évolution de l'industrie. Car on remarque qu'une fois les grands vainqueurs installés, il devient alors risqué de vouloir s'imposer en cours de route, par peur de les affronter.

Plusieurs solutions s'offrent alors à vous. Vous pouvez décider de miser à fond sur votre singularité en choisissant une période peu encombrée niveau sorties, mais il y a de grandes chances que vous vous fassiez rouler dessus (Dishonored, Kingdoms of Amalur, Binary Domain, Lolipop Chainsaw, Spec Ops : The Line, Sleeping Dogs). Ou bien, vous pouvez choisir de vous inspirer de ce qui marche. Ce n'est pas vraiment original, ça ne fait pas avancer l'affaire, mais en faisant du COD ou du Uncharted, vous avez peut-être une chance de faire des scores honorables. Enfin, la solution la plus souvent employée : vous servir des mêmes armes que vos adversaires et dégainer votre licence phare et vos vieilleries en HD. A noter que vous pouvez également lancer une nouvelle série en vous appuyant sur une licence extérieure (cinéma, manga...) et qui rapporte déjà un max. Une nouvelle fois, ce n'est pas novateur pour un sous, mais au moins vous vous assurez des ventes confortables et sans trop forcer. Les derniers Batman sont un contre-exemple, mais Rocksteady aurait-il vendu autant en sortant le même genre de jeu sans l'homme chauve-souris sur la jaquette ? Pas sûr...

 

 Mais c'est la faute de qui si on se tape un Final Fantasy XIII-3 alors ?

Tu veux dire : est-ce les joueurs qui ont peur de la nouveauté ou bien les éditeurs qui ont peur des joueurs ? Je ne pense pas que la question attende une réponse catégorique car ces éléments sont liés. Dans pas mal de cas, je ne vois pas pourquoi l'éditeur, qui a souvent investi énormément d'argent pour lancer sa nouvelle IP, se priverai de la rentabiliser le plus possible. C'est donc une question de facilité. Le but est bien de gagner de l'argent et le nom du jeu est malheureusement le seul repère qu'ont les joueurs lambda. Si on reprend le cas FFXIII-3, on capte bien l'enjeu. Le moteur graphique a coûté une blinde et comme le jeu en lui-même n'a pas tout déchiré, il faut tirer sur la corde. De plus, un FF reste un FF et se vendra toujours un minimum. Pas de raison donc de chercher midi à quatorze heures : on fait péter le nouveau FFXIII. Mais n'oublions pas que le patron reste, en théorie, le joueur. Il prend certes ce qu'on lui donne, mais l'acte d'achat est un moyen pour lui de donner son avis sur le chemin que prend le jeu vidéo. Bref, tant qu'il y aura 10 millions de gens à acheter un Assassin's Creed tous les ans, un nouvel épisode sortira, les joueurs auront le besoin de se le procurer et nous voilà parti dans une boucle.

Une boucle qui en plus d'être contre-productif, créativement parlant, conforte les monsieurs qui ont le pognon de continuer leurs conneries. Mais ne foutons pas tout sur le dos des joueurs non plus. Car pour leur défense, un jeu coûte 70 euros. Il s'agit donc d'investir habilement son argent de poche et comme on a pas tous le porte-monnaie d'un rédacteur de Gameblog, ni leur érudition en matière de jeu vidéo, on ne tente pas le diable, on choppe le dernier Halo. Le risque de payer pour une daube est mince, alors ne cherchons pas plus loin. Mais le joueur n'est pas seulement une victime et je m'étonne tout de même de ne pas voir la lassitude pointer plus vite le bout de son pif. J'ai peut-être trouvé qu'un Trine 2, un Dead Space 2, un Bioshock 2 ou un Fable III étaient de bons jeux, mais je n'ai jamais vu en eux plus qu'une version ++ de l'original. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'en règle général, je les fais plusieurs années après, à pas cher.

 

Donc tu ne veux plus de suites, c'est ça ? Et t'as une solution miracle ?

 

Oh, mais comme vous y allez mon bon monsieur ! Ce n'est pas que je ne veux plus de suites, mais j'aimerais qu'un nom sur une boite arrête d'avoir autant d'importance. Je trouve quand même assez triste de voir un studio comme Bungie passer 10 ans à tourner autour du même univers, des mêmes mécaniques. Peut-être que ça leur plaît de n'être que le développeur de la série Halo, mais j'ai du mal à saisir le concept. Quand je vois le potentiel qu'à le jeu vidéo et ce à quoi on se limite, j'ai parfois le sentiment qu'on se bride nous-même en s'accrochant comme ça à des univers pendant des années. C'est comme si Tarantino sortait un Pulp Fiction VIII aujourd'hui parce que le premier était génial. Cela voudrait dire que tous ses autres films n'auraient jamais existé et c'est exactement ce que je me dis pour le jeu vidéo. Qu'aurait pu faire Bungie en dix ans s'ils étaient passés à autre chose après Halo ? La question mérite que l'on y réfléchisse, mais le problème est toujours le même : est-ce que le nom "Bungie" pourrait suffire à faire vendre un titre ?

C'est aussi un des aspects du jeu vidéo : l'auteur, et dans une moindre mesure le développeur, n'a pas la place et le pouvoir qu'il mérite. Il manque au jeu vidéo une mise en avant du créateur, plus que de l'éditeur et de sa marque. Qui sait que le mec derrière Dead Space s'appelle Glen Schofield ? Pas grand monde. Car là où un Tim Burton peut rameuter les foules par son simple nom, je doute que pour le grand public, un jeu estampillé Molyneux ou Lionhead suscite immédiatement l'intérêt. Reste à savoir si le fait de mettre en gros "Miyamoto", "Rockstar" ou "Infinity Ward" pourrait faire vendre des jeux. Rien n'est moins sûr. En tout cas pas à l'heure actuelle. Pour Rockstar, il suffit de comparer les chiffres de ventes de Bully (940 000 exemplaires) et GTA : San Andreas (24 millions) pour comprendre que c'est bien GTA qui fait vendre et non pas la boite derrière. Pareil pour Infinity Ward, puisqu'ils ont beau être à l'origine d'une des série les plus bankable de l'univers, il faut bien se rendre à l'évidence que les COD-sexuel n'en ont rien à carré. Treyrach, Infinity Ward, whatever, du moment qu'ils ont leur dose annuel. Le cas Miyamoto est lui assez spécial puisque ça doit être le seul mec sur cette terre à pouvoir profiter de sa popularité pour imposer n'importe quelle nouvelle IP si ça lui chante. Et pour autant, son nom n'apparaît jamais nulle-part et ça doit bien faire dix ans qu'il n'en branle pas une (Wii Music ça compte pas). Décourageant.

 

Y'a bien des exeptions ? David Cage par exemple ?

Oui, car on peut dire ce qu'on veut de ce dernier (et dieu sait que je m'en donne à coeur joie quand j'en ai l'occasion), il y a bien une chose que l'on ne peut pas lui enlever : son envie de ne jamais faire de suite. Alors, on peut me rétorquer que ce n'est pas pour autant que ses jeux évoluent au niveau du gameplay, mais je n'ai jamais dit qu'un studio ou un créateur ne pouvait avoir sa patte, sa vision du jeu vidéo. Le fait est que pour l'instant, chaque jeu Quantic Dream est une oeuvre originale. Et vous remarquerez qu'en dépit de tout ça, Heavy Rain a remporté un franc succès (ok, en partie grâce au soutien de Sony). Résultat des courses, le studio décide pour son nouveau titre (Beyond : Two Souls) d'adopter une communication non pas axé sur une franchise, mais calquée sur celle du cinéma. C'est-à-dire une tête d'affiche (Ellen Page) et le fameux "Par les créateurs de...", une formule très peu utilisée par l'industrie vidéoludique et qui pourtant a fait ses preuves ailleurs. Je ne suis pas de ceux qui cherche à tout prix à valoriser le jeu vidéo en tentant des rapprochements foireux avec le septième art, mais c'est une piste qui mériterait d'être étudiée.

Enfin, impossible de ne pas parler deux minutes de la scène indépendante qui est devenu une source non négligeable de titres originaux. Les raisons sont simples : un jeu indé coûte moins cher et a rarement pour but de s'en mettre plein les fouilles. Pas étonnant donc que le milieu soit devenu un repère destiné à ceux qui veulent sortir des sentiers battus. Car malgré leur succès, il n'a jamais été question d'un Limbo 2, d'un Braid 2, d'un Minecraft 2, d'un Super Meat Boy 2, d'un Journey 2, d'un Fez 2 ou d'un World of Goo 2. Et est-ce pour autant que vous n'attendez pas le prochain jeux de Notch, de Jenova Chen, de Edmund McMillen ou de Johnatan Blow ? Le fait de savoir que le studio Playdead (Limbo) prépare un nouveau truc m'excite 10 fois plus que s'ils avaient annoncé un Limbo 2. Pas vous ?

 

Avant-hier, un remake HD de Wind Waker a été annoncé et je dois dire que la nouvelle tombe à pic. Moi qui pensais que le joueur avait une certaine propension à payer pour une chose qu'il a déjà expérimenté, en voici une nouvelle fois la preuve. Nintendo continue à plonger corps et âme dans l'exploitation outrancière de la fidélité de ces joueurs et ce qui était pour moi un rendez-vous immanquable verse aujourd'hui dans le comique de répétition. J'attends la suite...