Quelque part au début des années 90, durant la courte période entre ma coupe au bol et mes éternels cheveux longs, ma soeur eut le malheur de se pointer un week-end avec une guitare acoustique. Peu après, elle me prêtait la bête, et je commençais à m'exploser les doigts sur sa folk en jouant "Au clair de la lune". Encore un peu plus tard, je persuadais mon père de m'offrir une Strat Squier rouge touche palissandre, qui ressemblait grosso-modo à ça :

C'était le début d'un cercle vicieux que je ne soupçonnais pas à l'époque...

J'aime mon matos

Dans la plus pure tradition bloggesque, je vais donc présenter dans ce nouveau rendez-vous apériodique tout le bazar que j'ai rassemblé ces dernières années, dans notre cas présent dans le but de faire plein de bruit sur scène. Malheureusement, tout ça sert beaucoup moins que de raison, car je suis sans groupe depuis près d'un an ; problème qu'il faudrait résoudre un jour, quand j'aurai repris un travail régulier de l'instrument, surtout. Mais bref.

Avant  d'attaquer la collection de pelles, je me suis dit qu'il serait une bonne idée de commencer par ce qui fait majoritairement le son d'un guitariste (en plus de ses doigts), et qu'on a trop tendance à oublier, gavés que nous sommes par des clips où les musiciens se pavanent avec un instrument pas branché, parfois au sommet d'une montagne. (A quand la gratte WiFi me direz-vous ?)

Le rack est mon ami

Voici donc à quoi ressemble ce qui se trouve de l'autre côté du fil dans mon cas, et qui comme vous pouvez le constater bouffe indéniablement trop de place dans mon salon déjà pas bien grand.

Contrairement à beaucoup de guitaristes, je n'utilise pas d'ampli combo (la boiboite avec tout dedans, comme ça) ou de tête, mais un rack 19" qui regroupe effets, préampli et ampli de puissance. D'ailleurs, pendant plus de 10 ans, je n'ai même pas eu d'ampli du tout, me contentant d'un fidèle GX-700 de chez Boss, branché directement dans le PC. C'est encore plus vrai maintenant, pour faire de la guitare chez soi, rien de tel qu'un multieffets/préampli à simulation, branché directement dans l'ordi, et roulez jeunesse. Voire même des softs de simulation de tout ça, du genre l'excellent Amplitube, qui vous nécessitera juste une boite de direct entre l'instrument et l'entrée de la carte son.

Alors pourquoi ce choix ? Tout simplement pour la modularité. J'aime bien pouvoir avoir un son radicalement différent, et anecdotique, pour quelques instants d'une chanson. J'aime bien pouvoir imiter le son de quelqu'un pour faire une reprise. Avec un combo ou une tête, on a généralement 2 ou 3 canaux. Son clair, saturé, solo, et point barre. (Encore une fois, la donne change avec les amplis à simulation, mais bref). Pareil pour les pédales d'effets : un réglage ou deux, et sinon on se retrouve à faire le clown à tourner un potard à ses pieds sur scène au milieu d'un morceau... Et en plus ça prend une place folle, commuter 3 effets rapidement, haha la belle affaire, et il faut une armada d'alimentations et de cables pour faire fonctionner le tout. Alors qu'un bon multieffets, bah voila, ça fait tout et généralement presque très bien.

Boss GT-PRO

Le coeur du système est donc un GT-PRO de chez Boss. Branchez ça dans n'importe quel ampli en répète, normalement ça suffit déjà pas mal. Le reste, c'est de l'enculage de mouche. Pourquoi pas un Line6 plutôt que Boss ? Parce que je n'ai jamais aimé les simus des Line6, parce que le chainage des différents effets était pourri chez eux au moment où j'ai acheté mon GT, parce que j'ai passé 10 ans avec un GX-700 increvable qui me sert toujours de dépannage. Dessus j'utilise principalement :

  • Compresseur, à ma sauce : plus fort en rythmique, faible en solo. D'habitude, c'est le contraire, mais j'aime bien avoir la régularité quand je fais "tagada tagada", et pouvoir moduler les attaques d'une mélodie sur un lead.
  • Chorus : presque toujours actif, en stéréo 
     
  • Equaliseur paramétrique : pour ajouter une petite "bosse" dans le médium, une petite personnalisation de mon son supplémentaire
  • Noise gate, reverb : les obligatoires

A cela s'ajoutent un Delay stéréo pour tout ce qui est lead, et plein de trucs rigolos dès que j'en ai l'occasion (octaver, harmonizer, phaser, flanger, slicer...)

Mesa/Boogie TriAxis

Le GT-PRO comporte trouze milliards de simulations de préamplis. Elles sont très biens en général, mais voila, mon saint Graal c'était le TriAxis de chez MB, j'en voulais un depuis 10 ans, et un jour j'ai eu de la chance sur eBay. Kézako ce truc ? C'est un préampli à lampes totalement analogique, mais avec un contrôle totalement numérique, par Midi. Un préampli multiple, 8-en-1, un couteau suisse Mesa/Boogie quoi. On peut donc y programmer des dizaines de canaux aux petits oignons, et les assigner comme on veut. Le bonheur. Il peut en plus contrôler 4 paramètres sur une autre bestiole via des switches. Il a été utilisé ou l'est encore par les plus grands, et je dois dire que malgré son côté hermétique et ses problèmes dus à son grand age, c'est une tuerie. Après, n'espérez pas en sortir un son façon hachoir à viande / rouleau compresseur de gros bourrin, tout seul il n'y arrivera pas. Mais pour tout ce qui est sons clairs, crunch, et distos raisonnables, si vous aimez l'école américaine MB, c'est la joie. Dessus j'utilise le clean vert en son clair, clean jaune pour les sons acoustiques, lead 2 jaune pour les rythmiques (Metallica...) et lead 2 vert pour les solos.

Mesa Simul-class 2:90 / Marshall 8080

En dessous du préampli, vient le monstre. Le Mesa 2:90 : 2x90W à lampes 6L6, classe A + A/B. Un machin qu'on utilise normalement pour jouer sur une GROSSE scène. Pas du tout pour un petit appart en tous cas. Donc juste pour expliquer le pourquoi du comment : tarif super pas cher d'occaze, et j'avais un batteur qui tapait TRES fort. Vraiment. Avec ça, je pouvais enfin être tranquille sur scène et en répète ! Un son  monstrueux, un machin spécialement fait pour aller avec le TriAxis en plus. En revanche, les lampes, ça chauffe. Le Mesa dispose donc d'un  ventilo qui souffle en permanence.

Du coup, j'ai réhabilité mon ampli précédent, un Valvestate 8080 de chez Marshall, 2x80W à transistors, acheté d'occaz une bouchée de pain (le marché de l'occasion, c'est la vie, pour le matos audio !), il a vécu la guerre, moi même je l'ai déjà fait claquer deux fois (connards de baffles du studio de répète), mais ça se répare avec 3 coups de soudure et un transistor à 2€, alors on va pas chipoter. Excellent en secours, et pour mon salon donc.

Tout ça sort en stéréo dans un baffle Harley-Benton G412A Vintage de mon fournisseur allemand préféré, Thomann, que j'ai modifié en ajoutant une cloison verticale au centre afin de bien séparer les deux voies. En dessous, le pédalier est un FC-200 de chez Roland, que je trimballe depuis 13 ans je pense. Assez increvable à part la prise d'alim qui vient d'ailleurs de lâcher pour la énième fois juste avant que j'écrive ces lignes.

Voila pour la présentation rapide (ou pas) de tout ça, je donne rendez-vous aux intéressés dans les commentaires s'ils ont des questions, et très bientôt pour la présentation de mes Ibanez que j'aimeuh !