Artwork réalisé par  CrescentDebris .

Voilà, autant être clair dès le début, cet article va s'épandre confortablement dans un nid douillet de nostalgie aux arômes délicieusement vintage.

On parle souvent de retrogaming, on parle souvent de next-gen, on parle aussi souvent de jeux indé, mais combien de fois les joueurs prennent-ils le temps de raconter vraiment et précisément une expérience, un pan de leur vie de gamer qui a compté plus que les autres, le détailler et le partager au point d'en ressentir des frissons d'adrénaline rétrospectifs ?

Moi aujourd'hui, j'ai envie de le faire.

Aujourd'hui, après seulement deux jours d'existence de mon blog GB, j'ai le désir de partager une des plus intenses expériences qu'il m'ait été donné de vivre en tant que joueur. Certains vont crier au scandale, d'autres piaffer d'approbation, mais l'important est d'exprimer ce qu'on a de gravé au fond de soi.

Je préfère prévenir tout de suite : allergiques aux articles-fleuves, passez votre chemin, ce papier va réduire la scrollbar à l'état de tête d'épingle  

 

Mes souvenirs sont intacts.

Il y a des instants dans votre vie qui vous marquent au fer rouge, où ce ne fut pas seulement quelques synapses qui se firent le relais d'une information banale excitant mollement vos neurones, mais un feu d'artifice sensoriel qui mit tous vos sens en émoi, laissant une marque indélébile dans votre moi profond... Quoi ? Comment ça je m'emballe ? Bon ok, peut-être un petit peu.

Mais c'est ça la passion, préserver cette flamme au fond de soi, vivace, ardente mais tellement personnelle.  

  

 

Juillet 1996

 

Sortie du Playstation Magazine n°4

La couverture est tape-à-l'oeil et je repère 

le mag de suite dans le kiosque. C'est le 1er

que j'achète et je n'ai jamais entendu parler

de ce jeu : Resident Evil, jeu de l'année ?

Oh que oui !

 

Ce jour-là, j'avais bondi dans le kiosque pour me saisir du dernier exemplaire. Un grand-père me regardait d'un oeil torve et m'avait semblé mijoter un mauvais tour pour me dérober mon bien. Ni une, ni deux, j'enfourchais mon 50 XP et me ruais chez moi pour engloutir ces quelques 100 pages (50 centimes la page à l'époque !). Blindé de pubs et autres pages de micro articles à l'agencement "aérien", j'eus tôt fait de dévorer ce maigre contenu pour lancer , fébrile, le disque de démo dans le ventre de ma PSX (oui techniquement la PSX était en fait une console sortie exclusivement au japon en 2003 qui fut un bide sidéral, mais on avait l'habitdue à l'époque, les plus vieux ne me contrediront pas, d'appeler la PS1 comme ça).

 

La démo était sympa, sur les démos jouables, on avait du Shellshock, du The Descent, du Adidas Power Soccer,  mais si j'ai usé le CD à le rendre illisible, c'est sur cette PUTAIN de vidéo.  Deux minutes de gameplay de Resident Evil avec ces gros encarts "Censored" qui parsemaient la vidéo et donnait encore plus envie de poser les main dessus. Mais hélas, c'est plus d'un mois qu'il allait falloir patienter.

Plus d'un mois à attendre alors que ça fait tout juste 3 mois que j'ai la console c'est une éternité. Bien obligé donc de se rabattre sur les uniques deux jeux que j'avais en ma possession à ce moment-là : 

Mais je les avais déjà bien rôdés. Je peux vous garantir que j'en ai passé du temps sur ces deux, enfin particulièrement RRR. Ah.. débloquer les deux voitures noires (13th racing et 13th racing kid) et la blanche (white angel) fut un des plus gros défis de ma vie de gamer à cette époque, et avant Resident Evil (vous allez comprendre par la suite pourquoi...).

C'est du coup, encore et toujours, sur la Demo One que j'ai passé le plus de temps en attendant ce mois d'août. Tous les possesseurs de PS1 le connaissent, il y a eu plusieurs versions, moi j'ai eu la première :

  

Pour les plus nostalgiques, voici une courte vidéo du lancement de la console jusqu'à la présentation des jeux présents en passant par l'intro. Rien que d'entendre cette musique, mes poils se hérissent, pourtant dieu sait que c'est vilain comme son 

J'ai un peu eu de la peine à trouver une vidéo sur cette première version, certainement la moins répandue.  

Toshinden, Wipeout, Loaded, Destruction Derby, Espn Extreme Game, Jumping Flash... J'ai clairement passé plus de temps sur les démos de ces jeux que sur bon nombre de jeux de la gen actuelle (enfin l'ancienne maintenant, vous m'avez compris lol).

Mais, stop les digressions, je suis sensé écrire un papier sur Resident Evil 1 à la base et pour le moment, je n'en ai pas trop parlé. D'ailleurs, j'ai comme l'impression d'avoir perdu une bonne partie de mon maigre lectorat 

Enfin, le mois d'août était là... et l'expérience qui m'attendait allait marquer ma vie de joueur à tout jamais. Un détail allait donner toute sa dimension à cette expérience, bien plus qu'un détail à vrai dire, puisqu'il allait conditionner la plus longue session de jeu de toute ma vie (jusqu'à maintenant en tout cas lol).

Pour rendre la lecture plus digeste, je suis en train de me dire qu'il vaudrait mieux découper cet article en plusieurs parties. C'est tellement agréable de partager ses souvenirs avec des passionnés que ce serait dommage de tout gâcher en proposant un pavé imbitable.

Sur ce, j'espère que quelques courageux auront lu jusqu'ici et que dans le lot il y en aura quelques uns qui voudront lire la suite 

A plus les amis, et n'oubliez pas : La terreur a un visage...

 Pour lire directement la partie 2, c'est par ici que ça se passe ;)