J'en avais déja bien parlé auparavant, et la critique du caribou ne m'avait pas surpris. Je me suis donc jeté sur Rango ce soir. Et j'ai été conquis.

Conquis, parce que le film est d'abord un excellent divertissement, un long-métrage où l'on ne s'ennuie vraiment jamais, ça carbure très vite et le rythme est vraiment excellent. Ensuite parce que tout est réalisé au poil. Etant moi-même graphiste 3D, je peux vous certifier que ça fait partie de ce qui se fait de mieux dans le domaine, et que la quantité de travail sur tout le film est juste phénoménale.

Mais la vraie bonne idée de Verbinski dans le pipeline de ce film, c'est de ne pas avoir succombé aux sirènes de la performance capture, très casse-gueule, surtout ces temps-ci. Le réalisateur a fait le choix de l'animation traditionnelle, mais a demandé à tous les acteurs de jouer devant une caméra, avec un minimum de décoration et d'accessoires, et de faire tout le film "en vrai", avant que les animateurs se servent de ces références pour faire bouger les personnages. Ça donne un vrai cachet au film, et les personnages sont beaucoup plus percutants que dans un Beowulf ou un Scrooge, sans pour autant dériver sur le trop cartoon.

Et grâce à cette technique, chaque personnage a son caractère, ses mimiques, ses expressions, à commencer par Rango lui-même, interprété par Johnny Depp dont on retrouve énormément de gestuelles de Jack Sparrow. C'est tellement bien fichu qu'on a l'impression que Johnny Depp joue vraiment le rôle de Rango et ne lui donne pas seulement sa voix. Et tous les habitants ne sont pas en reste et bénéficient de véritables gueules, toutes plus géniales les unes que les autres.

Quand à l'histoire, elle est relativement classique mais se suit avec bonheur, les frasques du caméléon servent beaucoup au rythme de l'histoire et on ne se plaint jamais. Plus encore, Verbinski retrouve ses phases d'hallucinations du héros, déja apparus dans le troisième Pirates des Caraïbes, mais avec bien plus d'impact et de cohérence, tout en donnant en prime de très jolies images et un caméo assez inattendu. Ajoutez à ça une caméra virevoltante qui excelle dans les scènes d'aventures (toute la séquence du canyon est fabuleuse) et ne lésine pas sur les gros plans, ce qui permet en plus d'apprécier le fabuleux travail de "shading" des personnages.

Voilà, en gros, Rango, j'ai grave kiffé. C'est frais, drôle, généreux et comportant un nombre incalculable de références aux westerns, porté par une musique très Morriconne judicieusement composé par Hans Zimmer. Franchement classe.