Après une première et une deuxième partie somme toute classique, on arrive à la troisième partie de ce top, avec du culte, du moins connu mais tout aussi bon et des valeurs sûres.

AKIRA

C'est classique, mais en même temps, comment ne pas le citer ? Probablement le long-métrage qui a donné ses lettres de noblesse à l'animation japonaise, surtout en Occident. Véritable monument de l'animation, Akira est adapté d'une série de mangas. Le film en lui-même est réalisé par Otomo, l'auteur de l'oeuvre originale, qui nous accouchera plusieurs années après d'un Steamboy particulièrement impressionnant lui aussi. Vu que le manga fait quand même quelques tomes, Otomo décide de modifier profondemment la structure de l'histoire, en laissant complètement de côté la deuxième partie du manga et en modifiant le rôle de certains personnages. Mais l'essence reste la même, et on a devant nous une oeuvre magnifique, sublimé par une animation absolument grandiose et qui de nos jours, reste assez rare, même dans l'animation japonaise. Il suffit de regarder ces pencil tests pour se rendre compte du boulot abattu.

Le pitch est toujours le même: une bande de motards qui font la loi dans un Japon complètement désabusé. Le jour où Testuo, l'un de ces motards, est enlevé puis relâché mais bénéficiant de pouvoirs étranges. Kaneda, le chef du gang, décide de découvrir ce qu'il en retourne. Une histoire forte, baignée dans un contexte politique moderne et plongée dans l'actualité. C'est dense, beaucoup plus que celle du manga qui explore encore plus de thèmes, mais reste néamoins suffisamment claire pour durer sur tout le film. Accompagné d'une musique dorénavant culte, Akira est certainement un des films les plus connus dans l'animation japonaise.

A noter qu'une adaptation live (sic!) va voir le jour, réalisé par les frères Hughes (Le Livre d'Eli), que l'action se passera dans un Néo New York, que les personnages seront des adultes et non pas des adolescents et que ce sera divisé en deux films. Vous pouvez imaginer aisément l'ampleur du désastre en devenir...

Par contre, bonne nouvelle, une version Blu-Ray serait sur les rails et devrait arriver cette année. Une manière de redécouvrir ce monument et de pouvoir profiter de tout ça en HD.

Studio: Fuga (Katsuhiro Otomo)
Année: 1988
Le truc en plus: KANEDAAAAAA!!!

BATMAN CONTRE LE FANTOME MASQUE

Là, c'est vraiment un avis personnel. Et c'est surtout parce que je suis un ENORME fan de la série animée de 92, Batman: The Animated Series. L'époque où la Warner avait suffisamment de burnes pour faire une série aux multiples lectures tout en restant une série pour les enfants (même si ces dernières années, les films d'animations de DC rehaussent le niveau). Assez mal animée sur les premiers épisodes, la série valait pour une ambiance absolument unique, un Gotham City plongée dans un style des années 50, jouant énormément sur les contrastes et créant de toute pièce une ville splendide. Les histoires n'étaient pas en reste, en profitant pour raconter très souvent les origines des méchants, et profitant en plus d'une VF géniale (la voix grave de Batman ainsi que le doubleur de Christopher Lloyd pour le Joker faisaient des merveilles - Mark Hamill en VO). Surtout, les histoires étaient très souvent sombre, assez dramatiques, en tentant d'apporter parfois un peu d'humour noir à l'ensemble. C'est là qu'Harley Quinn a été crée d'ailleurs. Et le style de Bruce Timm fait absolument des merveilles, donnant une stylisation mais une épaisseur subtile aux personnages vraiment bienvenue.

Batman contre le Fantôme Masqué, c'est le film que Warner a sorti au cinéma suite au succès de la série. Le film fit un gros flop et ne parvint pas à rentabiliser son succès. Pourtant, j'avais adoré. Il avait réussit à prendre tout le meilleur de la série en le condensant et en faisant une des meilleures histoires sur le personnage de Batman qui soit. L'histoire est simple: un étrange fantôme masqué tue un à un les membres de la pègre, et la police de Gotham croit que Batman en est le coupable. Recherché par la police, Batman doit enquêter sur le vrai meurtrier tandis que Bruce Wayne doit faire face à son ex-fiancée revenue d'Europe et ses souvenirs d'enfance. On  découvre un Batman fragile et humain, tout en explorant son côté romantique désespéré et les hantises de son passé qui le force à se confronter à ses erreurs d'enfance. Une histoire sombre, toujours baignée dans cette atmosphère fantastique et permettant de découvrir toute l'humanité du personnage.

Certes, l'animation n'est pas toujours au poil, et la courte durée du long métrage (80 minutes), forcent l'histoire à être très dense avec un rythme très soutenu, ce qui fait qu'on a l'impression d'une fin un peu expédiée. Mais ça n'empêche pas le plaisir de venir, profitant d'un film qui n'a rien à envier aux films live et proposant une vraie aventure forte de l'homme chauve-souris.

Studio: Warner
Année: 1993
Le truc en plus: Batman!

LES INDESTRUCTIBLES

Lorsque Brad Bird (Le Géant de Fer) arrive chez Pixar, on peut dire qu'il ne fait pas les choses à moitié! Quelques années avant Ratatouille, le réalisateur s'attaque au mythe des super-héros en racontant l'histoire d'une famille de super-pouvoirs qui sont forcés à lutter contre un ennemi diabolique. Véritable film d'action qui va à 300 à l'heure, la réalisation est juste sublime. C'est assez amusant de constater que certains éléments dans le film ont vraiment mal vieilli (surtout dans le premier tiers) et qu'il est parfois techniquement faiblard (surtout dans certains plans). Mais bizarrement, ça ne m'empêche pas de le regarder en boucle tellement ça se déguste comme une sucrerie. C'est frais, vivant, superbement bien animé, drôle et jouissif.

Véritable hommage aux films d'espionnage, ce mélange donne vraiment une touche particulière, accompagné par les sonorités jazz de Michael Giacchino absolument superbes. Certaines séquences sont cultes (la poursuite de Flèche dans la jungle est une perle de rythme, de réalisation et de cadrage) et on prend son pied constamment. Un des meilleurs films de Pixar, à n'en point douter. J'espère seulement qu'après un Cars 2 qui décidemment ne m'attire pas plus que ça, qu'ils tenteront de nouvelles choses et laisseront un peu les licences se reposer.

Studio: Pixar
Année: 2004
Le truc en plus: "Je ne m'appelle pas BUDDY!!"

KUNG-FU PANDA

Dreamworks en 3D, ça a mis du temps à démarrer. Shrek comme tout le monde j'ai aimé à l'époque. Maintenant, je trouve ça complètement ringard, autant dans le design vieillot que dans les références et hommages qui ne fonctionnaient qu'à l'époque où c'est sorti. Madagascar m'insupporte et Monstres contre Aliens est un vrai pétard mouillé. Puis est arrivé Kung-Fu Panda. Une bonne claque. Ça faisait longtemps que je m'étais pas autant éclaté au cinoche (depuis les Indestructibles en fait). Jouant à fond la carte de la surenchère et de la comédie, le film n'a pas pour ambition de faire pleurer les chaumières avec des émotions fortes mais se révèle être un incroyable hommage aux films d'arts martiaux, tout ça avec des animaux. Les personnages sont splendides et incroyablement animés (Dreamworks a choisi d'animer d'abord une grosse partie en 2D pour voir ce que donne le film en mouvement) et les effets ne sont vraiment pas en reste, accompagné par un humour débile mais franchement marrant, Jack Black en tête.

Et les scènes d'actions ne sont pas en reste. La réalisation et la mise en scène sont incroyables (la séquence d'évasion de Tai Lung est devenu un modèle pour plusieurs écoles de cinéma, c'est pour dire!). La musique sublime le tout (merci messieurs Hans Zimmer et John Powell) et finisse de convaincre. Il y a toujours cet espèce de désaturation des couleurs, propre à Dreamworks, qui rendent certains décors un peu froids et un peu trop "3D", mais ça ne gâche en rien le plaisir du film. La suite est prévue pour ce mois de juin, et j'ai hâte.

Studio: Dreamworks
Année: 2008
Le truc en plus: "On ne facture pas la toplessitude et la séductivité."