Le marché du Neo-Retro est en plein boum depuis quelques années (en particulier depuis certains gros succès commerciaux comme Shovel Knight). Parmi les acteurs très impliqués dans le domaine, on peut trouver les géniteurs de Tanuki Justice, qui signent ici un autre jeu d'arcade, mais cette fois plus orienté NeoGeo. Toujours en partenariat entre PixelHeart, Studio StoryBird, No Gravity Games et Just For Game : voici donc Golden Force (ne pas confondre avec Shining Force ça n'a rien à voir) qui débarque entre autres sur nos Nintendo Switch.

 

Les Héros de l'archipel du muscle

Golden Force est un jeu d'arcade. Et comme dans tous les jeux d'arcade dignes de ce nom, l'histoire n'est qu'un prétexte pour aller sauver le monde, taper du méchant et au passage ramasser plein d'oseille. On se contentera donc de dire que le vil roi démon (comme c'est original) a envoyé son armée de démons aux quatre coins du monde et ses cinq généraux nommés d'après un nom de nourriture mexicaine (là c'est déjà plus original). La Golden Force est une équipe de mercenaires/héros en manque d'argent et se lance donc à l'aventure pour rafler la mise ; et s'ils sauvent le monde au passage c'est un beau cadeau bonux. Après un bref tour dans le menu d'option aussi rempli que la tête d'un participant d'un épisode des anges (possibilité de régler la balance sonore uniquement), on sélectionne un membre de la Golden Force parmi 4 (Gutz, Spina, Drago et Elder) et zou ! on lance une nouvelle partie pour se retrouver dans un prologue tutoriel sur un bateau. Il s'agit alors directement de battre le premier général adverse : un Kraken géant. Vous avez bien lu, le jeu commence directement par un combat de boss. Alors certes le capitaine du bateau nous donne des petites indications sur les actions possibles, mais ça reste un combat et pas si simple que ça. Je crois d'ailleurs que c'est la première fois que je meurs dans un tutoriel. Au moins ça donne le ton sur la suite des aventures qui ne seront pas une petite promenade de santé. On remarque aussi rapidement la réalisation technique du jeu, à base de pixel art de qualité. On est ici dans l'hommage à la NeoGeo ou de certains jeux d'arcade Capcom comme Chiki Chiki Boy, que ce soit au niveau des graphismes, des bruitages, de la myriade d'explosions ou encore de la foultitude de piécettes à ramasser.

Mignon mais dangereux

Après ce petit accrochage en mer, le jeu entraine le joueur sur un Hub représentant les différents niveaux du jeu, ainsi qu'une petite boutique (nous en reparlerons plus tard). Le jeu se compose de 4 mondes, chacun composé de 4 niveaux "normaux" et d'un 5ème niveau Bonus à débloquer à la manière d'un Donkey Kong Country Tropical Freeze. Si on ajoute le boss de fin, cela fait un total de 22 niveaux dont 4 optionnels. C'est relativement peu, mais au moins les niveaux sont plutôt longs en plus d'être plutôt corsés. Si le style graphique du jeu est du genre mignon c'est pour mieux vous manger tout cru mon enfant. Clairement terminer un niveau du premier coup est rarement une option, et certains passages sont à se tirer les cheveux. L'apprentissage par coeur est plus que conseillé. Par moment on se croirait dans Magician Lord (en moins abusé tout de même). Le gameplay est relativement simple même s'il conserve quelques subtilités. On saute, on effectue un combo de coup d'épées, on dash (tout droit, en haut ou en diagonale), on effectue une glissade. Voilà la principale palette de mouvements du jeu. A partir d'un certain niveau, on apprend vite à force d'erreur que taper en l'air permet de rester plus longtemps que prévu dans le ciel, ce qui est indispensable à la progression. Il est également possible de charger un coup en laissant appuyer sur le bouton d'attaque, ce qui a pour effet d'envoyer bouler les petits ennemis, frappant en passage leurs confrères, mais également de briser les boucliers de certains ennemis. Une jauge de special se remplis à force de taper sur tout ce qui bouge, et permet de nettoyer l'écran une fois activé à la manière Streets Of Rage (le 1 avec sa mémorable voiture de police). Voilà qui n'est pas de trop vu que certains adversaires sont de véritables sacs à PV. La plupart des niveaux disposent d'un voir plusieurs checkpoints, mais attention, si on meurt on recommence certes au checkpoint, mais on perd tout son or, et le combo ainsi que la jauge de special sont remis à zéro.

L'avidité est un bien vilain défaut

On revient donc à la volonté des héros d'engranger de l'or. Tout l'argent ramassé durant l'aventure et amené jusqu'à la fin des niveaux est ajouté au solde de la troupe et peut servir à acheter dans la boutique (j'avais bien dit qu'on y reviendrait) des objets à usage unique pour aider la progression. Attention, les objets coutent extrêmement cher compte tenu de la faible quantité d'or obtenu à chaque niveau. A utiliser donc avec parcimonie. Si l'épée de glace ou de feu ne sont finalement pas très utiles, la potion de vie qui restaure tous les coeurs en cas de mort ou celle qui remplit directement la jauge de special sont très utiles contre les boss (même si étrangement les boss ne sont pas la partie la plus difficile du jeu. D'autres items encore plus utiles sont disponibles en boutique mais nécessitent une tout autre monnaie. Une augmentation définitive du nombre de points de vies nécessite de grosses pièces dorées, tandis qu'une augmentation du nombre de coups par combo au sol nécessite des coquillages. Ces deux monnaies sont en réalité des collectables cachés dans les différents niveaux du jeu et souvent difficiles d'accès. Chaque niveau dispose de 3 pièces et 1 coquillage à récupérer (et à re-récupérer en cas de mort avant la fin du niveau). Voilà qui augmente d'un bon cran la durée de vie du jeu, d'autant plus que les niveaux bonus sont bien plus tordus que les niveaux principaux et nécessaires pour tout débloquer. Pour vous aider dans votre périple, le jeu est généreux et propose un mode deux joueurs. Pas besoin de vous battre pour prendre tel ou tels personnages, ils sont tous identique (dommage). Des variantes de couleurs existent même pour mieux différencier les joueurs. Le jeu en devient un peu plus accessible. Le deuxième joueur est cependant condamné à suivre le scrolling forcé par le joueur principal. Il ne perd pas de vie s'il sort de l'écran, mais réapparait dans une bulle à éclater à la manière des New Super Mario Bros. Comme c'est pratique.

 

Mon avis à moi

Golden Force est un pur jeu d'arcade à l'ancienne, avec les qualités et les défauts de ce type de jeux de l'époque. Pas excessivement long, mais avec une volonté de vous voir recommencer de multiples fois avant d'en voir le bout. La seule véritable concession moderne est sa structure en niveaux accessible via un Hub. Si vous aimez les défis et que la fibre du collectionneur 100% sommeil en vous, Golden Force est un jeu qui devrait vous plaire. Mais attention, si vous vous mettez à baver, ce ne sera pas la rage qui vous guette, mais un risque de manette qui vole au travers de la pièce.

 

A qui s'adresse Golden Force ?

- Aux nostalgiques de la Neo Geo

- Aux amateurs de jeux neo-retro exigeants

- Aux completistes

 

 

A qui ne s'adresse pas Golden Force ?

- A ceux qui abandonnent au moins coup dur

- A ceux qui détestent les ennemis sac à PV

- A ceux qui n'aiment pas apprendre les Patterns

 

 

 

Johann Barnaud alias Kelanflyter