C'est pas Link qui prend la mer, c'est la mer qui prend Link...
J'ai toujours beaucoup aimé ce Zelda. Sa direction artistique originale, son monde tellement différent de ce qui nous avait été offert jusqu'ici. Mais comme la perfection n'existe pas, il avait à mes yeux, quelques défauts qui pour certains m'avaient empêché de me relancer dans l'aventure jusqu'ici. C'est pourquoi j'attendais beaucoup de cette nouvelle version de Wind Waker. Je l'attendais d'ailleurs avant même son annonce. J'avais commencé à imaginer ce que pourrait donner des remakes Gamecube sur WiiU. Et ce Zelda était pour moi l'un des jeux qui pouvait bénéficier le mieux de la nouvelle manette. J'imaginais déjà pouvoir changer la direction du vent à la volée via le Gamepad et accéder plus facilement à l'inventaire. Mais Nintendo est allé plus loin que ce que j'imaginais en nous offrant de nouvelles options vraiment très intéressantes.

Une tablette et un hors-bord.
La première d'entre elles, est l'apport d'une interface déportée grâce au Gamepad qui affiche en permanence, soit la carte, soit l'inventaire. Que l'on peut gérer tranquillement au tactile en mettant pause, ou en sélectionnant les objets dont on a besoin, en pleine action, d'un geste simple. La carte, elle, facilite la chasse aux trésors en affichant en permanence la position de notre fier navire. Viennent ensuite les déplacements en bateau, que je trouvais trop longs et assez rébarbatifs ; la faute au vent qu'il fallait toujours réorienter dès qu'on voulait changer de direction. Un nouvel objet est donc introduit dans l'aventure, la voile rapide, qui en plus d'accélérer le déplacement, permet d'avoir toujours le vent en poupe. On ne peut donc finalement pas changer la direction du vent comme je l'avais imaginé, mais c'est encore plus simple d'utilisation. Les trajets ne sont plus fastidieux et l'exploration est un vrai plaisir.

La quête de la discorde.
Un autre défaut de ce Wind Waker était la quête de la dernière partie du jeu, qui consistait à parcourir la carte pour découvrir certains objets ici et là. Les déplacements étant ce qu'ils étaient, cette dernière partie devenait vite lourde. L'introduction de la voile rapide aurait pût suffire à régler ce défaut, mais Nintendo a décidé de revoir la quête en diminuant ainsi le nombre d'objets à récupérer. Les coffres et les contenants étant toujours là, d'autres récompenses ont été mises à l'intérieur. Du coup, certains emplacements d'objets, de cartes marines ou de quarts de cœur se trouvent un peu chamboulés. Rien de bien méchant, mais une soluce de 2003 ne sera pas forcément 100% utile en 2013.

Un paradis pour collectionneurs.
Un autre changement bénéfique à mes yeux est celui de la quête des figurines Tendo. Dans le jeu, on obtient un appareil photo permettant de créer ensuite des figurines de chacun des monstres, ou personnages du jeu. A l'origine le nombre de photos sur la pellicule était limité (3 je crois),  il passe désormais à 12. Ce qui évitera les allers retours incessants.  De plus, il est désormais possible de laisser plusieurs clichés à l'artisan réalisant les figurines, au lieu d'un par jour. Ce qui change la vie. La quête devient alors moins contraignante, surtout que le Miiverse, cette fabuleuse invention, permet de s'envoyer les images et apporte ainsi une convivialité bienvenue.

Le Miiverse d'ailleurs est extrêmement bien intégré au jeu. Il remplace le Poste de Tingle, que l'on obtenait en branchant sa GBA sur le Cube. Et permet d'envoyer des messages, accompagnés d'une photo dans une bouteille à la mer. On pourrait penser que les autres joueurs polluant notre partie viendraient briser l'immersion, mais pour moi ça n'a fait que la renforcer et j'ai passé les premières heures à rédiger le journal d'un Link devenu pirate pour aller sillonner les mers.
Cet apport du Miiverse se trouve être une excellente idée, mais par la même occasion, toutes les options du Poste de Tingle passent à la trappe. Alors qu'il aurait été sympa de voir ses fonctionnalités intégrées au Gamepad, et pourquoi pas proposer un mode coop comme à l'époque. Du coup la quête des statues de Tingle, devient impossible à réaliser sans connaitre son existence et les emplacements des coffres. Le Miiverse devient la seule solution intégrée au jeu pour guider les autres joueurs, mais il est très facile de se faire modérer en procédant ainsi, ce qui est un peu dommage.

La naissance d'un nouveau Héros.
Autre nouveauté, le mode héroïque qui reprend ce qui avait été fait sur Skyward Sword. A savoir un mode de difficulté plus élevé, sucrant la totalité des petits cœurs d'énergie du jeu et laissant seules les fées et les potions comme remontants. Accessible dès le début du jeu, cette option tombe à point nommé pour gommer un autre petit défaut de l'original, sa trop grande facilité. Et pour le coup les premiers donjons deviennent de vraies épreuves, où on espère trouver une petite fée le plus rapidement possible quand la jauge de vie descend trop bas, et croyez-moi ça arrive souvent. D'ailleurs autre bon point, l'agaçant et traditionnel bruitage qui vous informe que vous allez bientôt y passer à disparu et heureusement vu le temps qu'on passe avec 2 ou 3 cœurs. Passé les premiers donjons, on sent une certaine montée en puissance du Héros du Vent, grâce aux nouveaux objets et surtout aux flacons qui deviendront vos nouveaux amis. Les donjons suivant posent donc moins de problèmes, mais mieux vaut s'y aventurer bien équipé, quitte à séquestrer quelques petites fées au passage.

Mieux que le botox, la HD.
Pour finir, puisqu'il s'agit avant tout d'une réédition HD, cette version est juste magnifique. Peu avant la sortie on entendait déjà certains dire que Dolphin existait et que ce Wind Waker HD était donc inutile, mais la comparaison n'a même pas de raison d'être. Les images deviennent tellement vivantes et chatoyantes que j'ai plusieurs fois été bluffé par ce que je voyais à l'écran. Link devient plus palpable, on dirait parfois un personnage en pâte à modeler évoluant devant nos yeux, et ça grâce à des effets de lumière vraiment somptueux. Quand il ouvre un coffre, qu'il tient une torche, ou qu'il tire une flèche de feu, je suis resté ébahi devant les ombres et les reflets affichés. Et bien qu'il ne s'agisse « que » d'un portage HD, je crois que c'est le plus beau jeu que j'ai pu voir que ce soit sur 360 ou PS3.

The Legend of Zelda: Black Flag.
10 ans après, l'aventure est toujours aussi magique et est même sublimée grâce à la HD et aux nouvelles options qui gomment les imperfections de l'époque. Restent quelques mécaniques qui ont un peu vieilli, une aventure moins longue qu'à l'habitude (quoique j'en suis actuellement à 50 heures de jeu et je n'ai pas encore totalement tout terminé...), et des îles parfois un peu trop petites, mais le tout contrebalancé par une aventure unique, des quêtes annexes à foison, un véritable retour à l'exploration, un vrai monde ouvert marin (Edward Kenway, Link t'attends !) et une direction artistique et des graphismes somptueux. La perfection n'existe toujours pas mais cette nouvelle version de Wind Waker, s'en rapproche un peu plus. Bien plus qu'un remake HD, c'est la restauration d'une œuvre d'art que nous offre aujourd'hui Nintendo. Alors fan d'hier comme de demain, un conseil : Laissez-vous porter par le vent de l'aventure.