En 1912, je ne pourrais pas avoir le niveau pour devenir chirurgien : tout se jouait à la moustache !

Je me souviens avoir lu que l'Homme est en partie défini par le lieu où il vit. On peut aussi supposer que le lieu où il travaille l'influence quelque peu ! Histoire de terminer le tour de la présentation de ma personne, pourquoi ne pas parler de mon auguste centre hospitalier universitaire ? Suivez le guide...


D'abord, qui fut Henri Mondor ? Sans tricher sur Wikipédia, je sais que c'est un philosophe-écrivain-académicien-chirurgien du XXème siècle. Ah, un chirurgien... J'imagine qu'il devait être aussi imbuvable que du marc de café. Et mort à Neuilly Sur Seine. Pas sûr que ça l'enchanterait de savoir qu'un hôpital porte son nom dans le 9-4 ! Mais ça y est, je m'éloigne du sujet.


Où est-ce ? Ligne 8, station Créteil l'Échat.  Et là, si vous suivez, vous vous demandez « mais qu'est-ce qu'un hôpital hors de Paris fait partie de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris ? » ; ce à quoi je répondrais que cette appellation n'est pas limitative : de nombreux gros hôpitaux d'Ile-de-France sont sous la responsabilité de cet établissement public, et même de plus lointains (Oise, Pas de Calais, Var, etc.).

Je ne peux pas m'empêcher de vous
raconter le récit de ma première venue à ce qui allait devenir ma faculté.
J'étais un jeune terminale S, sûr de sa prochaine réussite au baccalauréat et de son orientation, mais qui se posait la question fatidique : quel centre hospitalier choisir ? La plupart de mes camarades avaient choisi la Pitié-Salpêtrière, en toute logique avec la localisation de notre lycée. Moi, j'hésitais à les rejoindre ou à aller au plus proche de mon domicile : Henri Mondor. Une journée portes ouvertes avait lieu en mai : occasion parfaite pour prendre la température du lieu, que je ne connaissais pas.
En s'y rendant, première mauvaise surprise : Créteil l'Échat est une station qui héberge un restaurant rapide turc. Donc, malgré le fait que le quai soit aérien, une odeur entêtante de graisse de mouton embaume l'endroit, du matin au soir. Et je peux vous promettre que sentir l'odeur du kebab alors que vous venez de vous sustenter à la va-vite avec un bol de céréales, ça tient de la torture olfactive. Vite, on sort prendre l'air ! Et là, contact visuel avec le site.



Ah, d'accord. C'est ce que j'appelle payer sa modernité au prix cher. Le bâtiment a été construit vers la fin des années 60, pile au moment où les barres d'immeubles démesurées étaient le nec plus ultra de l'architecture moderne (courant fonctionnaliste, pour votre culture personnelle). Mazette. Le choc fut tel que je peux vous le narrer tant d'années après. Surtout lorsque,  non loin de là, à la Pitié, vous avez ça :

La devanture de l'hôpital, avec un étudiant à l'image de sa fac : sûr de ses qualités et de son avenir, avec le petit polo qui va bien et la raie bien placée ! (bisous Nono)



Cependant,
pragmatique comme je suis, j'ai choisi Créteil grâce à son programme et
sa proximité. Choix dont on s'est vite moqué, vu que la plupart des
bougres qui me servaient de camarades souffraient du complexe de supériorité intra-murien (mal typiquement parisien) et ne
rataient pas une occasion de nous rabaisser. Au départ, toutes ces guerres de
clochers me mettaient bien souvent hors de moi ; pourtant, au fil du
temps, je me suis rendu compte à quel point ma fac me ressemblait : un
peu laide, mais avec de nombreuses autres qualités intrinsèques. Et à la fin, tu finis par ne plus y faire attention. C'est peut-être la
vieillesse...
Mais revenons à nos moutons ! Qu'est-ce que contient cette boite à chaussures monumentale ? Pas moins d'une cinquantaine de service
divers et variés, passant par la chirurgie, la clinique, l'imagerie, les laboratoires et de la recherche, sans oublier l'héliport du SAMU qui
s'occupe de tous les cas extrêmes du département ; ce qui en fait un des plus gros hôpitaux de la région. Et ouais !
Par contre, côté faculté,
que du classique : 5 amphithéâtres, des salles de travaux dirigés et une
bibliothèque. Une grande partie du bâtiment est occupée par les
chercheurs de l'INSERM. Une passerelle relie celle-ci au Centre Hospitalier.
 

Et bien sûr, le lieu est aussi agréable qu'un couloir de prison peint en jaune pâle.

Ainsi se termine la visite virtuelle de mon lieu de travail. J'espère que jamais vous n'aurez l'occasion d'y mettre les pieds !

P.S. : Désolé pour la qualité calamiteuse de la plupart des photos, BlackBerry oblige ; j'espère être en mesure de m'offrir dans les semaines qui viennent un appareil destiné à vous offrir des images plus dignes du photojournaliste en goguette que je suis...