“Learned people cast great shadows”, une phrase qui résonnera tout au long de l’aventure. Entendue au début, elle n’aura de sens qu’à la fin, après avoir gravi les nombreux monuments de ce monde. Depuis les hauteurs, aussi bien physiques que métaphoriques, vous verrez vos débuts sous un autre oeil. Jamais un jeu n’aura offert une évolution du personnage - mais aussi du joueur - marquée à ce point.

 

A vrai dire, c’est tout l’univers du jeu dans ses moindres détails qui aura pris un nouveau sens. “Rien n’est vrai” qu’ils disaient.

 

 

Mais reprenons depuis le début. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous expliquer le principe du jeu tant la formule est connue, voire éculée. Mais le gameplay, et notamment les déplacement ont été entièrement revus et demanderont un temps d’adaptation, même pour les habitués du genre. Ils gagnent ainsi en précision tout en demandant au joueur plus d’attention, ou plutôt d’intention.

Monde ouvert oblige, vous pouvez vous déplacer où bon vous semble. Le jeu est découpé en de nombreux petits objectifs que vous pourrez attaquer dans l’ordre de votre choix, mais est régulé de manière globale par une progression relativement linéaire. Vous ne vous sentirez que très rarement forcés. On notera tout de même la présence de rares objectifs clés qui vous bloquent tant que vous ne les avez pas réussi. Je pense notamment à une fameuse tour, ceux qui y ont joué comprendront.

 

Mais la progression n’est pas inexistante pour autant. L’évolution du personnage se fait de manière assez naturelle, ses nouvelles capacités pouvant être découverte de manière “accidentelle” par le joueur, même si elle ne sont pas encore vraiment utiles. Et malgré sa simplicité, le gameplay reste néanmoin subtil, et on peut dire que le jeu élève la manipulation d’objet pointu au rang d’art.

 

En fait, ce qui rend ce jeu si particulier est qu’il n’en fait jamais trop. On peut même qualifier le design de minimaliste. Au point qu’à première vue il peut sembler simpliste, mais le défi est vraiment relevé tout en restant juste. De plus, et contrairement à - au hasard - une majorité des productions Ubisoft, le jeu respecte vraiment le joueur et lui laisse comprendre les choses par lui même, sans jamais lui mâcher le travail. Cette approche demande cependant une certaine patiente de la part du joueur et je pense qu’un certain nombre risque d’abandonner le jeu par frustration.

 

Cependant, le véritable adversaire est votre environnement. Plus qu’un moyen de locomotion, plus qu’une simple décision entre “empaler contre ce mur” ou “pousser de ce rebord”, le level design devient une véritable mécanique de jeu. Et je ne vais pas spoiler une certain twist vers la moitié du jeu qui vous fait remettre en question ce qui vous paraissait normal au début. Ce level design devient à vrai dire tellement important que le point de vue aérien n’est vraiment pas de refus.

 

Le gameplay et le design général ont beau s’approcher de la perfection, l’histoire n’a néanmoins pas été négligée. Ainsi, on en apprend peu à peu, et le jeu ouvre une véritable fenêtre de compréhension quant au passé de ce monde. Et que dire de ce cycle jour/nuit qui nous met tellement dans l'ambiance... Attention toutefois, je déconseille le jeu aux végétariens et autres vegans.

 

Se renouvelant en permanence, regorgeant d’idées, généreux mais jamais au point d’être répétitif… rares sont les jeux aussi variés.

Maintenant, à votre tour d’aller griller des saucisses !