Cet article parle de 5 jeux Mario officiels, approuvés par Nintendo.

Punch Ball Mario Bros pour PC88

Avec le plus connu Super Mario Bros Special, sorte de portage sur PC de Super Mario Bros sans scrolling et avec des couleurs étranges, Punch Ball Mario Bros et Mario Bros Special sont les 3 uniques jeux de plateforme Mario développés par une autre société que Nintendo qui ne sont pas directement des portages des jeux arcades.

Ces trois jeux ont en fait étaient développés par Hudson Soft pour les PC japonais dont le très populaire PC-88. Hudson Soft est notamment la société derrière Bomberman, Bloody Roar, la série des Mario Party et la console PC-Engine, développé en collaboration avec NEC. Hudson Soft a été fermé en 2011 par Konami qui l'avait racheté 4 mois plus tôt.

Avant obtenir la permission d'utiliser les licences Nintendo pour sortir des portages et des jeux inédits sur PC NEC, Hudson Soft a d'abord contribué au succès de la Famicom (nom de la NES au japon) en sortant le Family BASIC, un dérivé pour Famicom du langage de programmation BASIC de Microsoft. Hudson Soft a ensuite sorti le jeu Lode Runner, premier grand succès d'un éditeur tiers sur Famicom.

Punch ball Mario Bros, le plus atypique des "Hudson Mario", est un mix de ballon prisonnier et du célèbre jeu d'arcade Mario Bros. Afin d'éliminer toutes les créatures vivantes, Mario doit se servir d'une balle ou bien du fameux bloc POW. Le jeu a la particularité d'assigner deux actions au même bouton: sauter et jeter la balle. L'action du bouton diffère suivant que Mario soit en mouvement ou non. Cela rend le tout sacrément difficile à jouer.

Mario Bros Special pour PC88

Mario Bros Special est une variante de Mario Bros où il faut atteindre des cibles et collecter des dollars (et non des pièces). Les plateformes bougent aléatoirement, disparaissent, ou bien vous déplacent. Il y a aussi des ennemis dans certains niveaux qui vous feront obstacles. C'est un jeu d'arcade où la motivation principale est de refaire en boucle les 4 mêmes niveaux pour augmenter son score. Comme souvent dans les jeux sortis avant Super Mario Bros, le saut est rigide et l'intérêt des niveaux est limité.

All Night Nippon Super Mario Bros pour Famicom Disk System

 

All Night Nippon Super Mario Bros est un jeu promotionnel fait en collaboration avec l'émission de radio japonaise A l'occasion de jeux radios, cette version spéciale de Super Mario Bros pouvait être gagné par les participants. Le jeu est identique à Super Mario Bros sauf pour ce qui est de certains sprites. En effet, les plantes et les goombas sont remplacés par des caricatures des présentateurs, le drapeau a la fin du niveau est modifié, le premier niveau se passe la nuit, les nuages sourient...

est sorti sur le . Pendant la génération de la NES et la Super NES, sortir un jeu sur cartouche coutait très cher et demandait beaucoup de temps à produire (environ 2 mois). La disquette était une solution pour résoudre en grande partie ces problèmes. Nintendo a donc tenté le coup au japon en sortant un lecteur de disquette pour Famicom. En plus de permettre d'acheter des jeux exclusifs à ce support comme le premier Zelda, les joueurs pouvaient télécharger des jeux pour des sommes dérisoires sur des bornes dédiés. Le début du dématerialisé en somme. Le concept a même été reconduit sur Super Nintendo et GameBoy avec le Nintendo Power (à ne pas confondre avec le magazine du même nom). L'idée semble avoir été stoppée en grande partie à cause du piratage.

A noter qu'un autre jeu Mario promotionnel est sorti sur FDS. Il s'agit de Kaettekita Mario Bros. Ce jeu était une initiative supplémentaire de Nintendo pour baisser les coûts des jeux en faisant un partenariat avec un géant de l'alimentation. Kaettekita Mario Bros affichait donc des publicités entre les parties. Nintendo n'a pas continué cette idée car l'économie que faisait les joueurs étaient trop peu élevé par rapport à la gêne occasionnée. 

 La suite de Super Mario Bros 2, BS Super Mario Bros 2, diffusé via Satellaview

 

Toute personne parlant d'histoire du jeu vidéo se doit normalement d'évoquer le fait que le jeu japonais promotionnel Yume Kōjō: Doki Doki Panic (sorti sur FDS) est sorti chez nous et aux US à la place du Super Mario Bros 2  japonais. Mais je ne vais pas le faire, au lieu de ça, je vous conseille de regarder l'émission dédiée de Gaming Historian si vous avez la chance de comprendre l'anglais: https://youtu.be/2EUYSN5aFcE.

Je vais plutôt vous parler de la suite de notre Super Mario Bros 2 sorti uniquement sur Super Famicom Satellaview au japon. Aussi appelé BS Super Mario Bros 2  (BS pour "Broadcast Satellite"), l'histoire du jeu continue celle de SMB2 avec le retour du grand méchant Wart. Le jeu est identique à SMB2 à quelques exceptions prêts: les personnages discutent pendant le jeu, il y a un système de scoring, le personnage que le joueur incarne change automatiquement pendant la partie, le jeu est divisé en épisode, le jeu contient des statues de Mario qui remettent de la vie ... 

Mais pourquoi nous avons jamais entendu de parler de ce jeu chez nous ? Parce que le Satellaview sur lequel il a été diffusé, était un accessoire bien particulier. Pour résumé, le Satellaview était un périphérique de Nintendo pour Super Famicom (Super NES japonaise) permettant de télécharger des jeux chez soi. Malheureusement, le système étant peu diffusé au japon et aujourd'hui arrêté, la plupart de la ludothèque Satellaview a simplement disparu de l'histoire. Parmi les jeux Satellaview, on note des jeux d'éditeurs tiers, mais aussi des remakes et des suites aux jeux Nintendo exclusifs à ce support.

Pour être plus précis sur le fonctionnement du Satellaview, les jeux étaient en fait diffusés via satellite, comme les chaines de télévision. Les jeux devaient être joués à une heure précise car ils contenaient des dialogues qui étaient diffusés en direct. Les jeux, sans les dialogues, étaient à télécharger. Chaque jeu remplacait l'autre. Ce système a surement dû naitre des limitations techniques de l'époque. A l'époque de la Super Famicom, il était en effet impossible de stocker des pistes audios ou bien plusieurs jeux sur une cartouche. C'est grâce au support CD de la Saturn et la Playstation que cela a pu être réalisable. Pour référence, la cartouche de Mario 64 sur Nintendo 64 faisait quelque chose comme 12 Mo alors qu'un CD dépasse les 600 Mo.

Sur les jeux Satellaview, un système de score était implémenté afin de permettre de gagner des prix comme des cartes téléphoniques. Toutes ces idées étaient innovante pour l'époque, mais rendent ces jeux difficilement jouable aujourd'hui. Il existe des ROMs sur internet de certains de ces jeux mais il s'agit de reconstitution à partir de données téléchargées incomplètes. Pour pouvoir rendre un jeu Satellaview jouable sur émulation, il faut en fait trouver un possesseur de Satellaview qui ait installé ce jeu en dernier sur son système (sinon le jeu a été écrasé par suivant).

 Alors vous allez me dire: "Nintendo avait déjà tout fait: jeux dématerialisés, jeux épisodiques, remakes...". Oui et ce n'était pas les seuls à tenter d'innover sans obtenir le succès escompté. Sega avait le Sega MegaNet qui permettait de jouer en ligne aux jeux Megadrive, de dialoguer sur internet avec ses amis et de télécharger des démos. Avant ça, il y avait Atari GameLine et Intellivision PlayCable ...

 Excite Bike Mario diffusé via Satellaview

 

Sur Satellaview, il y a également un Excite Bike sorti de manière épisodique avec les personnages de Mario. Mais ce n'est pas le jeu le plus intéressant du système.

Sur Satellaview, il y a surtout un F-Zero avec des circuits inédits et un Fire Emblem exclusif continuant l'hisoire de la série. La série des Zelda a notamment connue une version exclusive de Zelda NES refaite entièrement avec les sprites de Zelda: A Link To The Past (SNES) encore une fois exclusivement pour Satellaview. Le personnage de Link était remplacé par l'avatar du joueur. En effet, l'écran d'accueil du Satellaview permettait de choisir un avatar (un petit garçon ou une petite fille) et de se déplacer dans un hub afin de faire des achats avec une monnaie virtuelle.

Le Satellaview , les Famicom Disk, le Sega MegaNet ... On ne peut pas dire que les constructeurs de console ne prenaient pas de risque à l'époque. Et c'est sans parler du Virtual Boy et du Sega VR.

Si tout cela vous a donné envie de faire des pétitions pour que Nintendo ressortent ces jeux disparus ou bien si tout cela vous a donné envie de vous documenter sur l'histoire du jeu vidéo: tant mieux. C'était le but =)