A l'occasion de l'Inno'Show 2016 qui se déroulait les 19 et 20 septembre à Disneyland Paris, nous avons interviewé Nicolas Berthou, Directeur Général d'Innelec.
Comment se porte Innelec dans un marché de plus en plus dématérialisé ?
Le marché des jeux vidéo a baissé de 6% et de 17% sur les consoles cette année. Paradoxalement la distribution dématérialisée n'impacte pas notre activité et la renforce même. En effet les éditeurs investissent massivement dans le digital et de ce fait se délestent de plus en plus de leurs forces commerciales et logistiques. Le stockage a également un coût non négligeable, les éditeurs se désengagent de la distribution en direct vers les enseignes et privilégient un interlocuteur unique. Et qui mieux qu'Innelec peut leur offrir une solution adaptée à tous les canaux de distribution.
Est-ce une bonne nouvelle pour les revendeurs spécialisés ?
Oui, c'est l'un de nos principaux axes : reprendre le business de la distribution physique et jouer un rôle de régulateur de marché. De plus nous offrons aux revendeurs des univers à forte valeur ajouté avec toute une gamme de nouveaux produits. Accessoires, Gaming, mobilité, e-sport, produits à licence, réalité virtuelle. Nous sommes sur de nombreux axes de développement pour les revendeurs. A eux de capter ces opportunités.
Vous avez des exemples concrets ?
Le marché du PC Gaming est en hausse de 20% cette année, les clients sont prêts à dépenser plus pour des produits de qualité. Nous distribuons des produits pointus (Roccat, Easars, etc.) pour répondre à leurs attentes : casques, claviers, souris. Parallèlement avec Konix nous développons également des produits Gaming pour le grand public. Avec les casques Konix de la gamme Drakkar, c'est "the good value for money", le bon prix pour un produit fiable et de qualité. Par exemple nous commercialisons un casque 7.1 avec vibrations à 49 € destiné à offrir une expérience sans précédent à un public qui souhaite s'initier au monde du PC Gaming sans se ruiner. Notre partenariat avec des stars de l'e-sport comme Elky ou notre présence à la Gamecon permettent de renforcer l'image de Konix auprès des gamers. Dans un autre domaine, on peut évoquer l'arrivée du casque de réalité virtuel Sony VR mais aussi les produits Somic. Pour ces derniers les démonstrations faites au cours de cet Inno'Show sont vraiment concluantes et les premiers retours très enthousiastes. Nous avons besoin des revendeurs pour faire des démonstrations en boutique, expliquer leur fonctionnement auprès des clients potentiels. Ces produits non dématérialisables ne peuvent se vendre qu'avec le soutien des revendeurs spécialisés.
Comme pour les produits à licence ?
Tout à fait. Prenez Pokemon Go, un jeu 100% digital qui à la base ne doit pas générer de ventes physiques. Et pourtant les ventes de batteries portables ont explosé tout l'été. Les powerbank sous licence ont rencontré un fort succès et nous avons répondu à cette forte demande. C'est à nous de saisir l'opportunité de ventes additionnelles autour d'un produit digital et de les proposer aux revendeurs. Les produits dérivés permettent aux clients de prolonger l'expérience du jeu, de se plonger dans un univers dédié. Nous développons une très large gamme de produits sous licence : Star Wars, Lego, Minecraft, Marvel, Nintendo, etc. Nous avons aussi des exclusivités comme Monopoly World of Warcraft.
L'évolution des consoles PS4 et Xbox façon upgrade PC marque la fin d'un cycle voire la fin des générations de consoles. Est-ce que cela a un impact sur la stratégie d'Innelec ?
Le changement ne doit pas être perçu comme un risque mais comme une opportunité. Dans un monde en perpétuelle évolution et hyper connecté, nous devons nous différencier et trouver de nouveaux débouchés. L'évolution des hardwares consoles nous plonge vers une convergence des univers. Consoles, PC, tablettes, smartphones, à l'avenir tout sera interconnecté et une expérience pourra être prolongée sur un support différent. Innelec, à travers ses différents axes de développement, permet aux revendeurs de s'adapter au changement. Ne faire que de la vente de jeux vidéo est aujourd'hui obsolète, il faut cultiver les univers qui lui sont proches.
Quid du réseau jeuxvidéo&Co ?
Il se développe à l'international et plus particulièrement en Afrique. Quatre magasins se sont ouverts en Tunisie. La Côte d'Ivoire et l'Algérie sont aussi des marchés à développer. Le réseau français se stabilise mais il faut regarder au delà de nos frontières nationales pour chercher des marges de croissance.
Comme pour Konix en Europe ?
Effectivement, Konix devient un leader européen de l'accessoire. Notre présence au plus grand salon européen des jeux vidéo, la GamesCon n'est pas anodine. Appuyée par la présence d'Elky une star de l'e-sport, d’une jeune équipe Myth’s Legend et des animations dédiées autour de la gamme Drakkar, nous renforçons progressivement l'image de Konix auprès du public.
Pourquoi êtes-vous présent également dans le domaine de la cigarette électronique ? C'est un domaine où l'on ne vous attendait pas ?
Vous avez raison, personne ne nous attendait dans ce secteur et même en interne, la question a suscité bien des débats. Pourtant il ne faut pas s'interdire certain marché. L'essentiel est qu'il soit bien distinct des loisirs numériques. Le cœur de notre métier c'est la distribution. Notre marque Pure Diamond se développe en marge de notre activité principale. Les clients ne sont pas les mêmes mais notre expérience dans la distribution permet d'installer Pure Diamond comme un acteur important et durable du secteur de la vape. Ensuite si l'un de nos clients traditionnels veut se pencher sur la question, il peut bénéficier de nos services.
Pour revoir la présentation vidéo de l'Inno'Show 2016 : cliquez ici
Présentation de la NES Mini Classic :
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