2013, plus de 40 ans d'histoire parcours le jeux vidéo. Un divertissement qui commence à prendre de l'âge, qui à des choses à remémorer aux anciens, et à enseigner aux plus jeunes. Mais alors que notre média préféré va attaquer une période charnière de sa vie, son publique ne m'a jamais paru aussi immature... Explication !

Un peu de contexte pour bien saisir l'objectivité de l'article, il faut avant tout présenter le personnage. 

Je vais sur mes 24 ans, ma première expérience vidéo-ludique fut avec la Super Nintendo alors que j'avais 4 ans. Autrement dit, si je ne suis pas un vieux de la vieille, je commence à prendre de la bouteille avec notre média. Aussi je vais être honnête, j'ai un côté un peu matérialiste et collectionneur. J'aime le jeu physique, avoir une belle boîte, une belle « galette » à l'intérieur et si possible, un joli livret. Le dématérialisé ? Je ne suis pas fondamentalement hermétique au concept, mais si j'ai le choix, je prendrai le physique, même à 10€ de plus, c'est ça, mon côté matérialiste. En revanche, si je respecte le DLC, je déteste sa pratique, et j'en d'ailleurs jamais acheté. Ce qui ne m'empêche pas de comprendre ceux qui l'aime et en profite. Juste que ce n'est pas ce en quoi je crois. Je suis quelqu'un de conviction et d'action. Ca peut paraître con, mais si une chose me déplait, j'agis en conséquence au lieu de perdre mon temps à aboyer contre une caravane qui passe. Pour finir, je ne suis pas très « branding ». Si je vais réussir à m'identifier à une marque comme tout le monde, cela ne signifie en rien qu'elle aura mon blessing pour l'éternité. En ça, je dois être le pire client pour une entreprise....

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Maintenant que vous avez saisis le personnage, revenons en à nos pixels. Le jeuxvidéo et moi, c'est 20 ans de vie commune. Une vie passionnelle, avec le média tout d'abord, mais aussi avec ce qu'il représente et englobe, des magazines/sites spécialisés à son industrie en passant par les autres joueurs. Au fur et a mesure qu'on grandit, l'homme évolue. On change, nos goûts, nos convictions, nos pensées, tout ce qui nous caractérise prends alors de l'ampleur et se mute, tout comme le jeux vidéo ! Mais alors que ce dernier gagne en maturité, profite d'un élan de popularité comme jamais il n'a eu (cf. article sur les 12 heures de jeux), j'ai ce sentiment étrange que le joueur lui, n'évolue pas.

Viens alors ma question : Pourquoi le "Tru3 Gam3r" s'acharne-t-il avec des habitudes révolue ?

Des habitudes qui reste ancré sur 3 gros points selon moi:

  • Sa consommation
  • Son raisonnement
  • Son comportement.

 

Une habitude de consommation 

Commençons par la consommation. Un joueur, c'est un consommateur. Pour jouer faut acheter, et quand on achète, qu'on paye un certain prix, on attend un retour sur investissement. On désire que la qualité soit égale à la valeur qu'on a cédé.  Logique, Légitime, Honnête.

Mais alors qu'on parle de crise économique, de pouvoir d'achat en régression, les tarifs eux restent ahurissant. Pour autant, qu'est ce qui va changer chez le consommateur ? Il va aboyer, se plaindre, se morfondre dans les méandres des forums mais il va acheter quand même, car dans le fond, ce qu'il veut, c'est jouer. Une idée qu'ont bien évidemment comprit les constructeurs et éditeurs, proposant des prix qui eux ne changent pas. Oh bien sûr, tous ne sont pas à mettre dans le même panier, et les bien informer (et plus patient) iront fouiner les bonnes affaires sur des plates-formes dématérialisés (steam, greemangaming) ou des sites malins (Zavvi).

Reste que l'union fait la force et que pour l'instant, l'union des joueurs, c'est pas sur l'arrière-boutique d'un article Gameblog qu'elle doit se faire, mais en magasin. Quelles solutions ? Commencer par agir de manière mesurer, en faisant la part entre le joueur et le consommateur. Ce que je désire en tant que joueur vaut-il ce que je suis prêt à faire et payer en tant que client ? J'adore ce jeu, mais j'ai horreur du DLC, tant pis je cède ou alors je résiste et je passe à côté d'un bon contenu supplémentaire. Evidemment ça vaut tout aussi bien pour les pass-online, les jeux à des prix exorbitant ou tout simplement la qualité d'un jeu elle-même. Changer son habitude d'achat passe par une prise de conscience sur son acte d'achat. Si on considère que notre décision à son importance, alors c'est déjà une victoire en soit.

 

 

Un raisonnement limité

De facto, j'enchaine sur le raisonnement. Un client il est roi, en tout cas, c'est ce qu'il croit. Normal, c'est lui qui à l'argent, autrement dit, il a le droit de vie ou de mort sur le produit. Et l'économie post-fordienne dans laquelle on vie tend à confirmer ce raisonnement. C'est le consommateur qui conduit la demande et non plus l'industriel. L'émancipation des Marques de Distributeurs sur les Marques nationales sont un bel exemple qu'aujourd'hui, le consommateur à le pouvoir.

Sauf que dans le jeux vidéo, le consommateur il est plus roi, il est empereur. Il sait tout, il voit tout, il comprend tout. Une omniscience arrogante qui s'explique simplement par le fait que : « c'est un joueur, il sait comment est fait un jeu, un développeur, un éditeur et hop c'est dans la boite. Et si y'a pas de boite, alors le jeu, il doit être moins cher, bah ouais, y'a plus de coûts physiques » Effectivement, guère besoin d'être Einstein pour comprendre que le retrait d'un marché physique à une impacte pour le consommateur. En revanche, ça demande plus d'efforts de voir ce que ça impacte pour ceux qui vous fournissaient ces fameux jeux physiques. Plus d'acheteurs, de transformateur, de distributeurs, intermédiaires et finaux, une Supply Chain entière qui s'effondre, et avec, les conséquences que cela incombe. 

De là à dire que le différentiel encore peu flagrant entre jeux démat' et physiques tient à l'amortissement d'une Supply Chain à l'activité réduite, c'est un pas que je ne franchirai pas. Mais quand on dirige une entreprise avec des milliers d'employés, on ne peut pas uniquement penser aux désirs du clients. Moche mais réel.

 

 

Un comportement qui ne change pas

Terminons enfin avec ce qui me tient à cœur : le comportement du « TrU3 Gam3r ». Je passerai sur le joueur occasionnel, celui qui voit dans le média un divertissement comme un autre. Non, ici il s'agit, de toi, moi, vous, nous. Ceux qui ont grandit avec le jeux vidéo, qui y voue une passion, mais qui au lieu de la partager, vont la rabaisser..

ILS FONT CHIER ! Voilà, c'est dit. Le « TrU3 Gam3r » devient l'archétype du mec détestable. Une sorte de hYpe, d'élite qui s'est renforcé ces dernières années. Celui qui au lieu de jouer et s'extasier sur ce qu'il a et aura, va passer son temps à râler, jalouser, détester ce qu'il n'aura pas. « Trololo la Wii U se four, elle bide comme pas possible la console de gamin » / « La Next-Gen ahaha, ce nid à pigeon » / « Olala la PS4 est so has-been » / « La Xbox One ? cayducaca, je vay me faire un PC de Gamer »...

La Next-Gen a commencé, c'était l'hiver dernier. Nintendo, qui désormais suit son propre segment, lançait sa nouvelle console, la Wii U. Techniquement current-gen, elle aborde pourtant des idées bien next-gen comme le sharing, où les gens s'échangent astuces, avis, coup de cœur, coup de gueule via le Miiverse. Une idée qu'on retrouvera bientôt chez Sony et Microsoft avec leurs consoles respectives. On a le droit d'aimer ou pas un produit, une marque. On a le droit d'émettre un avis critique, positif ou négatif sur ce produit. Et on a le droit d'exprimer son opinion librement. Mais on a aussi le devoir de respecter les envies et goûts des autres, et c'est pas en dénigrant l'autre pour X ou Y raisons qu'on fait avancer le chmilblique

"Ouais mais c'est la guerre des consoles !" Ouais, ça existe depuis le début. Avant que Sony et Microsoft se tire la bourre, on avait Sega et Nintendo, et je suis sur qu'Atari et cie devait se tirer la bourre aussi. Y'a toujours eu des rancoeurs, des batailles, amicales et moins amicales, mais ca restait fermé, entre nous. Aujourd'hui, ça commence à se répandre à côté, et ça fait chier...

 

Aujourd'hui dans le métro, des gens jouaient avec leur smartphone. Une plate-forme que je n'affectionne pas particulièrement, mais qui a le mérite, au même titre que la Wii, de répandre le jeuxvidéo. La pluspart jouait à Candy Crush, le jeu du moment à l'évidence. Quel ne fut pas alors ma surprise quand j'ai entendu deux « TrU3 Gam3r » dire : « Quelle plaie ce jeu de merde pour casual. Rien ne vaut un vrai Tetris »

Mais tu te rends compte de ta connerie Mec ? T'as pris deux minutes le recul suffisant pour analyser ce que tu viens de dire ? Tetris, c'est un casse-tête (fixed).  Et Candy Crush ? Bah c'est un casse-tête. Si l'un à inspiré l'autre, ça ne veut en aucun cas dire qu'il lui est meilleur. D'ailleurs, en dépit d'un business model qui m'horripile (ces spams facebook mon dieu), Candy Crush est un excellent casse brique. CE SONT DEUX JEUX VIDEO !

Bref, ca m'exaspère. J'en peux plus, ça me gave. Il ne s'agit en aucun cas de dire amen à tout, mais d'émettre un avis critique juste et surtout respectueux. Allez, on la refait, RESPECTUEUX. Tant de haines inutiles, qui à défaut d'être constructive, sert à se donner un genre. Un genre qui n'a pas lieu d'être car il n'apporte rien ! Bien sûr, il faut rire dans la vie, et un troll par ci par là, ne fait guère de mal. Au contraire, le jeu reste un divertissement et on aurait tord de trop se prendre au sérieux. Reste que si ça en vient à nuire au média, et a fortiori nous, ce n'est plus si rigolo.

 

Le jeux vidéo est à un tournant de sa vie, il grandit, il évolue. Un changement qui nous poussera tôt ou tard à revoir notre mode de consommation, qu'on l'accepte ou non, c'est la loi de l'évolution. Ce qui serait bien, c'est que le joueur en fasse autant, en changeant son raisonnement et surtout son comportement. Qu'on ait 15 ou 40 ans, on partage un même truc, une même fibre, celle du jeu. On sera pas toujours d'accord, on aura pas les même goût, mais on sera toujours assis autour d'une même table, le jeux vidéo. Tachons de ne pas l'oublier, et surtout de le véhiculer de manière un peu plus mature que des gamins dans une cour de récré...

 

PS: Ca peut paraitre un peu abrute sur la dernière partie, et un poil bisounours, je le concède, mais je reste convaincu qu'on a tout à jouer sur l'avenir par un comportement plus mature qu'aujourd'hui. Un comportement sur notre consommation et notre attitude. Un réalisme du marché et une vision qui va de l'avant, et non qui regarde vers l'arrière.