J'aime bien le Seigneur des Anneaux. Comme tout le monde, j'ai vu et apprécié les films, et pendant quelques mois, c'était un peu la folie : j'ai lu plusieurs fois les bouquins, j'ai joué au jeu de plateau de Games Workshop, etc. J'ai aussi fait quelques jeux tirés de la licence. Certains étaient moisis, d'autres vraiment excellents : je garde par exemple un très bon souvenir de Bataille pour la Terre du Milieu, un STR sur PC de grande qualité.

 

Mais tout ça, c'était il y a déjà quelques années, et je suis un peu moins indulgent qu'avant. Quand j'ai reçu La Guerre du Nord, via Dopamine et sa tournante, je ne m'attendais pas à grand-chose. D'ailleurs, c'était plus pour soutenir l'idée, excellente, que jouer au jeu. Laissez-moi vous dire que j'ai bien fait de ne rien en attendre. L'aventure commence pourtant assez bien : on incarne un personnage d'un trio Ranger / Elfette / Nain. La classe quoi. Forcément, je prends le Nain. Parce que les Nains, c'est cool. On arrive dans un village, où un gentil monsieur nous dit, avec une synchronisation labiale déplorable, qu'il faut aller protéger Frodon, tuer les Cavaliers Noirs et tout le tintouin. Rien que ça, ça m'horripile. L'univers du SdA est suffisamment vaste et bien construit pour créer une aventure originale. Alors pourquoi donc nous obliger à passer pour un pansement mercurochrome, à venir rafistoler et vainement tenter de justifier notre présence dans un monde où on n'existe pas ? C'est ridicule. En plus, ça a déjà été fait par le Tiers Âge (qui était pas mal, au demeurant). Bref, nous voilà catapulté dans un monde où on n'a rien à faire. C'est parti pour l'aventure !

** Hola, hola, t'emballe pas mon chaton **

Ouais car avant de partir à l'aventure, on te glisse quelques quêtes annexes sous le coude. Tu sais, le genre « va parler au forgeron à 20 mètres, et dis-lui que c'est qu'un bel enculé. Ensuite, reviens-me voir, et je te dirai d'y retourner car t'as oublié de lui dire que j'ai baisé sa femme ». J'exagère à peine. Toutes ces sous-quêtes débiles de MMO viennent juste plomber l'ambiance dans un jeu solo.

Bref, y'a bien un moment où on la commence, cette aventure. Et là, c'est le drame. La Guerre du Nord n'est qu'un beat'em all sans âme, où skill rime avec néant, et où le bug est roi. Gros problèmes de path finding, des ennemis tapant dans le vide, une IA digne de celle du premier Gears of War (non, ce n'est pas un compliment). On rajoute à ça des dialogues savoureux « Hm, ça sent les orcs ici, restez sur vos gardes », avec deux secondes après 40 ennemis qui popent de nulle part, et c'est l'overdose. J'ai éteint la console après 3 heures de jeu. J'ai bien essayé de revenir dessus, mais désolé, impossible, je suis pas fan de l'urticaire.

 

En clair, ce jeu est une bien belle daube. Pas le genre qu'on peut apprécier malgré quelques défauts. Le genre que mamie achète pour le petit fils chez Auchan parce qu'elle a entendu le nom du film, et que le bambin aura vite fait de refourguer histoire de se payer le dernier Call of Duty. Amen.