Il y a de fortes chances que l'actualité jeux vidéo de ce mardi soit en grande partie marquée par le billet publié ce matin sur Le Point par Claire Gallois. Vous ne l'avez pas lu ? Le mieux est encore de le faire.

 

J'avoue avoir été choqué et attristé par ce billet, comme l'immense majorité d'entre vous je présume. Cependant, et parce que je la sens venir, essayons de ne pas fondre sur elle comme un seul homme, de lui pourrir son twitter et de créer un « bad buzz » autour de son billet nauséabond, de sortir encore et toujours les mêmes « oui mais la télé et le 20h aussi sont violents / t'es qu'une vieille conne, etc. ». Pourquoi ? Parce que ce n'est pas comme cela que les choses avanceront.

En effet, Mme Gallois est certainement plus victime d'une méconnaissance évidente du jeu vidéo qu'autre chose. Ce sont toujours les mêmes jeux, avec en premier lieu le vieillissant Manhunt et le marronnier Grand Thief Auto (la faute, c'est cadeau) qu'on met en avant. Bien évidemment, aucun besoin de citer Call Of, qui a d'hors et déjà cessé d'être un succès commercial, pour devenir un véritable phénomène de société.

Mme Gallois n'a pas l'air d'être quelqu'un de mauvais ou de foncièrement haineux envers le jeu vidéo. Peut-être à cause d'une histoire personnelle, sûrement aussi à cause de son âge, peu propice à la découverte vidéoludique (quoique, je me rappelle de mon grand père en train de jouer à Skies of Arcadia) : je suis persuadé qu'elle ne s'est pas suffisamment renseigné sur son sujet, qu'elle a publié cet article sans la moindre méchanceté, mais parce qu'elle est simplement victime de sa propre ignorance du media. Est-ce une faute ? Pour une journaliste, à n'en pas douter, oui. Doit-on pour autant la lapider ?

Je ne sais pas si, quand j'aurai soixante-dix ans, je n'éprouverai pas aussi ce mélange de peur et d'incompréhension envers quelque chose que je ne pratique pas, et que peut-être, je ne comprends pas. Allez, parions-même : une majorité d'entre nous fera le procès du divertissement ou phénomène phare de 2060. Alors personnellement, je me garde bien de juger qui que ce soit.

 

Enfin, le plus important : son article a un fond de vérité. Indéniable. Le jeu vidéo est un media violent, et plutôt que de mettre à mort toute personne s'en offusquant, revendiquons-le, et essayons de montrer qu'il n'y a pas que cela. Que oui, même si Call of Duty offre un spectacle de violence banalisée, c'est avant tout un bon jeu qui requiert des compétences accrues en stratégie, de bons réflexes, et un bon esprit d'équipe, si on veut en profiter un maximum.

Qu'il est possible de se souder, de passer de vrais bons moments de solidarité et de joie de vivre sur World of Warcraft.

Que des jeux servent à aider des personnes. Que certains ont des portées poétiques ou narratives exceptionnelles, amenant parfois ce même média à se transcender.

C'est d'ailleurs un objectif tout aussi important que l'autre, plus évident, de mon projet Soli'Games. Montrer que le joueur d'aujourd'hui sait faire autre chose que de jeter la pierre à celui qui ne s'intéresse pas au jeu vidéo, et qu'il fait autre chose que de cracher son venin sur internet. 

Bref : ne soyons pas de gros cons, montrons notre modération, et prouvons que les joueurs, aujourd'hui, sont les blanches colombes d'une caravane pas si vilaine. En plus, elle aime les chats, cette Claire Gallois : c'est forcément quelqu'un de bien.