La Wii U me rappelle énormément la Nintendo 64. Aussi bien via sa manette, bien cheloue, que via son catalogue, certes encore réduit, mais laissant espérer une parfaite cohabitation entre titres purement core gamer et des jeux plus accessibles, qui ne prennent cependant pas le joueur pour un abruti.

Elle m'a même rappelé, avec la PS Vita, ce que j'aimais dans le jeu vidéo à l'époque des 32/64 bits : le rapport charnel que je peux avoir à une console et à un jeu.

Me lever à 6 heures le dimanche matin pour pouvoir jouer tranquillement jusqu'à midi, les parents encore endormis.  De ne pas être exaspéré de n'apprécier qu'une ou deux sessions de jeu par semaine. D'enclencher la même cartouche ou le même CD dans la console, pendant des mois. De voir un nombre à trois chiffres dans le temps de jeu sur un Zelda ou un Final Fantasy. Et même d'en être fier.

Honnêtement, je n'ai aucune idée de mon soudain intérêt renouvelé pour ce rapport qu'on a au jeu en tant que concept, d'objet distillant habilement un plaisir qui reste.

J'imagine qu'il est venu avec 999 puis Virtue's Last Reward, qui m'ont rappelé pourquoi j'aimais le jeu vidéo. Parce qu'il est le seul média qui m'entête alors même que je ne le pratique pas. Qu'il reste encore plein de choses à y inventer. Qui me donne envie d'en parler à tout le monde, quitte à passer pour un gros relou qui radote et en fait trop.

 

La Wii U m'a confirmé cet intérêt. Qu'il reste énormément de choses à faire. Que je veux apporter ma pierre à l'édifice. Que je veux participer à une création qui transcendera des personnes comme j'ai été transcendé.

Quand j'avais 9 ans, je me disais que ce serait cool d'aller faire des jeux vidéo au Japon.

Je n'ai jamais cessé de jouer, jamais éprouvé ce sentiment de blasitude qui semble toucher beaucoup de joueurs chevronnés. Au contraire. De rencontres en rencontres, de communauté en communauté (soyons sincères : celle de Gameblog y est pour beaucoup), je n'ai jamais cessé de le penser, même si finalement on restait tout le temps dans l'onirique.

13 ans après ce fantasme de petit garçon, je signe un contrat de stage en dev pour une grosse boite à Tokyo. Ce n'est qu'un premier pas, que je suis cependant fier de franchir, et mon rêve de gamin devient un projet professionnel viable. Un choix de vie concevable et atteignable.

 

Steve Jobs disait dans son discours à Stanford que le travail, c'est un tiers de notre vie. Que de passer un tiers de notre vie à faire quelque chose qui ne nous passionne pas, c'est un non-sens. Maintenant j'en suis convaincu.

Cher Jeu Vidéo, je te dédierai ma vie.