Nom : Bioshock
Année de sortie : 2007
Support : X Box 360 / PC / PlayStation 3
Genre : Survival Horror
Editeur : 2K Games
Développeur : 2K Games

Compositeur de la musique : Garry Schyman
_______________________________

Développé par les américains de 2K, Bioshock est un survival horror à la première personne, dans lequel le joueur incarne Jack, rescapé du crash d'un avion dans l'océan Atlantique en 1960. Manquant de se noyer, il découvre un îlot sur lequel se trouve un ascenseur sphérique qui l'emmène à Rapture, ville sous-marine créée et imaginée de toute pièce par un certain Andrew Ryan.

Et cette ville de Rapture possède deux particularités très intéressantes pour un jeu vidéo.

La première c'est ce courant de mode qui fait de plus en plus parler de lui : le steampunk. Le steampunk, c'est, en quelque sorte, de se représenter comment les gens du début du XXe siècle imaginaient les machines futuristes. Que serait la technologie aujourd'hui si nous en étions toujours au stade de la machine à vapeur ? Ce sont des écrivains, dans les années 80, qui ont commencé à imaginer le bordel. On peut aussi parler de "rétrofuturisme", ça parle peut-être un peu mieux. Et si le steampunk est utilisé, dans l'idée, par de nombreux jeux (réfléchissez à tous les jeux où les machines marchent grâce à des engrenages), c'est l'univers central de Bioshock, un jeu à la fois futuriste et rétro, ce même côté rétro utilisé à foison dans la BO du jeu (on va en reparler).

La deuxième, c'est que Rapture est une utopie. Mais une "vraie" utopie, celle qu'on sent que les développeurs se sont pris le chou dessus pour la rendre réaliste jusque dans les mentalités et dans les dérives. Andrew Ryan a créé Rapture dans ce but : les artistes ne sont pas soumis à la censure et les scientifiques aux règles d'éthique. Seulement voilà, ces mêmes scientifiques ont découvert l'ADAM, une forme de cellules souches instables qui donne des facultés surhumaines à son porteur, mais qui entraîne une dépendance à la substance, une déformation esthétique puis de sérieux dégâts mentaux. Sauf que dans une utopie, chacun est libre de ses mouvements. Donc tout le monde prend de l'ADAM pour booster sa créativité et tout le monde devient complètement taré. Les habitants de Rapture encore en vie sont donc extrêmement fous et imprévisibles, souvent psychopathes. Pensez bien que sortir de Rapture vivant sera un peu compliqué...

 
La bande son, composée par Garry Schyman (Dante's Inferno, Destroy All Humans !, etc...), a remporté un nombre impressionnant de trophées de "meilleure musique de l'année" et des trucs comme ça. Elle allie donc de nombreuses chansons des années 50 avec des compositions classiques angoissantes, qui sont au nombre de 12 sur les fichiers trouvables sur le net.
 

CHOIX N°1 : EMPTY HOUSES

Dans Bioshock il y a des fillettes, appelées les Petites Soeurs, qui ont été génétiquement modifiées à la naissance dans le but de produire de l'ADAM en quantité, ainsi que de récupérer la substance sur les cadavres. Pour survivre dans cette ville hostile, elles sont entourées par les Protecteurs, des hommes totalement transformés en machines puissantes.
Cette musique illustre une scène dans laquelle une Petite Soeur est sauvée par son Protecteur. Je vais tricher un peu, et reprendre les quelques phrases que j'ai trouvé au sujet de ce morceau sur le Gameblog de Lapino il y a quelques semaines de ça, et s'il me lit (on sait jamais), je lui témoigne toute mon e-affection. Ces phrases reflètent parfaitement ce que j'ai envie de dire :

"Rapture l'utopique. Tristesse, désespoir, angoisse, folie, violence et... tendresse ?  Un Protecteur qui aide une petite sœur à rentrer dans sa cachette... une scène aussi surréaliste que l'était la cité elle-même alors qu'elle n'était encore qu'un rêve dans l'esprit d'un génie dément. Empty Houses... un concentré de toutes les peines, de tous les maux des habitants de Rapture, interprétés dans une envolée mélancolique."

On peut s'amuser à imaginer d'autres sociétés utopiques, sans règles, témoins de la liberté suprême. Si l'idée de départ semble bonne, voulant respecter au maximum les volontés de chacun comme un cri d'amour envers l'existence des hommes, cela sera proportionnel aux dérives et au malheur qu'une trop grande liberté finira par engendrer.

CHOIX N°2 : COHENS MASTERPIECE

Parmi les habitants de Rapture rendus fous par l'ADAM, il y a Sander Cohen. Ce génie artistique auto-proclamé devient sadiquement impassible à la mort et à la souffrance de ceux qui l'entourent lors du déclin de Rapture. Tout ce qui se trouve dans la Forteresse Folâtre, où il réside, est selon lui une forme d'expression de son art, comme les mannequins congelés dans de l'azote qui ont été en réalité assassinés puis mis en scène. Il estime être, comme beaucoup, un artiste incompris.
Ce solo de piano de 3 minutes environ est interprété par Sander Cohen dans le jeu. Sans l'image, j'imagine très bien sur ce thème un pianiste totalement dément, qui exprime autant de mélancolie et de rage avec un visage à l'expression torturée. Ca semble vouloir raconter son histoire, celle d'un homme incompris qui en finit par avoir les autres en abomination.

CHOIX N°3 : LA MER (DJANGO REINHARDT)

Je souhaitais revenir un peu sur l'univers steampunk de Bioshock à travers l'une des nombreuses musiques de l'époque qui se glisse dans le jeu. On entend régulièrement des ambiances jazzy, blues des années 40/50, au travers d'un vieux transistor, d'une salle de concert désaffectée, qui donnent une incroyable force à l'ambiance rétro de Bioshock.
Et pour illustrer cela, le meilleur exemple est encore "La Mer", la fameuse chanson que Charles Trénet écrit en 1943, et dont la réinterprétation de Django Reinhardt en 1949 vous accompagnera au tout début du jeu, quand il s'agira de descendre dans Rapture.