Nom : Journey
Année de sortie : 2012
Support : Playstation 3
Genre : Aventure / Ambiance
Editeur : Sony
Développeur : Thatgamecompany

Compositeur de la musique : Austin Wintory
_______________________________

Rarement un jeu m'aura demandé tant de réflexion, d'analyse et de "fermentation" que Journey.

 
Un soir de Janvier 2013, où j'allais partager quelques bières et pizzas chez mon ami MrPomme, lui apprenant la création d'Original Sound Bloggers et lui affirmant que j'aimerais bien découvrir des jeux de sa splendide collection, celui-ci me demande : "T'as deux heures devant toi ?". Bien sur, répondis-je. Et je lisais dans ses yeux pétillants son excitation intérieure lorsqu'il m'annonça son verdict : "Alors je vais éteindre la lumière et tu vas découvrir Journey".
 
Malheureux hasard, c'était le 17, soir de reboot du Playstation Network, ce qui ne m'a pas permis de jouir de l'entièreté de l'expérience. Mais je suis allé au bout de cette grosse centaine de minutes de jeu, parfois traînant en longueur, parfois inquiétantes. J'ai terminé le jeu, restant là, sans vraiment pouvoir mettre des mots. Je ne savais pas où j'en étais, est-ce que ce jeu est bon ou mauvais ? Est-ce que j'ai aimé ou pas ? Quel est le but ? Quel est le sens ? Quelle est la démarche ?
 
Je repartis chez moi la tête pleine de questions, ce 17 Janvier. Il m'aura fallu une semaine, peut-être deux, pour enfin apercevoir, à retardement, toute la grandeur de ce jeu dont l'expérience est désormais un monument du monde vidéoludique.
La musique n'est clairement pas étrangère à l'élévation de Journey à un tel rang. Au travers de 18 morceaux, brodant à partir de 4 ou 5 bases mélodiques, Austin Wintory pénètre totalement l'ambiance du jeu et permet de prolonger l'expérience, auditivement, à l'écart du jeu.

CHOIX N°1 : THRESHOLD

Tandis que la flûte traversière sculpte la ligne mélodique principale de Journey, le tout se met en accord pour accompagner le joueur dans une quête fraîche et vivifiante. Dans le désert, en trouvant un pont très élevé, vous décidez de titiller les mécanismes du gameplay, et de trouver le moyen de monter dessus pour continuer votre avancée. Un extrait emprunt d'une légère espièglerie, de poésie et de sourire.

CHOIX N°2 : ATONEMENT

"L'expiation". Tel est le nom, traduit, de cette splendide pièce, dont l'histoire, ponctuée d'une cloche vibrante et profonde, apparaît belle comme la vie : sombre et lumineuse à la fois, passant en revue le bien et le mal comme pour mieux cibler les préoccupations d'un esprit en fin de vie. A 5'00", une boîte à musique vient appuyer cette thèse, voulant peut-être rappeler l'innocence perdue de la jeunesse. Tant de choses à dire en si peu de temps. La musique est bien la meilleure des façons d'accomplir cette tâche.

CHOIX N°3 : APOTHEOSIS

Là où le jeu termine et, paradoxalement, là où mon amour de ce jeu commence. Un thème riche, complet et intense, qui accompagne l'apothéose (comme son nom l'indique) d'une partie en fin de course. Tout devient fort, chaque note produit de l'émotion et, arrivée à sa frissonnante apogée cinq minutes plus tard, l'oeuvre retentit d'une tristesse, si belle pourtant. Comme si un coeur, déchiré par la fin d'une histoire, trouvait finalement la rédemption.

Cette pièce se vit avec passion. Calmement, tirant parti de votre solitude du soir, prenez sept minutes pour vous détendre, et vivre au travers de cette musique tout ce que votre corps souhaite vivre.

________________________________________________________________________

Cet article est le 99e que je publie sur le PoulpyBlog. Mais ayant un épisode du CNC d'avance, il devient, de fait, le 100e que j'écris.

Je n'avais pas très envie de faire un concours pour l'occasion, car ces occasions ne manquent pas (1000 likes depuis 10 jours, bientôt 20.000 vues, bientôt 1 an, etc...). J'ai donc décidé d'en profiter pour écrire un bel article, revenir aux fondements de ce blog qu'il me tient à coeur d'alimenter, par passion pour ce concentré d'art qu'est le jeu vidéo, par passion pour la musique, et par amour du partage du savoir et des émotions humaines.

Je ne le dirai jamais assez : si le PoulpyBlog a atteint ce nouveau cap, c'est grâce à vous, lecteurs et amis. Merci, du fond du coeur.