On a beau dire "jamais deux sans trois" (ou, chez George Lucas, "jamais trois sans six, et plus si affinités avec Disney Entreprises"), je n'ai pas participé à la grand messe communautaire du Noël de Gameblog, cette année. Et bien que d'amers souvenirs de la session précédente ne cessent de hanter mes nuits d'insomnies et mes siestes de treize heures, pour le plus grand bonheur du docteur Hugo Strange qui me suit activement depuis mon internement à Arkham, force est de constater qu'ils n'en constituent pas la raison principale, non. Oh, bien sûr, depuis, je vois des chats partout, et certains miaulent en japonais pour, semble-t-il, me soumettre à des expériences psychologiques plus vicieuses que les line up de chez Compile Hearts, mais ce n'est qu'un détail et il paraît que je m'en sors très bien, compte tenu du contexte et des cadeaux reçus l'année dernière.

Non, la raison principale, outre le fait que, comme tous les six mois, j'ai quitté le site en question, c'est qu'ayant été cré cré méssant avec de nombreux internautes tout au long de l'année (y compris, même, avec des FILLES, alors que j'aurais pu me contenter d'essayer de les pécho, comme tout le monde, ou au moins les considérer comme un sexe faible), ayant fâché plusieurs centaines (laissez-moi rêver, s'il vous plaît) d'adorateurs de Square "veau d'or" Enix, ou contrarié plusieurs milliers (voire supra) de japf... spécialistes éclairés de la culture nippone, oui, je l'avoue, et même je le confesse (car un mot composé de c*n et f*sse ne peut qu'être amusant), j'ai eu peur. Tout simplement.

Peur du jugement du gros bonhomme en rouge (lequel, j'en suis convaincu, n'a pas choisi cette couleur au hasard, mais pour éviter les tâches trop voyantes et camoufler les preuves). Peur qu'il confie ma cheminée à son frère jumeau maléfique, le Père Fouettard, celui-là même qui se charge de punir les enfants n’ayant pas honoré leur part de contrat annuel en matière de sagesse - et autres signes ostensibles de soumission à l'autorité des adultes.

Parce que le Père Fouettard, moi, j'y crois dur comme fer, comme le commandent mes gènes de demi-belge (l'équivalent de Blade, mais avec des moules-frites en lieu et place de penchant pour l'hémoglobine). Alors forcément, dans ces conditions, je n'ai pu que faire profil bas. Mais de toute évidence, je l'ai fait Kurumada-style (pas plus qu'aux trois-quarts, donc) puisqu'en dépit des dispositions prises pour m'éviter tout châtiment, mes péchés ont trouvé leur juste rétribution à rien moins que cinq douloureuses reprises, hiérarchisées en crescendo macabre par ceux que je soupçonne d'être des agents gnomiques au service du bonhomme, mais agissant sous couverture (bien qu'aucun, par bonheur, ne se soit jamais glissé dans mon lit). 

Le mystérieux et cinéphilique Nate Fisher, d’abord, a ouvert le bal des vampires en m'offrant ce qu'il a décrit comme "deux films familiaux célébrant l'esprit de Noël de manière originale et personnalisée", avant d'ajouter "enchantement garanti pour les petits et  les grands". Et de conclure par "en plus, ils recoupent plutôt bien mes voeux de bonne année. Coïncidence ? JE NE PENSE PAS".

 

 

Ce qu'il faut en déduire, je ne saurais le dire, mais j'ai bien l'intention d'éviter pour un temps les promenades en forêt, et de garder un oeil sur mon concierge. Je crois avoir aperçu un sticker Neptunia dans un coin de sa loge. Et l'avoir entendu chanter du Hatsune Miku. Je suis sûr qu'il travaille pour EUX. Oui, eux. ça ne fait aucun doute. J'envisage donc, à moyen terme, de le découper à la hache.

Mesure préventive.

Dans le même esprit (torturé, ou qui demande à l'être), le pourtant jusqu’ici-au-dessus-de-tout-soupçons Kalakoukyam m'a fait parvenir, à son initiative, "une figurine rigololotte à ajouter à ma collec’".

 

 

Rigololotte, tu parles.

Typiquement le genre de figurines qui s'animent la nuit pour aller nouer des lacets, savonner des escaliers, jouer à FFX HD, écrire des piges sur des sites de jeu vidéo ou regarder les DVDs offerts par Nate Fisher. Aussi la gardé-je sous blister, dans l'immédiat (mesure préventive, à nouveau), en attendant d’obtenir l’autorisation par voie préfectorale de l'enterrer dans le jardin commun, assez profondément pour éviter qu’elle ne s’autodéterre au premier solstice de printemps venu.

 

 JE. TE. VOIS.

 

Dommage, cependant, que je n'aie pas de figurine Tidus à lui opposer pour organiser des combats ou un speed datin...

 

 

OH WAIT !

Quel voeu n’ai-je formulé ici ? N’ai-je donc rien appris des visionnages successifs des Leprechaun, Beetlejuice et autre Candyman ? Mais aurais-je pu, seulement, me douter que j’étais dans le collimateur du Benjamin Baker et de la Mrs Lovett de Gameblog (n'ayons pas peur des mots, ayons plutôt peur de ce couple démoniaque), j’ai nommé (vous l’aurez compris) Minmay et SNKForever, lesquels n'ont pas hésité à vendre leur âme immortelle à quelque païenne entité pour pouvoir m'offrir, en contrepartie, cette splendide représentation 3D de Meg Ryan, telle qu'elle serait apparue à l’écran si elle avait décroché un rôle dans Point Break. Figurine moulée à mon intention dans les forges infernales délocalisées quelque part en Chine (c’est la crise pour tout le monde), qui n'a pas tardé à rejoindre la poube... le mixeu... le vide-ord... mon autel dédié à la vénération du grand dieu Final Fantasy (tout superfan en possède un. Pour ne pas dire plusieurs), où elle occupe dorénavant une place d'honneur aux côtés, notamment, de Snow Villiers et du soundtrack collector de l’épisode XIII-2.

 

 

J’en arrive d’ailleurs à me poser de sérieuses questions, à ce sujet. Il n’est pas rare que je me demande si, véritablement, je suis digne de mon statut de hater (n’hésitez pas à me rassurer là-dessus en commentaire).
 
 
La leçon aurait pu s'arrêter là, la punition était déjà, me semblait-il, suffisamment sévère (voire disproportionnée), mais c'était encore sans compter le Kefka de Gameblog, plus connu sous le pseudonyme de Chocolat, dont on connaît les sombres penchants pour la haine, la colère, le chaos, l’anéantissement de toutes choses - à commencer par le Japon (et puis quoi ? Chacun a le droit d’avoir son jardin secret). Par conséquent, pour vous préparer psychologiquement à l’abomination qui va suivre, je vais vous enjoindre, amis (consentants ou non), à imaginer ledit Chocolat tel qu'en ses moments les plus noirs (même si, en ce qui le concerne, le qualificatif n'est que peu adapté), alors qu'il entre dans une innocente boutique de jeux vidéo d’occasion pour y acheter CECI :

 

 

Oui, c’est vraiment le jeu, avec la galette dedans et le livret assorti (les pages collent, d'ailleurs, ce qui implique qu’il a appartenu à un vrai fan de la saga).

 

 
Aux dernières nouvelles, si ce même Chocolat jouit toujours (rien à voir avec Neptunia. Encore que) de sa liberté, c'est uniquement parce qu'on n'a jamais retrouvé le corps (pas toutes les parties, en tout cas) du malheureux vendeur lui ayant proposé "de l'assurer pour deux euros
supplémentaires, parce que c'est un jeu particulier destiné à un public particulier", à quoi ce même vendeur aurait ajouté « un clin d’oeil entendu ». La légende raconte que celui qu’on surnomme, dans les milieux autorisés, « Isaac MF Washington », en a dévoré vifs pour moins que ça, et qu'il n'a pas coutume de laisser des témoins dans son sillage. Pour l'avoir vu jouer à House of the Dead Overkill, je peux attester que cet homme-là, il a la violence dans le sang (des autres). Je ne me rappelle pas l’avoir vu encaisser un seul point de dégât entre le début de la partie et le dénouement (à son avantage). C'est donc avec une lueur malsaine tout à fait normale et pas plus alarmante que ça dans le regard qu'il m'a tendu son offrande sacrificielle next-gen, souillant ma vertu à jamais en ajoutant un énigmatique "tiens. Fais-en ce que tu veux" (l’ai-je imaginé, le clin d’oeil entendu ?).

Aussi ai-je longuement réfléchi à ce que je pouvais en faire de plus pervers et, après des jours de brainstorming, j'ai décidé qu'il n'y aurait rien de plus pervers au monde que de m'acheter une PS3 exprès pour y jouer. Dans l'attente, le jeu a rejoint un autre de mes autels sacrés, celui que je dédie à cette sainte et divine licence – ce qui m'a inspiré de nouveaux questionnements existentiels.

 

 

Ceux-ci s’étant soldés (comme sur Steam, mais en moins démat’) par un SYNTAX ERROR global, et ayant nécessité de ma part un reboot total de la machine, j’en ai déduit que cette fois-ci, ça y était, j’avais payé ma dette à la société.

 

MO-NU-MEN-TALE ERR-EUR, comme me l’a soufflé mon facteur en me glissant un petit paquet dans les mains - un paquet bien inoffensif, en apparence, mais qui contenait ce qui est considéré comme une arme de destruction massive dans plusieurs pays du Moyen Orient. 

Jugez plutôt : un film, oui, mais avec non pas un, non pas deux (c’est pour les faibles)...

 

 

...mais TROIS Ryan Reynolds DIFFERENTS rien que sur la jaquette !

Pouvait-on, je vous le demande, ne serait-ce que concevoir l’existence d’une pareille ignominie ?  Et qui pouvait être assez cruel pour m'envoyer un tel cadeau empoisonné ? Fallait-il y voir une conséquence indirecte de ma rupture houleuse d'avec la méchante reine de Blanche-Neige, le jour de mes huit ans ? Se serait-elle subitement trouvée à cours de pommes Monsanto ; ou aurait-elle décidé de passer au stade supérieur en termes de perfidie ?

 

Curieux, inquiet, rageur, je pose les yeux sur le nom de l'expéditeur, qui m'est étrangement familier. Mais où l’ai-je déjà lu ? Il y a si peu de temps, encore, je l’avais sous les y…

Ha oui, c’est vrai, pardon, il figure sur ma carte d’identité.

Je suis confus.

Il va vraiment falloir que je fasse quelque chose pour ce problème de schizophrénie récurrente, parce que c’est plus possible. D’ici peu, je vais découvrir que je possède aussi un autel « Ryan Reynolds » dans le coin, je le vois gros comme une maison de rédacteur premium. Mais foin de pessimisme.

Dans l'attente (impatiente, j'en suis sûr) d'une éventuelle et prometteuse microcritique, j'invite mon estimé lecteur (au risque de me répéter, ce n’est qu’une expression) à apprécier le talent du bonhomme, qui réussit l’exploit d’être un mauvais acteur jusque sur ses photos, alors qu’il ne bouge pas ; comme en témoignent magistralement les deux premières, respectivement intitulées « surprise surprenante au téléphone » et « c’est la première fois que je porte des – comment vous appelez ça, déjà ? – lunettes, ça me fait tout bizarre ».

Et cependant, bien qu'il s'agisse ici du premier (et dernier ?) film du scénariste de Big Fish, jamais au grand jamais il ne pourra rivaliser avec...

Tout ça pour adresser un IMMENSE et TONITRUANT MERCI, tout ce qu'il y a de plus franc et de plus reconnaissant, à ces généreux bienfaiteurs (moi-même compris, mais rien de neuf sous le soleil sur ce plan-là) pour ces précieux cadeaux qui ont illuminé mes derniers jours de décembre, voire mes premiers de 2014. Cadeaux dont je m'engage à prendre grand soin, ça va de soi. Oh, et Kala, promis, je veillerais à nourrir ta figurine avec de la viande rouge, comme tu l'as suggéré. Ça tombe bien, je crois que Choco a laissé un peu de vendeur Micromania dans mon congélateur.

 

Merci, merci, merci à tous. Vous êtes des amours de Pères Fouettards, mais je ne vous embrasserait pas parce que ça pique (et que, contrairement à ce qu’on raconte, j’ai ma fierté). <3