8ters Gonna 8 : Lightning Returns, FFXV, le podcast vidéo de tous les dangers.

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Au risque (calculé) de susciter un tollé dès ma première ligne (je vise le record du monde), la France, c'est un peu le Taiwan occidental, le paradis de la contrefaçon malgré elle, le temple de la copie pas-tout-à-fait conforme, comme une sorte de deuxième place ad vitam nauseam sur le podium de l'awesomeness universelle, éternel second rôle dans la comédie musicale numéro 1 de l'univers : l'Humanité. Le Minus de Cortex, en quelque sorte. Le Luigi de Mario. Le Jimmy Olsen de Clark Kent. Le Chaoz de Dragon Ball. Le Naruto de Naruto (les vrais savent). Le costume alternatif de Ryu en DLC dans le nouveau Street Fighter. Ce genre de choses.

Je vous l'accorde pourtant : la grande dame n'a rien à envier à ses illustres consoeurs, qui ont souvent pour elles une jeunesse aguicheuse et des mises assorties. Malgré ses quelques rides qu'on dira « de maturité », elle est tout aussi désirable, elle a tout autant à offrir, elle n'a rien à leur envier en charmes, en rondeurs... mais en un peu plus kitsch, un peu plus cheap, un peu plus « intimiste » (écriront les bonnes âmes et les monstres de cynisme).

Il suffira de comparer avec les Etats-Unis, pour ne citer qu'eux, afin d'en avoir le cœur net :

Ils ont des burgers de six mètres de haut. Nous avons le petit Mac Baguette.

Ils ont X-Files. On a Mystère.

Ils ont les Feux de l'Amour. On a Plus Belle la Vie.

Ils ont Alerte à Malibu. On a Sœur Marie-Thérèse.com.

Ils ont Sex and the City. On a Clara Sheller.

Ils ont Dead Zone. On a David Nolande.

Ils ont les 4400. On a les Revenants.

Ils ont Heroes. On a Hero Corp (bon, ok. Avantage très net pour la France, sur ce coup)

Ils ont Stargate. On a J'irais Dormir Chez Vous.

Ils ont le Saturday Night Live. On a Ruquier en deuxième partie de soirée.

Ils ont Alfred. On a Spirou.

Ils ont Indiana Jones. On a (plus ou moins) Tintin.

Ils ont la Guerre des Etoiles. On a la Guerre des Boutons.

Ils ont les Transformers. On a des transformistes.

Ils ont George Clooney. On a Mickaël Vendetta.

Ils ont Paris Hilton. On a Nabila.

Ils ont Kerouac. On a Houellebecq.

Ils ont Neil Patrick Harris. On a Franck Dubosc.

Ils ont Gondry. On a Claude Lelouche (of the Rebellion ?).

Ils ont Mickaël Moore. On a José Bové.

Ils ont Obama. On a Hollande.

Ils ont Chuck Norris. On a (plus ou moins) Jean Claude Van Damme.

Ils ont Omar. On a Fred.

Ils ont Halloween. On a Halloween aussi - mais en tout pourri.

Ils ont Coca Cola. On a Lacroix Javel Net.

Ils ont la Scientologie. On a Rael.

Ils ont des bugs. On a des bogues.

Ils ont Photoshop. On a Paint (oui, non, je sais bien qu'ils l'ont aussi. Mais j'me comprends)

Ils ont DisneyWorld. On a DisneyLand.

Ils ont des gratte-ciel. On a des immeubles.

Ils ont l'anglais. Nous aussi.

Ils ont de l'argent. Nous, bientôt, on n'en aura plus.

MEME quand on pourrait avoir une exclu mondiale propre à attirer toutes les convoitises, on est tellement mal à l'aise avec cette perspective qu'on se dépêche de la refiler au premier venu, comme on l'a fait avec la Statue de la Liberté ou Ophélie Winter...

Ok, il nous reste bien la Tour Eiffel, ce fleuron de notre culture, c'est vrai, mais même à ce niveau, on est à la ramasse, VU QUE LES JAPONAIS EN ONT UNE PLUS GRANDE QUE LA NÔTRE !

Bref, en deux mots comme en cent, il faut l'admettre, nous sommes des gros losers. C'est dans notre ADN.

Fort de ces considérations, il paraissait inévitable que nous ayons nous aussi, un jour ou l'autre, notre propre Spoony « maide ine France ». Or pour faire honneur à cette tradition, là où les Etats-Unis proposent une séduisante fusion (pas si improbable que ça, du reste) entre Zach Braff et James Mc Avoy, à la fois drôle à en pleurer, incisive juste ce qu'il faut et d'une intelligence à vous en filer des complexes...

...il nous faudra nous contenter du judicieusement-nommé Gamer des Poubelles, de sa verve approximative, ses éclats de voix étouffés (« pour ne pas faire peur aux voisins » - sic), ses tics de langage à répétition (« sérieusement ? ! C'est pas classe... »), ses montages à la hallebarde sous Paint, son montage à la hache sous Movie Maker et, last but not least, son charisme de loutre. C'était obligé. Si l'individu susmentionné n'avait pas rempli ces critères, pour lui, c'était l'extradition.

Tout ça pour dire qu'après trois semaines de gestation (faute de temps libre), enfin, enfin, je suis en mesure de vous proposer (en exclusivité exclusive interdimensionnelle, toujours) mon ressenti en vidéo sur les trailers E3 dédiés à Lightning Returns et à Final Fantasy XV, au plus près de mon vécu sur le moment, sans texte écrit à l'avance, sans expérience de l'exercice, sans véritable conviction (ça se sent au niveau « décor » et « look » du personnage...), sans vrais logiciels à disposition et sans obligation d'(e cr)achat non plus.

Alors oui, par contre, il faut une heure, là.

Je n'invente rien, c'est un constat.

Je sais, oui, c'est long, une heure.

Surtout celle-là.

Mais estimez-vous heureux, dans votre malheur à la française : pour une fois, je m'en suis tenu à l'essentiel, j'ai coupé tout ce qui relevait de la digression ou du détail. Mais il y aurait encore beaucoup à dire.

Si.

Arrêtez de me contredire.

Même par la pensée, c'est grossier.

Ah, et je précise quand même, pour les plus lents d'entre vous : si vous êtes un (ou une, ne soyons pas sexistes) fanboy de Final Fantasy, si vous mangez du steak de Chocobo, si vous invoquez vos animaux familiers au moment de les nourrir, si vous payez vos achats en Gils ou si vous ne supportez pas l'idée qu'on puisse égratigner (avec beaucoup, beaucoup de tendresse :lol: ), critiquer, troller votre licence favorite, passez votre chemin, ça vous épargnera un pavé rageur et vindicatif, dont je connais d'ores et déjà le contenu par cœur.

On est ici pour s'amuser.

On ne veut froisser per-sonne.

Non mais ho.

Tu nous as pris pour qui ?

Alors voilà, tu es prévenu.

Le visionnage, c'est à tes risques et périls.

Si tu t'entêtes, pense juste à monter le son à fond.

Ça aussi, c'est une tradition, avec Windows Movie Maker.