L'encre écarlate de l'armistice signée entre petits pains et chocolatines n'a pas encore séché que déjà, ces deux jumeaux-maléfiques-l'un-de-l'autre vont devoir, comme dans tout bon Shonen copié-collé (et donc, tout bon Shonen tout court), faire cause commune pour affronter leur plus redoutable adversaire.

Plus graisseuse, plus sucrée, plus colorée, plus calorique, cette spécialité méconnue de la région Grenobloise pourrait en effet, à moyen terme, vouer à  l'extinction les viennoiseries préférées des français.

 

 Bats-toi, fusion ultime, super petit paintine de l'espace !

 

Une menace larvée, insidieuse, qui aurait pris le monde de court si une formation professionnalisante ne m'avait pas conduit à marcher dans mes propres traces, et à entrer (presque par accident) dans la première boulangerie de secteur venue, dans l'espoir de trouver de quoi me sustenter entre deux modules roboratifs sur les subtilités de mon nouveau boulot (lequel consiste à envoyer des fax et à faire le café)...

Car c'est alors qu'au détour d'une vitrine, mon globe occulaire le plus vif et le moins abîmé par la dernière portable de Nintendo s'arrête sur une forme aux contours évocateurs et aux teintes criardes assorties. « Tiens, tiens, me dis-je avec ma sagacité des grands jours, au-dedans de moi-même pour ne pas repartir en ambulance blindée. Cette pâtisserie, si je ne m'abuse, on dirait carrément [SPOILERS] ». Ravi de la coïncidence comme de l'association d'idées incongrue, je m'approche de la chose pour lire sous quel nom celle-ci vend son corps au plus offrant.

Et là, le choc.

C'est bien lui.

Le seul. L'unique. Mais en cinq ou six exemplaires.

Le vecteur de propagation de la peste noire le plus kawaii de l'histoire de l'humanité :

 

PIKACHU.

En glucose et en additif E122.

 

 

Ou, en tout cas, à en juger par son aspect physique, un de ses lointains cousins consanguins. 

  

Oui, absolument, il est de la famille à Christine Boutin. On le voit bien, d'ailleurs : il a son double menton. 

 

Et bien qu'une demi-journée au soleil passée à compter fleurette à ma 3DS au fond de mon sac d'ado attardé n'ait pas été sans conséquences sur son physique de jaune premier, dès le commencement, cet amas de substances potentiellement toxiques tenait autant de Pikachu que d'une version (soi-disant) comestible du test de Rorschach (notez, au passage, pour info, que Blackabel a mis une étoile au test de Rorschach. Mais c'est une autre histoire que nous vous raconterons une autre fois). 

 

J'ai hâte de voir quel accueil elle aura en section Gameblag, celle-là.

 

Autant dire que tout bien considéré, la pâtisserie n'était pas aussi loin de son modèle qu'on aurait pu le croire de prime abord. Les deux ne ressemblant à rien.  

 

 

"Difference" ? C'est quoi, ça "différence" ? 

 

Aussi ai-je fait ce que tout geek avec un peu de monnaie en poche aurait fait : je me suis sacrifié pour la communauté, j'ai mis mes appréhensions de côté et testé Pikachu.

Ou plus explicitement : je l'ai dévoré, déchiré, déchiqueté sans états d'âme - hop, un coup de canine dans l'œil, un coup de molaire au niveau de la jugulaire, sa tête tranchée à l'incisive, ses entrailles réduites en bouillie promise à un brillant avenir dans mon tube digestif... Le tout, avec un sourire extatique aux lèvres et quelques répliques bien senties du genre « ha ça, il couine beaucoup moins, tout à coup, Hamtaro ! », « vas-y, appelle Sasha pour qu'il vienne à ton secours, qu'on rigole. J'le boufferais pareil mais avec plus d'assaisonnement », ou « plains-toi à Darwin, pas à moi. Les espèces qui refusent d'évoluer sont condamnées à disparaître, c'est écrit dans son livre ». Aussi suis-je ce soir en mesure d'exaucer vos rêves les plus fous, et de vous proposer ce que même vos hentais le plus graveleux n'ont pas osé, jamais : vous dévoiler (en exclusivité PEGI 18+) l'intérieur intime de votre héros favori.

En l'occurrence, donc, sachez que sous une fine coque de pâte d'amande d'une couleur qui, dans la nature, signifierait « attention, danger, mange-ça et meurs », Pikachu est constitué de deux biscuits mous industriels entre lesquels dégouline... un plus qu'abondant fourrage au Nutella.

 

Autant dire que pains aux chocolats et chocolatines n'auront aucune chance.

Même les éclairs ont du souci à se faire.

La révolution pâtissière est en marche.

Et elle a bien l'intention de tous vous attraper.

 

 

Oh, et comme je sais qu'il y a des pères de familles sur Gameblog qui me lisent, je vous propose en conclusion un petit strip tout mignon qui ne manquera pas de ravir les fans du chargeur 3DS vivant, de même que tout enfant innocent qui croit encore que la vie est belle comme un dessin animé japonais capable de tuer à distance à coup d'épilepsie.

  

 

 

 

Bien sûr, la version vidéo avec les cris de douleur est beaucoup plus conviviale.

 

Non et puis demander un Pikachu à haute et intelligible voix dans un espace public sans être regardé comme un candidat à la castration chimique, ça n'a pas de prix.

Enfin si, 2 euros 60.

Mais même ce prix n'a pas de prix.

 

Moi j'y retourne demain.

Passez commande. 

 

 

Oh, et sinon, pour celles et ceux qui se demanderaient à quoi on reconnaît une licence commerciale, je ne suis pas un spécialiste, c'est sûr, mais je pense que ceci peut constituer un début de piste à explorer :