Juste un gros kiff ce soir, en attendant mon prochain test qui ne saurait tarder. Comme vous le savez si vous avez lu mon édito, je n'ai pas eu de console de jeux durant mon enfance. Cela ne m'a d'ailleurs absolument pas manqué, je n'en ai jamais fait le caprice à mes parents, mon imagination était très vive et mon petit frère, le compagnon de jeu idéal.
Cela dit, alors que j'étais au collège, une de mes tantes est décédée. Je vous vois venir, mais vous pouvez cesser tout de suite vos commisérations : je ne l'ai jamais connue et n'ai pas ressenti la moindre émotion à l'annonce de sa mort. Pourtant, cet événement funeste devait devenir le point de convergence spatio-temporel qui a permis ma présence ici aujourd'hui !
Pendant le partage des biens, mon papa, passionné d'éléctronique, s'empara d'un objet dont personne d'autre ne voulait, et dont le destin manifeste était de moisir pendant des siècles dans un débarras glauque s'il avait la chance d'échapper à la poubelle. C'est ainsi que nous ramenâmes à la maison un Amstrad CPC6128+.
Le corps était encore tiède que nous branchions déjà le bousin, avides de découvrir les joies de la micro-informatique, à laquelle nous ne connaissions alors strictement rien. Dans la boîte, une seule cartouche. Un jeu vidéo, mes amis ! Je l'inserrai goulument dans le port prévu à cet effet, et voilà ce qu'il advint :
Bon, le nôtre a un écran noir et blanc... J'avais jamais vu le jeu comme ça et je suis dégoutée xD
Imaginez la révélation intense qui s'empara de moi lorsque j'entendis ce thème musical absolument génial ! Aujourd'hui encore, ce son délicieusement old school me colle des frissons.
Mon frère et moi avons copieusement arpenté les premiers circuits de Burnin' Rubber, et chacun nous émerveillait par ses trouvailles : tantôt un tunnel, tantôt un décor désertique, tantôt des montages au loin, des panneaux au bord de la route ou la tombée de la nuit progressive ! C'était notre premier jeu vidéo, alors nous découvrions tout...
... Hélas, nous étions des gros noobs, et on avait franchement du mal à terminer les courses, à moins que celles-ci n'eussent pas de fin, je ne l'ai jamais su. Quand bien même nous aurions fait un score, l'Amstrad se révélait incapable de sauvegarder quoi que ce soit. Il n'avait pas de mémoire interne. Donc quand je passais des heures à programmer des jeux en Basic, en recopiant des centaines de lignes de code inscrites dans les bouquins que mon papa, très vite passionné, achetait à la pelle, je ne pouvais jamais les enregistrer.
Bon, de toute façon, j'ai rarement réussi à en coder un sans aucune erreur de saisie. Disons que ça n'a même jamais marché. J'ai perdu tellement d'heures à recopier des codes pour ne jamais réussir à lancer une seule aventure textuelle moisie !... Le pire, c'est que ça m'avait un peu appris à coder en Basic, mais j'ai rapidement tout oublié quand j'ai cessé de pratiquer.
Car assez rapidement, le défaut de disque dur de l'Amstrad a gonflé papa et enfants, et le chef de famille, qui était désormais incollable en hardware informatique, assembla notre tout premier PC. Un 486 avec lequel j'allais vivre de formidables aventures... mais rien qui n'égale le souvenir ému autant qu'agacé de Burnin' Rubber.