Les antagonistes, ou "méchants" pour simplifier, sont une composante essentielle de tout bon jeu vidéo, et à fortiori du J-RPG. Sources d'obstacles et d'ennuis perpétuels sans lesquels l'aventure qu'il nous est donnée de vivre aurait un goüt bien fade, ils n'existent que dans le seul but de nous pourrir la vie tout au long de notre périple, en faisant l'étalage d'une animosité, d'une perfidie et d'un égocentrisme à toute épreuve.
Et pour ce faire, tous les moyens sont bons : tuer des gens, invoquer des saletés ancestrales scellées depuis des millénaires, tuer des gens, foutre le feu aux villages, tuer des gens, bref, en gros, tuer des gens. Plein. Détruire le monde aussi, ça, ça vous fait un bon méchant.
Mais être méchant, c'est aussi et avant tout développer une tendance prononcée à chercher le bon mot pour "mystifier" son adversaire de tout son lyrisme, et lui montrer à quel point il a, lui, tout compris de la complexité du monde qui les entoure.
Voici donc un petit classment très subjectif qui regroupe dix de ces réparties les plus marquantes, toutes plues nuancées les unes que les autres.
Allez hop, c'est parti !
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#10 - Takaya (Persona 3)
Commentaires : Classique, efficace.
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#9 - Luther (Star Ocean : Till the End of Time)
Commentaire : Classique, efficace.
Mais avec un "a" supplémentaire dans la quatrième syllabe.
Et un point d'exclamation en plus, aussi.
C'est important ça, le nombre de "a" et de points d'exclamation.
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#8 - Etienne Dhaos (Tales of Phantasia)
Commentaire : Une variante somme toute assez classique elle aussi, qui dénote toutefois d'une perfidie plus claire à travers l'usage du préfixe "Mw" et de ces points de suspension, sous-entendant un machiavélisme assuré.
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#7 - Bowser (Paper Mario 64)
Commentaire : Une autre variante, cette fois avec le préfixe "Gw" pour donner un côté plus rugueux à ce rire, et ainsi correspondre à la personnalité de ce bon vieux Bowser. Bien vu.
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#6 - Zeal (Chrono Trigger)
Commentaire : Plus original encore, le préfixe "Uw". Alors là chapeau, il fallait l'inventer !
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#5 - Windam (Fire Emblem : Fûin no Tsurugi)
Commentaire : Un bel exemple de rire en deux temps. D'abord, le rire franc, ensuire, le rire qui s'essoufle. Brillant.
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#4 - Baal (Grandia)
Commentaire : Une réplique bien comme on les aime, avec pas moins de cinq "a" sur le dernier mot, caractéristique du méchant qui s'enflamme.
Littéralement, comme vous pouvez le constater.
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#3 - Kartikeya (Wild Arms 5)
Commentaire : Le "Bw", ça, ça sonne bien quand vous voulez faire un méchant totalement barge. Mais notez surtout le crescendo entre le première et la deuxième ligne, que dénote l'apparition d'un "hah" supplémentaire. Comme s'il était devenu encore plus fou entre la première et la deuxième ligne. Franchement, c'est pas du génie, ça ?
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#2 - Ramsus (Xenogears)
Commentaire : Coup de coeur là, vraiment. L'utilisation répétée des "Hm" témoigne d'une certaine retenue de la part de ce méchant quelque peu dérangé... Puis, c'est l'explosion !
En un mot : génial.
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#1 - Luca Blight (Suikoden II)
Commentaire : Et voici notre vainqueur !!
Que dire, que dire... Toute dans cette réplique frôle la perfection. Toutes ces subitiles variations du "ha" de base, leur complexe organisation, et cette intensité qui monté crescendo pour finalement atteindre des sommets de folie... Et aboutir à ces quatre points d'exclamation !
Du jamais vu.
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Et là, vous vous dites que c'est terminé.
Pas tout à fait.
Hélas.
Car quand on évoque ce genre de répliques, comment omettre ces deux individus ?
Il faut dire que l'un d'eux n'est pas à proprement parler un antagoniste, même si son rire en dénote toutes les caractéristiques... Quant à l'autre, eh bien... Il n'était pas assez "textuel" pour rentrer dans le classement
Par contre, il était assez fou pour rentrer dans un T-Shirt AC/DC.
Bref, je n'en suis pas très fier.
A vrai dire, je déconseille même à toute âme sensible de cliquer sur le lien qui va suivre.
C'est pour votre santé mentale.