On dit souvent qu'une naissance est un événement heureux, une source de bonheur intense symbolisant la vie, la vraie. Mais dans le J-RPG, avoir un enfant dont l'inéluctable destin sera de sauver le monde peut s'avérer dangereux, si ce n'est mortel. Retour quelque peu morbide sur l'inconscience de parents auto-destructeurs.

 


Pierre Tombale Express, bonjour.

 

"C'est fou ce que tu ressembles à ton père... enfin, en moins mort."
Partout où il passe, le héros est sans cesse comparé à son père. Ainsi la ressemblance ne manque pas d'être soulignée : les même yeux, le même courage, peut-être également la même épée ou marque de sous-vêtements. L'ombre paternelle l'empêche de s'affirmer, il suit les traces de son prédécesseur afin de réparer ses erreurs ou de réussir là où il a échoué. Parce que quoiqu'on en dise, le père finit tout le temps par échouer, ce qui le conduit inexorablement dans le cercueil, ou au mieux, dans le camp adverse.

Le syndrome Dark Vador
On le croit mort, disparu dans un tragique accident, mais tant que son corps n'a pas été retrouvé et enterré, on ne peut jurer de rien. Et soudain, le voilà qui rejoint l'ennemi, en plus de manipuler sa propre progéniture sans lui avouer sa véritable identité. Dès lors, il en appartient au héros de remettre son père sur le droit chemin, souvent au terme d'une confrontation épique qui voit la victoire de l'adolescent rebelle dans 99,7% des cas. L'autorité des parents n'est définitivement plus ce qu'elle était...

 
                       Plus classique, tu meurs.                         "Tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort.

 

Et la mère ?
Laissée pour compte, vaguement évoquée ou même carrément ignorée, on ne peut pas dire que la mère soit sur un même pied d'égalité que son mari, sauf peut-être vis-à-vis du taux de mortalité. Le monopole des actes braves, héroïques et suicidaires revenant à son pendant masculin, la mère est beaucoup plus rationnelle, bienveillante et stable, ce qui ne l'empêche pas de faire les frais de la méchanceté du méchant, y voyant là une cible facile et inoffensive. Il arrive même qu'elle serve d'intermédiaire pour atteindre le père, qui se voit parfois obligé de la tuer de ses propres mains. Vos disputes conjugales vous semblent bien futiles maintenant, hein ?

Tués pour normalité
Lorsque les parents n'ont pas déjà été engagés dans une quête pour sauver le monde, ou qu'ils ne savent tout simplement pas se battre, leur sort peut être rapidement scellé lors du premier village brûlé. Protégeant leurs enfants au mépris de leurs vies, ils finissent bien souvent par servir de boucliers humains . C'était nécessaire, il fallait que le héros ait suffisamment la rage pour se rebeller et changer sa vision du monde.

 

 
     C'est Maman qui devrait faire attention à elle... "               Attend là chéri, je retourne au village me faire tuer."  


Moralité
: Si un jour votre fils joue au héros, confisquez lui son épée en bois et enfermez-le dans sa chambre ;)