Nous y voilà.

J'avais initialement prévu de t'étaler la publication de l'interview de ce patient (dis comme ça, on se croirait à l'Asile d'Arkham - et ce n'est que partiellement faux) sur toute l'année 2018 avant de me raviser. Le patient s'inquiétant manifestement sérieusement pour la santé mentale de Fache, je décida (ou plutôt nous décidames) de réduire le nombre d'articles afin de condenser l'interview sur le mois de fête qu'il doit être : Décembre. Comment finir l'année autrement que par un feu d'artifice, une coupe de champagne et un bon rail de coke ? Vous l'avez compris, impossible. Trois ans donc après la première partie de son spectable avec feu Gandalfleblanc, l'homme-mystère revient pour nous accorder sa dernière grande fantaisie avant de raccrocher la manette. L'occasion de revenir sur son parcours, ses financements politiques occultes ainsi que sa propension à la digression. J'ai pris la liberté de laisser les pavés tels quels car je ne saurais avoir l'outrecuidance de dénaturer la vision primaire de l'auteur. Notez que le sieur nous a fait grâce de l'écriture inclusive. On a échappé au pire murmure Fache au loin. Vous imaginez un tel lyrisme accouplé à la dernière tendance dans les milieux mondains ? Personne n'en serait ressorti vivant. Moi, y compris.


 

TRAME

 

 I                           Cloud                           6/12

 

 II                         Squall                        13/12

 

 III                        Djidane                     20/12

 

 IV                      Tidus                          25/12

 

 V                        Vaan                           27/12

 

 VI                       Noctis                       31/12

 

Copyright Zigendfunk & L.G.A.M.C.

 

 I      Strife

 

Pourquoi le GamerAuxMainsCarrés ?

Parce que je suis un gros mauvais, ce n'est un secret pour personne. J'ai commencé à jouer sur des manettes à deux boutons, je me suis laborieusement adapté quand on est passé à six parce que j'étais encore jeune, mais après, il y a eu la 3D, les sticks analogique, les zooms, les locks, les bullets time et là ça a commencé à me gaver, je me suis vite retrouvé dépassé par cette avalanche de features annexes. J'avais déjà du mal à lâcher l'accélérateur à Mario Kart, ou à parer dans les jeux de combats, alors j'étais loin d'être prêt pour du Deus Ex... Quand j'ai débarqué sur Gameblog, je venais tout juste de me remettre au jeu vidéo après une pause de, allez, disons, une petite dizaine d'année : je venais de me reprendre une DS pour occuper mes trajets domicile-boulot, je n'avais pas pratiqué depuis un moment, je n'avais donc qu'une vague idée de la façon dont le média avait évolué dans l'intervalle. J'ignorais tout du milieu des gamers, de ses codes, ses fiertés, ses colères, ses dérives, ses angoisses existentielles et son fanboyisme pas toujours bien placé. Je venais juste de découvrir le blog d'un pote à moi, qui traitait l'actu sous une forme parodique à base de patates, et ça m'avait donné envie de faire pareil, mais dans mon style à moi. Pas pour la gloire, pas pour la fortune, pas pour les femmes, seulement pour le fun. Pas « en mon nom propre » non plus, d'ailleurs, parce que je n'avais rien de spécialement intéressant à dire sur le sujet, mais pour donner vie à un personnage, le croquer en quelques traits (moches – les mains carrées valant également dans le domaine du dessin et de tout ce qui demande un peu de précision, vu que comme pas mal de monde, je « souffre » de tremblements essentiels), lui inventer un caractère, des délires, des obsessions. Une catharsis, en somme. C'était le cœur du projet : il fallait qu'il m'amuse moi, avant toute chose. Sinon à quoi bon ? Quand je me suis inscrit sur Gameblog, je n'avais aucune idée d'où je mettais les pieds : pour moi, il s'agissait juste d'un blogger-bis « spécial jeux vidéo ». Je pensais y faire ma petite tambouille dans mon coin pour faire sourire mes potes et peut-être, avec de la chance, quelques anonymes de passage. Il m'a bien fallu trois semaines pour découvrir l'onglet « communauté », les statuts, les forums et tout le tremblement, c'est dire si j'avançais à l'aveuglette. Même dans le domaine du blogging, j'avais les mains carrées.

Des débuts balbutiants mais une réussite totale ? Comment l'expliquer ? Dynamique de groupe ? Tu éclaboussais de ton talent le reste de la commu' ?

On va dire ça, mais en essayant de ne pas s'étouffer en prononçant les virgules (ici, insérer un Lol ou un truc dans le genre, je ne gère pas les effets sonores, à la régie de jouer). En ce qui me concerne, j'ai du mal à considérer ce blog comme une « réussite » au sens fort du terme, ça me paraît quand même exagéré. J'en suis globalement satisfait, c'est certain, il n'y a pas un article que j'aie envie de renier (y compris au niveau des plus polémiques), j'ai même plaisir à me relire les rares fois où l'envie m'en prend, mais pour que le terme « réussite » me paraisse mérité, il aurait fallu que je ne dévie pas de ma ligne éditoriale. Hélas, entre les textes à rallonge et les dessins pour illustrer (massacrés par l'encrage puis par le scannage, ce qui n'a rien d'encourageant), l'entreprise est vite devenue trop chronophage, trop exigeante. Les idées étaient là, bien sûr, mais je n'avais pas les moyens concrets de les matérialiser, il a donc fallu que je revoie mon ambition (pourtant très limitée) à la baisse. Ceci posé, si on se fie aux chiffres (mais peut-on s'y fier ? Je crois que tout blogger inscrit sur ce site a un jour nourri des doutes - légitimes - quant à la fiabilité du compteur de vues), on peut l'envisager comme un « succès », ce qui n'est déjà pas si mal. Quand vous commencez à taper votre pseudo dans Google et que celui-ci le termine à votre place, la première fois, ça vous fait un drôle d'effet - à vrai dire, je n'ai jamais vraiment réalisé. Les chiffres sont trop abstraits, on perd vite le sens des réalités. Ado, quand je bricolais mes fanzines, j'en vendais 150 (avec la complicité d'Animeland et de Player One – lequel qualifiait d'ailleurs mon humour de « pas toujours très fin », un bel exemple de lucidité critique !), j'étais le roi du monde. Aujourd'hui, je regarde les stats de mon blog, je lis beaucoup de zéros mais ça n'imprime pas. Je sais que j'ai été lu, que je le suis toujours un peu, mais je n'arrive pas à réaliser. Dans ma tête, je suis toujours resté en petit comité, entouré de mes cyber-potes (et de quelques haters), sans que ça aille chercher beaucoup plus loin que ça... ce qui était bien au-delà des mes espérances premières. Alors s'il faut expliquer ce succès, je ne pense pas être le mieux placé pour analyser... ne l'ayant pas prévu ni jamais trop compris, je ne saurais trop dire. J'espère juste que l'originalité (relative) de l'entreprise, la perspective (relativement) décalée et mon rédactionnel (à peu près) soigné ont pesé dans la balance. Qu'on ne m'a pas suivi uniquement pour les clashs en commentaires (rires). Le fait d'être lu non pas par les piliers de la communauté (qui m'ont toujours poliment ignoré, ou pas loin), mais par les inscrits de la deuxième vague a très certainement amené des lecteurs vers moi, de même que mes quelques passages en Home. Une chose est sûre, en tout cas : je n'éclaboussais personne, pour reprendre ta formule. Des talents, à l'époque, il y en avait plein la communauté, je n'étais qu'un blogger parmi tant d'autres. Peut-être pas le moins bon, mais sans doute pas le meilleur non plus. J'avais juste mon registre à moi, et je faisais mon truc à ma sauce, sans me préoccuper de m'adapter à mes lecteurs, à les séduire, à les fidéliser ou à les brosser dans le sens du poil. Je n'ai jamais rien calculé. J'aurais pu, bien sûr, si je l'avais souhaité, mais je suis trop orgueilleux pour ça.

"Des talents, il y en avait plein" => qui ? Et où sont-ils passés ? Pourquoi ne sont-ils plus là ?

Difficile de tous les citer, j'aurais trop peur d'en oublier, mais là, comme ça, à brûle pourpoint, il y a un paquet de pseudos qui me viennent à l'esprit. Entre ceux qui ont traversé l'espace communautaire comme des météores, ceux qui s'y sont installés et qui y ont pris leurs aises, ceux qui n'ont pas osé sauter le pas en dépit de leur potentiel et qui se sont contenté de quelques fulgurances en commentaire, mine de rien, ça en fait, du monde : des lettrés, des dessineux, des analystes, des parodistes, des spécialisés, des multicasquettes, de tous les styles et de tous les niveaux (les plus doués n'étant hélas que rarement les plus populaires). Et puis si je me lance, il faudrait aussi que j'évoque les "personnalités" qui ont longtemps fait office de piliers de la communauté, et qui ont œuvré (consciemment ou non) à en consolider les fondations (qu'ils aient ou non un talent particulier, d'ailleurs - encore que la capacité à fédérer un large public puisse être considéré, dans une moindre mesure, comme un talent à part entière). Tous ces points de vue, tempéraments, univers différents, qu'ils aient été antithétiques ou complémentaires, ont contribué à créer un espace d'échanges vivant, stimulant, une forme de synergie qui a elle-même permis d'attirer de nouveaux profils, de nouveaux contributeurs, un nouveau lectorat. A l'opposé, les défections (volontaires ou forcées) qui ont suivi certaines polémiques internes ont défait ce bel édifice, une pierre après l'autre, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus grand chose. Il faut dire que les décisions éditoriales discutables du site, avec tout ce que ça suppose de critiques et de discrédit, avaient de quoi lasser même le plus patient d'entre nous, à force. Lasser, agacer, indigner, foutre en rogne, selon les caractères et selon l’ancienneté. Difficile de s'investir dans un espace de communication qui ne se respecte pas : on a beau établir une distinction nette entre la section "site" et la section "communauté", vient toujours un moment où cette démarcation ne suffit plus, où on ne parvient plus à fermer les yeux, où on ne veut plus être associé, même de loin, à cette débâcle journalistique, où on ne veut plus contribuer ne serait-ce que d'un clic à son succès (surtout lorsqu'on assiste, impuissant, à l'éviction définitive de telle ou telle forte tête - non sans raisons, certes, mais sans dialogue non plus, ni remise de peine "pour participation active" -, et lorsqu’on se dit qu'on est peut-être le prochain). Rien d'étonnant à ce que tant de membres aient cédé à leurs envies d'aller voir ailleurs, quitte à y créer leurs propres sites communautaires indépendants, leurs propres utopies. Sans compter qu'on est tous, chacun notre tour, voués à être rattrapés par la vie et par ses obligations. A moins d'en faire notre gagne-pain, la parenthèse "blogging", on peut y consacrer cinq ans. Dix, peut-être, pour les plus motivés. Blogger de manière régulière, si on fait ça sérieusement, ça demande du temps, de l'énergie, de l'investissement personnel : or plus les années passent, plus ces ressources sont consacrées à des activités plus terre-à-terre. Les courses, le ménage, la vie de couple, aller chercher les croquettes du chaton... Et voilà comment un blogger s'en va, puis deux, puis trois, puis un jour on se retrouve seul, ou pas loin, et on plie à son tour bagages, parce qu'on ne se sent plus à sa place, parce que "ce n'est plus la communauté qu'on a connue". Ça ne date pas d'hier, ça toujours fonctionné par cycles. Un groupe social remplace l'autre, une nouvelle communauté reprend le flambeau où la précédente l'a laissé. C'est sans doute là que celle de Gameblog a loupé le coche, car je n'ai pas le sentiment qu'elle a su rebondir. Si on excepte les quelques anciens qui persistent (souvent trop parcimonieusement), et de trop rares nouveaux qui jouent le jeu, chacun semble faire sa tambouille dans son coin, sans trop s'intéresser à celle des autres ni faire preuve de trop d'originalité non plus. "Allez viens voir ma chaîne envoie les clics je me filme en train de jouer à des jeux vidéo t'as vu ?". C'est une évolution dans l'ère du temps, j'imagine. Le fond ne peut se critiquer qu'à l'aune de ses propres critères, que je ne maîtrise pas. Le manque d’interactions, par contre, est d'autant plus blâmable qu'on parle ici de jeux vidéo. Un comble. Plus trivialement, c'est sur Facebook que les anciens de la "deuxième génération Gameblog" se sont retrouvés après la débâcle, sans concertation ni préméditation, en fonction des affinités, des emplois du temps, des impératifs personnels ; et ils s'y amusent autant qu'ils ont pu le faire en statuts ici, mais en abordant des sujets plus variés - et sans limite de caractères, ni synchros twitter, ni crainte de spammer ou de s'attirer les foudres de la censure (à part Aegirsson, qui se fait régulièrement dénoncer à la plateforme pour ses photos de nymphettes en petites tenues. Comme quoi certaines choses ne changent pas - rires).

(Bon, je te laisse voir si tu trouves l'intégralité de ce face-à-face au sommet, Youtube est contrariant, il ne propose que des extraits – heureusement édifiants).

Il n'y est pas question de Luchini à proprement parler, mais je pense que tout un chacun ici saura établir le parallèle qui s'impose. A part deux ou trois perdus dans le fond, qui  se demandent ce que peuvent bien être tous ces petits caractères bizarres sur l'écran entre deux photos rigolol.

Le progrès tue-t-il les intellectuels puisqu'il fait place à tout le monde sans filtre ?

Indubitablement. C'en est même dramatique. En exposant trop les artistes, il les humanise, pour le meilleur et pour le pire. Il les rapproche de leur public (là encore, pour le meilleur et pour le pire), mais en contrepartie, il leur enlève cette aura mystérieuse dont jouissent encore nos "Classiques". Sans doute est-ce d'ailleurs la raison pour laquelle les dieux ne s'incarnent pas et se contentent de balancer des éclairs à distance. Ils y perdraient de leur superbe. Quand je repense aux Confessions, je tremble en imaginant ce qu'aurait été le compte Facebook de Rousseau et quelles réactions houleuses il aurait entraîné. Parce que bon, ceux qui balancent "attention whore" à tout bout de champ ne les ont sans doute pas lues, ces Confessions, sans quoi ils ne seraient pas aussi prompts à dégainer les Mèmes.

D'un autre côté, les financements participatifs démocratisent la création en donnant au public l'opportunité de choisir les artistes qu'il souhaite encourager, ce qui est une excellente chose en soi, puisqu'il devient ainsi acteur du processus éditorial, il ne se contente plus de le subir.  Hélas, comme en alchimie, il y a un échange équivalent en forme de gros bonhomme chauve qui mange les gens : seuls les projets les plus accessibles et les plus "populaires" (ou populistes) obtiennent des crédits conséquents, ce qui tend à niveler le champ artistique par le bas. Des œuvres plus exigeantes et plus austères sont condamnées à un oubli prématuré, là où une salade de patate ou une web-série en carton peuvent générer des profits vertigineux.

Ainsi se retrouve-t-on dans une configuration schizophrène, où le champ de la création se divise en deux extrêmes : d'un côté, l'auteur-copain qu'on suit sur les réseaux sociaux et qui nous apporte ce qu'on attend de lui. De l'autre, l'auteur-monolithe inaccessible, consacré par ses pairs et les rédacteurs de Télérama. Les premiers à pâtir de cette dichotomie sont les artistes de l'"entre-deux", qui ne veulent pas jouer le jeu des réseaux sociaux, ou faire le tour des réceptions parisiennes pour y cirer les pompes des influenceurs à la mode. Manque de bol pour moi, ce sont également ceux que je trouve les plus intéressants. On en revient à Lucchini : sérieux sans se prendre au sérieux, la posture idéale.

T’es pour ou contre les mèmes ?

J'aime bien les mèmes quand ce ne sont pas toujours les mêmes.

Note l’exquise sonorité de cette phrase qui, à nouveau, justifie complètement cette interview (hashtag clin d'oeil - hashtag wink-wink - hashtag "well that escalated quickly").

Blague à part, je n'ai pas à être "pour" ou "contre", c'est une forme d'humour comme une autre et il lui arrive de faire mouche, tout comme il lui arrive d'être paresseuse, lourdingue et franchement ras-les-pâquerettes.  Sans surprise : elle n'est pas drôle ou consternante par nature, tout dépend de la façon dont elle est utilisée. Certains l'emploieront avec talent, et d'autres (plus nombreux, forcément) en dépit du bon sens. Trop souvent, l'internaute a tendance à croire qu'il suffit d'y avoir recours pour être "trolol", que celui qui n'a pas d'humour (ou un humour de merde - j'avais écrit "déplorable", initialement, mais il paraît que je suis trop snob alors voilà) sera transfiguré en les utilisant, faisant d'eux les Kev Adams du XXIème siècle. Alors que pas du tout, évidemment (enfin si, d'une certaine manière, puisque Kev Adams a un humour déplo... de merde). Les mèmes ne rendent pas drôles les gens qui ne le sont pas ; et inversement : quand les mèmes sont drôles, c'est parce que ceux qui les postent le sont également. Il n'y a pas de mystère.

Bon, tu l'auras compris (de même que les habitués de la section Gameblag, les pauvres), je ne suis pas du genre à m'esclaffer sitôt qu'on colle un autocollant 9Gag en bas d'une photo random. Quand je tombe sur celui-ci, automatiquement, j'ai l'impression d'entendre une version visuelle des rires préenregistrés des sitcom US - et comme je ne me suis toujours pas remis de Notre Belle Famille (et que je ne suis pas très doué en synesthésie - comme le disait Jean de La Fontaine : "synesthésie, c'est donc ton frère..."), ça a tendance à m’escagasser prodigieusement.

Et puisqu'on parle d'escagaceries, deux choses me gênent néanmoins au sujet des mèmes :

- par nature, il s'agit d'un humour "de suiveurs", et je n'aime pas les suiveurs (une population trop représentée sur internet).

- ces mêmes suiveurs ont tendance à l'envisager comme la quintessence de l'humour, son stade ultime, le fleuron de la "culture internet" alors que ça existe depuis des siècles sous l’appellation "running gag". C'est juste qu'internet permet au "gag" de courir plus vite et plus loin, mais ça ne révolutionne rien.

"Si tu ne maîtrises pas l'outil, comment peux-tu te prétendre en capacité de construire une maison ?" => C'est vrai ça, comment ils ont fait pour construire la maison en pains d'épice ? Avec la langue pardi !

Ha non, pardon de te corriger mais tu confonds tout. Ça, c'est pour la démonter.

"J'ai une cloison à faire tomber, Bibiche. Va chercher le couteau et le sirop d'érable. Et fais des provisions de Digédril, je ne suis plus là pour personne".

fin de la première partie.

2014-2017 Time Neves, c'est dans la boite Réservé.