Son manque de charisme, sa réputation de coupeur de tête, ses coups de sang médiatiques ont fait de lui la bête noire des joueurs. A la tête de la puissante branche PlayStation, Jim Ryan pense désormais que le monde est un village global où les goûts et les couleurs sont uniformisés.

C’est pourquoi cette forte tête s’est lancée dans une stratégie de consolidation des pôles régionaux du département PlayStation de Sony au seul profit d’une direction anglo-saxonne quasi-exclusive. Plus de place à la nuance territoriale, la production de jeux vidéo doit être élevée à l’échelle internationale avec des franchises rentables. Si bien que les créations indépendantes à petit budget et les jeux d’auteur n’ont plus une légitimité de marché aux yeux de J. Ryan.

En dévoilant au grand jour les remous internes provoqués par la mise en œuvre de cette nouvelle ligne stratégique, le récent article de l’agence Bloomberg apporte un éclairage utile à la compréhension de la purge de Japan Studios ainsi que du non renouvellement du contrat d’exclusivité de Quantic Dream. Dernier créatif atypique à faire les frais du conformiste Jim Ryan, Hideo Kojima…

Pourtant dévoué aux consoles PlayStation depuis près d’un quart de siècle, H. Kojima serait dans le collimateur du dirigeant dont la dernière création Death Stranding (DS) aurait été torpillée par ce dernier pendant son développement. Selon de vraisemblables rumeurs, de profonds désaccords entre les deux hommes ont entaché cette création co-financé par Sony. Faisant peser de tout son poids son droit de regard sur l’évolution de cette exclusivité, Jim Ryan, désormais allergique aux nouvelles franchises, aurait exigé de H. Kojima de revoir à la marge DS, à un an et demi de sa commercialisation. Les méventes de ce jeu ont contribué à l’aggravation des inimités existantes entre les deux hommes.

 

Il n’est donc pas surprenant d’apprendre aujourd’hui l’existence probable d’un véto déposé par Jim Ryan s’opposant à la prise en charge financière et logistique (édition, distribution) de son nouveau titre, jetant ainsi dans les bras de la concurrence le célèbre créatif. La banane de Phil Spencer prend donc tout son sens…