Un monde sans support physique ? Hideo Kojima n’ose y croire ! Et quand bien même cette tendance au tout dématérialisé est inéluctable, il restera attaché à ses CD, « je les achèterai quoi qu’il en soit ». Mais bien au-delà de cette aspiration au matérialisme exprimée par le célèbre créatif, c’est un sentiment de dépossession qui l’angoisse…

Le questionnement permanent est un trait de personnalité dominant chez H. Kojima. Il s’exerce à travers ses jeux ainsi qu'aux moyens de communication moderne, à l’image de Tweeter. Sa détresse du jour, la numérisation à tout crin des œuvres, elles-mêmes vulnérables « à un changement majeur, ou accident dans le monde (…) l’accès peut être coupé soudainement ».

Cette jouissance de l’acquis se stock « en vrac » chez Kojima, à l’exemple d’une chambre désordonnée d’un enfant saisi par la crainte d’être privé de ses jeux. Car selon lui, à terme nous ne pourrons plus « accéder librement aux films, aux livres et à la musique ».

Il dénonce cette tendance de fond allant à l’encontre de notre intérêt, sans qu’elle soit à l’origine « de notre propre initiative ». L’industrie du jeu vidéo est à l’aune de cette nouvelle révolution sous l’impulsion du cloud gaming dont un titre de son studio Kojima Prod. est en préparation pour xCloud. Alors, Hideo Kojima acteur malgré lui de cette dépossession qu’il rejette ?

Tout l’art de ce créatif hors norme réside dans cette façon bien à lui (souvent en seconde lecture d’une session de jeu) d’alerter le joueur sur les dangers de son activité favorite  (isolement…).

Avec ce que font peser les conséquences de la dématérialisation sur notre quotidien, Hideo Kojima a trouvé un nouveau cheval de bataille. Prochaine thématique de son jeu en nuage ?