C'est ce qui s'appelle mettre les pieds dans le plat. D'ordinaire, les développeurs sont habités par le souci de caresser le joueur dans le sens du poil ou s'abstiennent d'intervenir dans ces sujets qui fâchent, laissant le champ libre à des éditeurs tels que Electronic Arts, Activision, Ubi Soft de prendre des mesures impopulaires pour contrôler et dévaloriser le marché de l'occasion (online pass).
 
La perspective de bloquer les jeux d'occasion en natif sur la prochaine Xbox semble ouvrir une brèche dans le mutisme gêné de la communauté des développeurs. Les langues se délient. Par la voix de son directeur, le studio Volition vient de monter au créneau pour se réjouir publiquement de cette éventualité. << Fantastique ! >>, sa réaction est aussi forte que le préjudice financier subit par ces acteurs de premier plan. Enchanté que l'idée fait enfin son chemin, il assure même qu'elle peut être immédiatement applicable : << rien de plus simple, il suffit d'utiliser le DLC et d'une ligne de code dans le but de l'associer à un compte Xbox Live. Chaque disque aurait nécessairement besoin d'une clef unique pour être lue. >> Il imagine déjà les solutions aux contraintes pouvant entacher le dispositif restrictif (location des jeux en ligne...) avec pour résultat escompté << un pourcentage de location destiné au développeur afin d'améliorer son revenu global. >>
 
L'imagination du directeur de Volition est sans borne poussant le curseur de l'avidité à la limité de la liberté de propriété et de consommation du joueur : << l'autorisation de jouer pourrait être transférée avec un temps de jeu définit à un autre gamertag, le propriétaire d'origine ne sera pas en mesure de jouer pendant le temps de prêt. >> Cette volonté de fortement encadrer l'utilisation des jeux trouve son origine dans les coûts de développement qui étranglent les studios souvent désargentés : << les joueurs n'imaginent pas la charge de travail écrasante qu'il faut et qui est proposée dans les linéaires pour seulement 60$. Ils n'ont pas conscience qu'ils nous font du mal en acquérant un jeu d'occasion et que pirater un jeu revient tout simplement à nous voler. >>
 
Autre pan de l'industrie intéressé par faire fructifier les jeux de seconde main afin d'en tirer un confortable bénéfice, les détaillants. Conscient que mettre en place ces mesures draconiennes déchaînera le courroux des revendeurs, le pdg de Volition avance de biens légers contre-arguments : << une chose est sûre, ils se portent (économiquement) bien. Ils l'ont toujours été, bien avant que le marché de l'occasion devient une part conséquente de leur activité. >> La chaîne de magasin Game numéro un en Angleterre est au bord de la faillite, son raisonnement ne tiens donc pas.
 
Dans ce cas, la meilleur façon de lutter contre ce fléau qui prive cette communauté d'un substantiel revenu est << dans l'éducation des joueurs. >>
 
A bon entendeur...