A défaut d'un levé de voile sur les prochaines consoles de salon, les éditeurs ont assuré à des degrés divers le spectacle au mondial du jeu vidéo. Ubi Soft n'a jamais caché son impatience, pressant les constructeurs de lancer leur nouvelle plate-forme. Mais excédé par leur temporisation, il anticipe le futur en mettant au jour un joyaux visuel, Watch Dogs.
 
 
Le parterre de journalistes et d'analystes présent à la conférence de l'éditeur français s'attendait à ce qu'Assassin's Creed 3 soit le clou de sa représentation tout en son et lumière. Il est vrai qu'Ubi Soft avait plusieurs semaines auparavant préparé les esprit en exhibant en grande pompe le troisième volet des épisodes d'Assassin's Creed : "c'est le jeu le plus couteux que nous ayons jamais entrepris de réaliser" déclarait le directeur créatif. Allant même jusqu'à dire de l'AnvilNext : "grâce à la version perfectionnée de notre moteur 3D, AC3 porte en lui les apparences d'un jeu next gen."


 
Un discours huilé pour la presse et destiné à jeter un écran de fumée sur les autres projets d'envergures d'Ubi Soft tenus secret jusqu'à aujourd'hui. Le géant de l'édition a choisi de clore sa conférence par une démonstration éblouissante de Watch Dogs. L'effet de surprise a terriblement bien fonctionné, d'autant qu'Ubi Soft ne s'est pas contenté de projeter sur écran géant une simple vidéo. Un animateur pad en mains a pris le contrôle d'un anti-héros pour prendre part à une mission d'assassinat ciblé.
 
 
En 2011, huit ans après une panne géante d'électricité causant la mort de onze personnes, les grandes villes des Etats-Unis sont désormais contrôlées par une intelligence artificielle connue sous le nom CTOS afin de prévenir tout risque d'accident de ce type. Malheureusement, le pouvoir de cette puissante IA s'est étendue au contrôle des êtres humains, de leur conscience. Mais un contre pouvoir, subversif prétend résister au réseau informatique tentaculaire. "Aujourd'hui, tout peut être piraté. Notre prochaine attaque fera bien plus qu'éteindre les lumières" entend-t-on en voix off.
 
Le joueur épouse les traits d'Aidan Pierce, superviseur du CTOS de Chicago. "Vous êtes à la tête de toute une infrastructure réseau associée à un système de surveillance" a déclaré le directeur créatif Jonathan Morin à une salle ébahit par la richesse visuelle de Watch Dogs. "Que feriez-vous avec ce genre de pouvoir entre vos mains ?" lance-t-il par défi aux nombreux journalistes.
 
 
Le démonstrateur poursuit sa progression, jusqu'à entrer dans un lieu glauque à l'atmosphère poisseuse mais très fréquenté de la capitale du crime. A l'aide d'un terminal de poche, l'anti-héros scanne les visages et intercepte les communications des badauds et clients de cette galerie d'art. Il recueille de précieuses informations sur un relai de sa cible, insouciante du pouvoir intrusif du CTOS. Informé que sa future victime arrivera en voiture, Aidan Pierce se rend à une intersection routière. Un lieu idéal pour tendre un piège et remplir son contrat en bonne et due forme. Fort de ses pouvoirs considérables sur toutes les choses qui régissent la vie quotidienne de la population de Chicago, il perturbe la signalisation routière afin de provoquer un carambolage monstre. Il profite alors de l'affolement général consécutif à l'accident pour réduire au silence sa victime.
 
 
Les forces de l'ordre ne tardant pas à être sur place, Pierce saute dans une voiture et une course-poursuite s'engage dans les artères de la ville...
 
 
Au terme de cette magistralement démonstration, les questions ont fusé de toute part. Est-ce un jeu next gen tournant sur un kit de développement d'une console nouvelle génération ? La manette Xbox 360 signifie-t-il que l'architecture interne de la Durango est quasi-finalisée ? Ou s'agit-il d'un PC gonflé aux cartes graphiques dernier cri ? Face à cette montagne de questions pressantes, le pdg d'Ubi Soft contentera de dire que Watch Dogs sera commercialisé sur toutes les consoles haute-définition du marché, PC compris sans apporter plus de précision. Des doutes subsistent, aussi puissants soient-ils, les formats PS3 et 360 sont incapables d'afficher un tel niveau d'éclairage, des réflexions aussi nombreuses, des animations faciales aussi souples.
 
 
Il est claire qu'Ubi Soft profite pleinement de ce questionnement et à tout intérêt de l'entretenir. Watch Dogs est effectivement sur toutes les lèvres avec de nombreuses chances d'être élu la plus grosse surprise de ce salon. Un parfait prérequis pour installer durablement une nouvelle franchise dans le catalogue de l'éditeur français. Et peut être l'occasion de négocier à prix d'or l'exclusivité à un constructeur ?