Hello tous,

Pour ce quatrième volet de ma jeune rubrique "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir", j'ai eu envie de m'attarder un peu sur un film qui tient une place toute particulière dans l'histoire du cinéma, ayant changé le visage de l'horreur au coeur des années 1970. Alors que Francis Ford Coppola commençait tout juste à envisager l'idée de réaliser Apocalypse Now, William Friedkin révélait en effet au monde ce qui allait servir de mètre étalon à la véritable terreur dans les salles obscures, le film ayant marqué une génération entière. Je suis bien placé pour en parler : mon père m'a interdit le visionnage de L'exorciste durant toute mon adolescence. Il l'avait vu à l'époque de sa sortie, et en avait été marqué à vie, au point de me raconter qu'il avait senti son lit bouger la nuit suivant la projection. Il faut bien comprendre que les années 1970 n'étaient pas celles, décomplexées, dans lesquelles vous avez pour beaucoup baigné. Et si L'exorciste, qui peut sembler assez mesuré aujourd'hui - encore que, comme nous l'allons voir -, il a constitué une véritable révolution pour le septième art à l'époque. D'aucuns disent que certains spectateurs vomissaient durant les séances, je suis enclin à le croire. Autres temps, autres moeurs...

Mais venons-en à l'essentiel, et commençons notre périple...

 

I. Aux origines du mal

Une oeuvre de fiction ? Sans doute. Mais L'exorciste est bel et bien, à l'origine, inspiré d'une histoire soi-disant vraie. Celle-ci remonte à l'année 1949 et concerne un adolescent de 13 ans, dont l'histoire a longtemps été connue sous un pseudonyme - Roland Doe selon la coupure de presse du Washington Post intitulée "Boy Reported Held in Devil's Grip" qui a relayé l'histoire à l'époque, ou Robbie Mannheim dans le livre "Possessed" de Thomas B. Allen, qui est revenu sur cette affaire en 1993. Une identité a été révélée plus récemment : il s'agirait d'un certain Ronald Edwin Hunkeler.

Les événements ont été relatés par un prêtre, Raymond Bishop. Apparamment, le jeune garçon avait grandi à Cottage City, dans le Maryland, au sein d'une famille d'origine allemande et de confession luthérienne. Ce fils unique avait été initié au spiritisme et à l'utilisation des tablettes Ouija par sa tante. Celle-ci décédée, il aurait tenté de créer le contact avec elle via la tablette Ouija.

Le livre de Thomas B. Allen - plus précis sur les événements qui ont suivi que l'article initial car se basant sur les écrits de Bishop lui-même ainsi que de l'un des prêtres venus l'aider, Walter H. Halloran - détaille la suite. Des bruits de grattements, de pas auraient commencé à se manifester à proximité de l'adolescent. Certains objets se seraient mis à léviter. Une fiole d'eau bénite placée volontairement dans la maison se serait renversée toute seule sur le sol.  

Les choses semblent s'être rapidement gâtées. Une nuit, l'adolescent aurait été retrouvé à la verticale dans son lit, complètement possédé. Des phénomènes de lévitation auraient là encore été constatés par la mère de Roland. Le lendemain, celle-ci devait faire appel au pasteur de la communauté, lequel aurait rapidement référé de ce cas aux institutions catholiques. Après plusieurs examens psychiatriques et un premier exorcisme mené par le révérend Edward Hugues au Georgetown University Hospital, le jésuite Raymond Bishop aurait ainsi été sollicité pour étudier le dossier. Et c'est Bishop qui aurait fait appel au père Halloran, ainsi qu'au révérend Bowdern, l'homme de foi qui se chargera finalement de l'exorcisme.

Trois versions s'opposent, à partir d'ici. La première veut que, comme dans le film, l'exorcisme ait été pratiqué dans la demeure familiale. La deuxième postule que c'est à Saint-Louis, au sein des institutions jésuites, que celui-ci aurait eu lieu. La troisième, enfin, évoque une maison de proches parents de l'adolescent à Saint-Louis (voir la vidéo ci-dessous). La date du 16 mars 1949 semble en tout cas confirmée : c'est ce jour-là qu'aurait débuté le sacrement, ceci pour se poursuivre plusieurs semaines durant. Une trentaine d'exorcismes auraient en effet été prononcés durant cette période. Voix gutturales, lit qui bouge, adolescent s'exprimant dans une langue étrangère... Tous les phénomènes mentionnés dans le film et dans le livre auraient à l'époque été constatés par plusieurs témoins. Et c'est un râle profond qui aurait été entendu par nombre de témoins (un fait présent surtout dans la version "hôpital") une fois l'exorcisme final achevé...

En tout, 9 prêtres et 39 témoins directs ont confirmé ces événements dans les documents ecclésiastiques rédigés à la fin de cette affaire. Et on ignore toujours quelle est la vérité. Réel cas de possession,  problème psychique, simulation... Les thèses les plus variées ont été soutenues depuis lors pour tenter d'expliquer ces événements. finalement, peu importe, car l'adolescent a pu mener une vie normale, loin des médias, suite à ces faits. Et c'est en tant que matière littéraire qu'il convient, pour ce qui nous concerne, de les envisager à présent.

 

II. William Peter Blatty

A l'époque de la publication de l'article dans le Washington Post, William Peter Blatty a 21 ans. L'étudiant d'alors est intrigué par ce qu'il lit, et commence à creuser. Ce sera la base de son ouvrage, qu'il mettra tout de même plus de 20 ans à publier. L'exorciste sort dans les rayons en 1971.

W.P. Blatty est originaire de New York, où il est né en 1928 de parents libanais. Lorsqu'il découvre la coupure de presse, il poursuit des études à l'université jésuite de Georgetown. Par la suite, il obtiendra un diplôme de lettres à l'université de Washington, ce qui lui permettra d'écrire notamment pour le Saturday Evening Post, et surtout de devenir scénariste et romancier. Il est notamment connu pour se cacher derrière le scénartio de plusieurs films de Blake Edwards, comme Quand l'inspecteur s'emmêle, Qu'as-tu fait à la guerre papa ?, Peter Gunn et Darling Lili.

La rédaction de "The exorcist" débute en 1969. Ayant accepté, suite à une rencontre avec le père Bishop, de ne pas exposer lla victime de l'exorcisme dont il entend parler, Blatty se retire du monde, investit une cabane au bord du lac Tahoe pour trouver la sérénité nécessaire à l'écriture de cet ouvrage qui lui trottait depuis bien longtemps dans la tête. Il y a dans cette rédaction une grand fidélité aux événements de 1949, à ceci près que le petit garçon devient Reagan, une petite fille, sous la plume de l'auteur. Ce choix, qui permet de protéger l'identité de l'enfant exorcisé, sera de plus la recette efficace du succès: deux ans plus tard, c'est la révélation, les lecteurs prennent fait et cause pour la petite Reagan. 13 millions de livres sont écoulés, une adaptation au cinéma immédiatement envisagée.

"The exorcist" n'est pourtant pas un ouvrage particulièrement bien rédigé. Mais son style, qui opte pour une distanciation quasi clinique des événements narrés, rend l'histoire encore plus effrayante. Blatty manie également avec talent l'art du non-dit, et ouvre des réflexions que jamais il ne ferme sur la nature même du mal. La figure du père Karras, qui place l'image du doute comme contrepoint à la foi, est emblématique de cette frontière ténue qui sépare la lumière de l'obscurité dans le propos de Blatty. L'auteur évoque également cette idée à travers la figure du démon lui-même : divinité mésopotamienne du 1er millénaire avant Jésus-Christ, Pazuzu est le roi des démons du vent, mais peut aussi bien figurer le mal qu'une divinité protectrice, des femmes enceintes notamment. UNe manière de dire, sans doute, que personne n'est jamais à l'abri, que l'ombre se tapit en chacun de nous. Cette ombre même qui permettra au père Karras de se sacrifier pour la lumière, finalement...

 

III. La Warner Bros veut un film

Un tel succès de librairie, évidemment, ne peut rester sans adaptation au cinéma. Et c'est Warner Bros qui flaire le premier le filon. Mais Blatty ne laisse pas pour autant filer son bébé : au contraire, il assurera la production du film, et en rédigera lui-même le scénario. Et c'est lui qui a finalement le dernier mot sur le nom du réalisateur : Stanley Kubrick se retirant de lui-même du projet, John Cassavetes étant persona non grata pour l'auteur, le choix se porte sur William Friedkin, encore fraîchement auréolé du succès de l'excellent French Connection.

A l'image d'Apocalypse Now, le tournage de L'exorciste est resté dans les annales pour de multiples raisons. Sa durée d'abord, un an (1972), est remarquable. Elle peut cependant s'expliquer par la forte personnalité des deux patrons en présence. Blatty et Friedkin nourrissent en effet de fortes divergences artistiques. Friedkin fait écrire à Blatty une deuxième version du scénario, nourrissant l'idée d'une oeuvre plus proche du documentaire que du véritable film. Blatty en nourrira un ressentiment qui sera à l'origine de la version "Intégrale" sortie des années plus tard, et bien inférieure au métrage original.

Ensuite, il y a Friedkin et ses acteurs. Excepté la jeune Linda Blair qui incarne Reagan et que le réalisateur veut préserver autant que possible (contrairement à ce qu'il dira plus tard, l'enfant a été doublée pour les scènes les plus dures), tous vivent un véritable enfer. Pour obtenir une véritable terreur à l'image, Friedkin ose tout, même l'inacceptable. Il tire avec son revolver (à blanc, certes, mais quand même) pendant certaines scènes, pour obtenir peur et étonnement sur les visages de ses acteurs. Ellen Burstyn (Chris Mac Neill, la mère), Max von Sydow (le père Merrin, qui mène l'exorcisme), Jason Miller (le père Damien Karras) et même le révérend O'Malley (qui incarne le père Dyer)... Ils sont tous soumis à des violences inédites sur un tournage. Les chocs durant les scènes violentes ne sont pas simulées, et Friedkin n'hésite pas à ajouter à cela une violence psychologique parfois très dure, pour pousser ses acteurs dans leurs retranchements.

Acteur amateur, le père O'Malley conservera un souvenir particulièrement douloureux de cette période, giflé par le réalisateur sur l'ultime prise qui lui est consacrée - Friedkin le souhaite en larmes pour aller auprès de la dépouille de Karras. Pour la dernière scène de l'exorcisme, Friedkin va même jusqu'à exiger que le plateau de tournage soit réfrigéré. La raison ? Il veut pouvoir capter avec la caméra les expirations de ses comédiens. Les conditions de prise de vue sont particulièrement éprouvantes.

Mais le jeu en vaut la chandelle. Car ce qu'obtient Friedkin au fil des rushes, c'est un grain unique, qui ne sera jamais égalé dans l'histoire du film d'épouvante. Une peur réelle, associée à un intelligent refus de tomber dans la facilité. Voilà ce qui fait la force de L'exorciste. Et c'est ce qui, en 1973, construit son succès et sa légende dans les salles obscures.

 

IV. L'exorciste... les films

L'exorciste reprend quoiqu'on en dise très fidèlement les grandes lignes du livre de William Peter Blatty. La jeune Reagan y est progressivement possédée par un esprit qui se manifeste initialement lorsque l'enfant utilise une tablette Ouija. Friedkin prend son temps, met en place son film - après une scène d'introduction culte présentant la figure du démon Pazuzu et du père Merrin - sans jamais poser d'évidence ou chercher à expliquer ce que le spectateur voit sur l'écran. La mise en scène est minimaliste, tout comme les effets de lumière, afin d'accentuer le réalisme cru de ce qui est exposé à l'écran. Un rendu très particulier, mais qui forgera le style des films d'horreur des années 1970 et début 1980, de La dernière maison sur la gauche à Halloween, la nuit des masques, notamment. Les teintes sont ternes, peut-on également noter, et c'est principalement en intérieurs que le film est tourné. Il y a une raison précise à cela : la symbolique mise en avant par Friedkin, à travers ces choix, tient à montrer comment le mal s'installe en chacun de nous, et détruit chaque parcelle de lumière et de couleur qui illumine notre quotidien. Ne pensez surtout pas que c'est parce que la bobine du film est passée que sont affichées ces couleurs délavées : elles ont un sens, une véritable portée.

L'exorciste, partant, repose sur quelques scènes choc. La possession de Reagan donne lieu à de vraies sueurs froides, notamment lorsqu'elle vomit sur le prêtre ou qu'elle enfonce le crucifix dans son vagin. Mais si ces séquences fonctionnent si bien, c'est parce que Friedkin les amène dans un film par essence peu sécurisant. Les  prises de vue en plongée et en contre-plongée vers l'obscur sont légion (^^), et le réalisateur utilise tout ce qu'il a à sa disposition, dont le son, pour susciter le malaise. Tendez l'oreille lors du premier examen de Reagan chez le médecin, vous comprendrez de quoi je veux parler. Je veux ici souligner également la force de la bande originale du film, portée par le gigantesque Tubular Bells de Mike Oldfield. L'exorciste n'aurait pas été complet sans cette partition.

 

Enfin, surtout, si L'exorciste fait peur, c'est parce qu'il présente, de manière presque nue, l'une des luttes les plus anciennes de l'humanité. Celle du bien contre le mal, celle de la lumière contre l'obscurité. Et la vision de Friedkin, qui va au-delà de celle plus manichéenne de Blatty, c'est de dire que non seulement la lumière ne gagne pas toujours, mais que la frontière entre le bien et le mal est souvent ténue. Une réflexion qui sert de colonne vertébrale à tout le film, et dont on retrouvera la logique dans ce qui constitue à mon sens la seule suite valable de cette pièce maîtresse du cinéma du XXe siècle : L'exorciste, la suite, réalisé par William P. Blatty lui-même presque 20 ans plus tard.

On notera encore, ici, qu'une version restaurée deL'exorciste a eu les honneurs d'une sortie en salles en septembre 2000. Dix minutes supplémentaires de film y étaient proposées, apparamment des scènes voulues par Blatty et sorties du film original par Friedkin, qui les trouvait exagérées. On y trouve, de fait, la jeune Reagan effectuant une très improbable "marche de l'araignée" et quelques autres originalités du même genre. Certains effets spéciaux ont été liftés, également, mais le résultat est très décevant. Plus grave, le film est plus manichéen qu'il ne l'était initialement. Indéniablement, la version de 1973 lui est supérieure en tous points - et surtout sur le fond.

 

V. Les suites

 

L'exploitation commerciale qui a été faite de ce hit du box office a donné naissance à des oeuvres de qualité particulièrement variée...

Quatre ans après la sortie de L'exorciste, L'exorciste 2, l'hérétique apparaît ainsi sur les écrans. Le film porte bien son nom: il est massacré par les producteurs au point de devenir un non sens. Bien que John Boorman soit à la réalisation, l'absence de Blatty au scénario et la volonté des financeurs de donner dans le spectaculaire sont autant de faiblesses fatales au film. L'histoire ? La pauvre Reagan - Linda Blair accepte, hélas pour elle, de reprendre le rôle - est toujours possédée par Pazuzu, mais obtient cette fois l'aide du père Lamont (Richard Burton). Un authentique navet.

En 1990, c'est une toute histoire que propose L'exorciste, la suite. Faisant totalement l'impasse sur le film de 1977, le long métrage est faut-il cette fois directement pris en main par William Peter Blatty. Le romancier a en effet écrit Légion, la suite officielle de son premier livre, et l'a adaptée lui-même pour le grand écran. Hélas, ici encore les producteurs sabotent en partie le projet. Si l'adaptation est une réussite pendant les trois quarts du film, la fin imposée par les studios - un exorcisme, pour justifier le titre du métrage - va à l'encontre de ce que Blatty tente de construire. Car L'exorciste, la suite, est une interrogation presque philosophique sur la nature du mal. L'inspecteur Kinderman - un ami du père Karras dans le premier film - s'y trouve confronté au mal absolu, incarné par Le Gémeau, un redoutable tueur en série, et en vient à se poser la question essentielle de la foi dans un monde désabusé et de plus en plus glacial - lors de la sortie du film, nous sommes à l'époque dans les premières années où l'on parlait ouvertement de la déchristianisation, faut-il rappeler. Blatty s'interroge également sur la notion de contagion du mal, et use pour ce faire d'une entité passant de personne en personne, jusqu'à mener vers la source même du mal, à savoir celui qui était la bonté incarnée autrefois : le père Karras. La boucle est bouclée, et les grandes questions du film original trouvent ici une mise en abîme riche de sens et conçue pour nous interroger longuement sur notre propre nature.

 

A mon sens, L'exorciste: la suite, malgré les défauts dont il souffre, est de loin le film le plus abouti de cette franchise. Je vous le conseille très chaudement.

Plus proche de nous, une préquelle intitulée L'exorciste, au commencement, arrive dans les salles en 2004. On ne s'y attardera pas, le film de Renny Harlin est sans doute le pire de toute l'histoire de la franchise. Ce n'est en revanche pas le cas de la version réalisée peu auparavant par Paul Schrader, qui finira d'ailleurs par ressortir dans quelques pays (pas en France, malheureusement) sous l'appellation Dominion: Prequel to the exorcist. Le film obtiendra ême l'adoubement de W.P. Blatty, bien qu'il soit loin d'être fini. La post-prduction est minimaliste, le travail sur les effets spéciaux réduit à sa plus simple expression. Mais le fond est incomparablement plus riche que celui proposé dans l'infâme tambouille de Renny Harlin.

Enfin, une petite curiosité : avant L'exorciste : la suite, W.P. Blatty avait déjà tourné lui-même une vraie fausse suite à L'exorciste. La neuvième configuration, qui aborde au fil d'un scénario improbable les problèmes psychiques de soldats partis au Viet Nam et qui font l'objet d'une étude secrète du gouvernement dans un chateau dont le directeur est menacé d'un mortel complot, met en effet au coeur de son histoire l'astronaute américain présent dans la famille de Reagan lorsque celle-ci descend l'escalier et urine sur le tapis en disant "Tu mourras, là-haut". Le film n'est pas non plus sorti en France. Mais ce sont les mêmes interrogations profondes que celles de L'exorciste qui construisent ce long métrage. Et la bonne nouvelle pour les curieux qui sont anglophones, c'est qu'il peut être vu gratuitement sur le web, puisqu'il est sous licence common chez Youtube. Ca se passe ci-dessous, et si vous êtes attentifs, vous y reconnaîtrez Jason Miller (l'acteur qui incarne Damien Karras) au détour des images...

 

Une dernière chose : une série de dix épisodes serait envisagée pour reprendre l'histoire de Blatty. Annoncée en mai dernier (https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18613778.html), elle n'a pas donné signe de vie depuis. Wait and see... 

 

VI. Une malédiction ?

Les rumeurs les plus folles ont couru autour de L'exorciste et de ses suites. Et de fait, il est vrai que le tournage de ces films, souvent chaotique, a permis d'entretenir le doute sur une saga maudite - Blatty obligé de gâcher son "Legion" avec une fin imposée, Schrader évincé due la préquelle alors que le film était prometteur...

En fait, pour ce que j'ai pu trouver sur le web et dans les ouvrages que j'ai consultés, tout serait parti d'une simple loi des séries. Quatre à neuf personnes (selon les sources) auraient de fait trouvé la mort au cours du tournage de L'exorciste, dont les comédiens Jack Mac Gowran (Burke Jennings) et Vasiliki Maliaros (la mère du père Karras). De quoi exciter l'imagination. Ainsi, quelques histoires plus intrigantes circulent également : le feu aurait ravagé une partie des décors, un prêtre serait venu exorciser le plateau, et j'ai même pu lire ici et là qu'un figurant serait devenu un tueur en série particulièrement prolifique (voir l'article du Parisien, notamment). Voilà qui fait la paire avec cette autre histoire voulant qu'un adolescent britannique ait confessé avoir tué une petite fille sous l'emprise de L'exorciste...

Ah, j'allais oublier : mon père m'a longtemps raconté que la gamine jouant Reagan (Linda Blair,donc) était morte d'une overdose après avoir totalement perdu pied suite au tournage du film. C'est effectivement une rumeur qui a pas mal circulé durant les années qui ont suivi la sortie du film. Et elle est complètement fausse, notre chère Linda étant toujours opérationnelle - quoique peu sollicitée par les caméras - aujourd'hui...

Bref. Bien évidemment, c'est une réputation que Friedkin a lui même savamment entretenue à l'époque, tout comme le font aujourd'hui les ayant droit de la saga. Mais qui sait, il y a peut-être une part de vrai là-dedans...

           J'ai rêvé d'une rose, et d'une chute au bas d'un escalier... "

 

VII. Sources

https://www.dvdclassik.com/critique/l-exorciste-friedkin

https://www.devildead.com/exorcist/exorcistindex.php3

https://nicos31123.canalblog.com/archives/2011/07/16/21618864.html

https://www.pageplucker.com/2011/10/exorcist-by-william-peter-blatty.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pazuzu

https://bd-livres.psychovision.net/romans/exorciste-024.php

https://www.riverfronttimes.com/2005-10-26/news/hell-of-a-house/

https://www.infobarrel.com/The_Exorcist_Legacy_of_Ronald_Edwin_Hunkeler

https://www.tballen.com/possessed_30057.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Exorciste

https://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/l-exorciste-fait-toujours-peur-14-03-2001-2002030448.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Linda_Blair