6 Days in Fallujah, c'était le projet du studio de développement de
Atomic Games, un jeu de guerre. Alors que les jeux vidéo sur la guerre
sont légions dans nos rayons, 6 Days in Fallujah se voulait néanmoins
différent. Premièrement, il plaçait son contexte dans une actualité
toujours en cours (la guerre en Iraq), plus précisément en se basant
sur la bataille de Fallouja, qui se déroula en 2004. Deuxièmement,
l'audace éditoriale du titre était de donner un point de vue historique
au jeu, de faire participer au projet des marines et également de
recueillir des témoignages d'insurgés Iraquiens. Le but : faire un «
game-amentary », un jeu documentaire.

Aujourd'hui, Konami, l'éditeur japonais de ce projet, a levé le
drapeau blanc. Face aux lobbies (Américains et Anglais) s'opposant à la
sortie du jeu, il a suffit d'à peine trois semaines de controverse pour
enterrer le projet, sans doute définitivement. Différents vétérans ou
organisations, comme la Gold star Families ont aligné leur discours
avec pour argument principal que la guerre, ce n'est pas un jeu (« The War Is Not a Game »), surtout avec un fait aussi récent (car nous jouons depuis longtemps à la Seconde Guerre Mondiale) et douloureux.

La révélation d'une telle affaire, outre savoir si le jeu aurait pu
être digne d'intérêt ou à la hauteur de ses prétentions de jeu
documentaire, c'est l'idée que le jeu vidéo ne peut toujours pas, à la
vue des réactions violentes, s'emparer des problèmes actuels et
développer un point de vue original propre au média. Comme s'il
existait une incompatibilité fondamentale et indépassable entre la
gravité du monde et le jeu vidéo, industrie du « fun ».

 

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