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Fiche technique
Auteur : Jun Maeda, Key
Studio : Visual Arts, Kyoto Animation
Genre : Drame, Tranche de vie
Sortie : 2008
Episodes : 22 épisodes de 20 minutes par saison
Stream / DDL : Clannad (saison 1), Clannad After Story (saison 2) (très bonne qualité de streaming)
Synopsis
Okazaki Tomoya est un adolescent un peu rebelle, cancre en cours et qui n'a pas beaucoup d'amis, excepté Sunohara, également fouteur de merde. Durant la première saison, nous suivons son parcours en fin de lycée, qui va changer suite à sa rencontre avec Furukawa Nagisa, une jeune fille fragile également esseulée.
Lors de la deuxième saison, After Story, la plupart des protagonistes ont quitté le lycée et découvrent la vie d'adulte. Tomoya va chercher un emploi et trouver une maison où s'installer, tout en parcourant diverses épreuves de la vie plus ou moins difficiles aux côtés de ses proches. Que ce soit sa relation compliquée avec son père ou les déboires de Nagisa qui ne cesse de redoubler, le quotidien de Tomoya est mouvementé!
Tomoya et Nagisa, les personnages principaux
Mon avis
Clannad, 3e oeuvre des studios Key et de Jun Maeda, est à la base un visual novel. Comme Kanon et Air avant lui, il a été adapté en anime par les talentueux studios Kyoto Animation, reprenant quasi à l'identique les évenements racontés dans le jeu.
Il s'agit d'un anime de type tranche de vie avec une part importante consacrée au drame : c'est assez lent, la trame prend son temps pour se construire de manière à mettre en avant les différents personnages qui portent le récit.
Clannad, la première partie, pose en quelques sortes les bases de l'anime. Le premier épisode est d'ailleurs assez représentatif de cette première saison : beaucoup d'humour, quelques passages dramatiques et une galerie de personnages conséquente. On y découvre également un style graphique assez sobre, très japonais, avec de grands yeux et beaucoup de couleur. L'ensemble est plutôt joli et encore au top techniquement aujourd'hui.
La structure de l'anime fonctionne par arcs narratifs : nous allons suivre, tour à tour, des séries de 4 ou 5 épisodes dédiés à un seul personnage. Nous allons en apprendre plus sur le personnage en question, que ce soit au niveau de sa psychologie ou de son passé, généralement peu joyeux. Un peu à la manière d'un RPG, ces arcs représenteraient des quêtes annexes tandis que le fil rouge de l'histoire serait l'évolution du personnage de Tomoya, ainsi que ses relations avec les personnages principaux.
Autant être clair, ces arcs sont très inégaux. Certains sont franchement longuets (je pense au tout premier qui débute vers l'épisode 4), tandis que d'autres sont beaucoup plus agréables à suivre. Mais ce qui va nous tenir en haleine tout le long de l'anime, c'est la trame principale, "incarnée" par Tomoya, héros malgré lui.
Il s'agit selon moi de la grande force de Clannad : un héros attachant, qui sort quelques peu des clichés habituels. Il ne s'agit ni d'un gamin timide qui ne peut pas aligner trois mots, ni d'un fou furieux casse cou insupportable. C'est un personnage sûr de lui, imperturbable, qui garde constamment son sang froid, mais également sarcastique et avec beaucoup d'humour. Un narrateur très humain, tantôt blagueur, tantôt torturé, et le tout sans en faire des tonnes. Signalons également la performance du doubleur, Yuichi Nakamura, qui n'y est pas pour rien et qui incarne parfaitement le personnage et contribue énormément à son charisme. L'alchimie fonctionne à merveille et Key a créé selon moi et le héros le plus attachant qu'il m'ait été donné de voir dans un anime de type tranche de vie.
Tomoya et son entourage vont, tout le long de l'anime, être confrontés à diverses situations, parfois très drôles mais surtout dramatiques, avec une petite touche de fantastique. Certains pans du scénario sont parfaitement réalistes, comme celui de Kotomi, personnage au départ horipilant mais qui va se reveler au fil de son arc. A l'inverse, d'autres arcs, comme le tout premier, sont bien plus ancrés dans le domaine du fantastique avec des histoires assez mystérieuses. On aime ou on n'aime pas, c'est un parti pris des créateurs, qui ont néanmoins eu la bonne idée de ne pas surcharger leur oeuvre d'élements trop improbables, conservant ce faisant un peu de crédibilité.
La première saison n'est pas un chef d'oeuvre. Quelques épisodes sont assez ennuyeux, le facepalm est de rigueur pour certaines scènes un peu lourdingues et certains personnages peuvent nous taper sur le système (même si ça reste bien raisonnable comparé à d'autres productions). Par contre, d'autres sont réellement attachants et l'on a, quoi qu'il arrive, envie de savoir ce que le destin va reserver à notre cher Tomoya, héros charismatique de l'animé. C'est pour moi une très bonne introduction pour la suite de la saga Clannad. Des questions resteront en suspens, les réponses seront présentes dans la deuxième saison...
Sunohara, le meilleur pote de Tomoya, et Akio, le père de Nagisa, sont les figures délirantes de l'anime
Passons donc à Clannad After Story, la seconde saison. Dès le départ, on peut constater une légère progression graphique. Techniquement, les transitions sont mieux faites, les traits sont plus fins, mais c'est surtout esthétiquement que le travail est plus soigné. Les 40 premières secondes de l'opening, très inspirées au niveau des couleurs et des jeux de lumières, illustrent bien cette avancée.
After Story débute dans la droite lignée de la saison précédente. On est toujours au lycée, on a le droit à quelques arcs narratifs dédiés à certains personnages qu'on a peu vu auparavant. Première réussite de cette suite : ces arcs sont bien plus condensés et intéressants. Le premier, consacré à une relation frère-soeur compliquée met tout de suite le ton : on sent qu'un gap a été franchi. Le suivant, bien qu'un peu hors sujet, fait également de l'effet.
Petit à petit, l'anime monte en puissance. On quitte peu à peu le cadre écolier, les personnages se séparent, vivent leur vie. La dimension de l'oeuvre est toute autre et se concentre désormais sur le thème du passage à l'âge adulte, toujours du point de vue de Tomoya, qui va décider d'être indépendant, et de faire face seul aux difficultés de cette période de la vie. Petits boulots, recherche d'habitation, vie en couple... Les thèmes abordés sont plus sérieux et le ton naïf des premiers épisodes disparait progressivement. La trame s'éparpille moins dans des histoires annexes parfois superflues et se concentre sur la vie quotidienne de notre héros.
C'est à environ la moitié de l'anime qui celui ci va complètement prendre son envol. C'est là qu'on se rend compte de l'utilité de la première saison : l'affect qui s'est créé entre le spectateur et ces personnages principaux (presque) tous réussis renforce considérablement l'impact de cette deuxième partie de saison. Les 10 derniers épisodes sont des purs chef d'oeuvre. Les épreuves que va endurer Tomoya seront ainsi aussi dures pour lui qu'éprouvantes pour nous... L'émotion monte crescendo au cours de ces épisodes, au point que certaines scènes poignantes ont fait verser quelques larmes à plus d'un. Ces passages très marquants font rapidement oublier les quelques petits défauts de l'anime qui restent au demeurant assez légers et largement supportables.
Malgré une fin assez spéciale, on ne ressort pas indemne de Clannad : After Story...
Le drame tient une place centrale, surtout lors de la seconde saison
Clannad fait partie de ces animes dont j'aimerais qu'on m'efface les souvenirs pour que je puisse le revoir encore et encore, avec toute la magie et la surprise de la première fois. L'oeuvre n'est pourtant pas maitrisée de bout en bout : la première saison souffre de longueurs dont on aurait bien aimé se passer. Mais ceci parait bien dérisoire une fois l'anime terminé : la trame reste relativement classique mais est littéralement subjuguée par un arc final majestueux. Pour moi, l'anime vaut le coup d'être regardé juste pour ces 10 derniers épisodes, d'une intensité émotionnelle rarement atteinte dans ce type de production. Indispensable : on touche ici selon moi au must de la tranche de vie dramatique, que tout amateur du genre se doit d'avoir regardé.
Et une cuvette de toilette.