Avoir 30 ans pour beaucoup, c'est enfin devenir un véritable adulte responsable. Pour d'autres, c'est le moment où la nostalgie de ses vingt ans surgit tel un diable hors de sa boite, quitte à vous faire maudire votre trentième anniversaire. Pour ma part, après avoir entendu à plusieurs reprises la fameuse phrase Alors ? Pas trop dur de passer la trentaine ?... Non ? Boarf, tu verras, c'est à 31 ans que tu réalises j'ai surtout eu envie de me replonger dans mes souvenirs, de voir ce qui a perduré au cours de ses années. Et bien sur, les jeux vidéo en font partie. Souvenirs....

Premier contact

Après un rapide calcul, vous aurez surement compris que je suis née au début des années 80 (1981 pour être plus précis). A cette période, et malgré le fameux krach de 1983, le jeu vidéo allait commencer à s'implanter de plus en plus dans les foyers par le biais de consoles devenues cultes depuis. Mais, nous y reviendrons plus tard parce que mes premiers souvenirs qui chatouillent ma mémoire de gamer se passent plutôt du côté des Game & Watch.

Et oui, comme beaucoup issue de ma génération, le premier contact avec ce monde merveilleux qu'est le jeu vidéo se fit via ces célèbres jeux électroniques de poches. Entre 6 et 8 ans, je me souviens de la magie que dégageaient ces bip sonores et ces personnages à  trois étapes d'animations. Mais aussi de l'attente pour pouvoir jouer rien qu'une petite partie avec un de ces jeux que possédaient certains de mes camarades de l'époque. Des jeux tel que Bomb Sweeper ou Zelda (et oui déjà). Pourquoi une telle ferveur dans ces moments la ? Et bien déjà parce que ce n'était pas si répandu d'avoir un Game & Watch officiel, estampillé Nintendo. C'est que ces petits jouets pouvaient couter de 220 Fr pour les versions à un écran (env. 45€ de nos jours) à 320 Fr pour les versions à double écrans (env. 70€), une sacrée somme tout de même pour les parents. Ensuite, l'autorité parentale avait peur que ces jeux nous  abrutissent, à rester scotché pendant des heures sur ces petits écrans, avec nos yeux plein d'innocence. Heureusement, j'ai quand même pu goûter à ces petites machines par le biais d'ersatz qui était bien moins couteux et moins intéressant, mais  à l'époque nous ne faisions même pas la différence. Après tout, les récréations restaient rythmées au bruit des billes et des batailles de cartes Panini (les Crados...souvenirs).  La folie du jeu vidéo ne m'avait pas atteinte et ma fidélité d'enfant revenait encore à mes G.I. Joe, Mask, Tortues Ninja et autres Chevaliers du Zodiaque.

C'est quoi ce gros truc noir dans le salon ?

Toujours durant la même période, un curieux appareil vient faire son apparition dans de nombreuses familles, y compris la mienne. Tout se passa lors d'une sombre nuit d'orage. Il faisait froid, j'avais faim... Bon, d'accord, je dramatise un peu trop, mais un peu de suspense ne fait jamais de mal. Et puis, la sombre nuit était bien au rendez vous, je vous l'assure. Aux alentours de mes 7-8 ans, mon père ramena donc ce fameux soir un objet qui m'éveillera aux jeux vidéo. Massif, noir, doté d'un clavier et d'un écran, il était là, trônant sur la table de la salle à manger : l'Amstrad CPC 464

C'était Noël avant l'heure. Mais avant de continuer, il me faut d'abord revenir sur son acquisition. Je suis sûr que, comme moi,  un des meilleurs moyens, étant enfant,  de découvrir de nouveaux jouets et/ou jeux était les après midi passées chez les amis. Et encore plus si leurs parents avaient des salaires confortables. Un de ces amis, qui était en fait le frère ainé d'une amie de mon frère (tout le monde suit ?) et que nous nommerons Mr T.C., possédait une chambre incroyable. Une surface rectangulaire immense dans laquelle pouvait tenir un plateau sur lequel se trouvait un paysage de maquette, traversé par une miniature de chemin de fer et dont toute la structure pouvait être hissé jusqu'au plafond pour dégager l'espace. Sur des étagères se trouvaient des livres dont vous êtes le héros et des jeux de rôles tels que Call of Cthulhu ainsi que leurs figurines associées, peintes à la main. Cette chambre a marqué mon esprit, surtout pour un petit garçon qui, lui, devait la partager avec son frère ainé. Et dans la pièce en face de cette chambre se trouvait celle des parents, avec un meuble sur lequel était posé un Amstrad CPC 464 et une imposante imprimante. C'est la, devant ce petit bureau, que Mr T.C. nous montra à mon frère et moi-même les jeux de l'Amstrad. Et forcément, nous en avons parlé à nos parents. Alors, quand la famille de Mr T.C. a décidé de faire l'acquisition du modèle supérieur, l'Amstrad CPC 6128, mon père proposa de racheter l'ancien. Et voila comment cette machine qui faisait rêver chez le voisin est arrivé chez nous, pour ma plus grande joie.

Chargement....

Si la jeunesse est souvent synonyme d'impatience, je pense que beaucoup d'enfants de ma génération ont appris les vertus de la patience grâce à l'Amstrad et ses jeux sur cassettes audio.

Le lancement d'un jeu prenait un temps devenu inimaginable de nos jours. Vous pouviez compter 30min pour espérer pouvoir jouer...quand le chargement ne s'arrêtait pas tout simplement à 10 secondes de la fin. Il fallait donc toujours prévoir, sur les 2h de jeu accordé par les parents, au moins une heure d'installation. Heureusement après quelques mois à essuyer les caprices de ce lecteur cassette (et le son durant la lecture, raaaah ...), nous avons fait l'acquisition d'un lecteur  de disquettes qui, en plus de facilité le chargement, a permis de récupérer des jeux par le biais de Mr T.C. Et là, j'ai enfin pu goûter aux joies des jeux vidéo sans restriction...mis à part celles de mes parents, bien sûr.