Le numéro 9 n'est pas le plus inconnu c'est certain. Série vidéoludique adulée par les fans, vendant à chaque opus des millions d'exemplaires, déchaînant les passions et les polémiques à chaque sortie. Elle est celle qui déclenche des tueries à Colombine, des viols à New York et surtout des dossiers en mousse sur la violence des jeux vidéos pour le grand public ignare. Car le numéro neuf ne saurait être pour moi qu'un seul des dix titres de la série dont vont connaissez déjà le nom: Grand Theft Auto.
Je décide donc d'afficher ex-æquo, encore une fois, deux jeux de la franchise. Et pourtant ils méritent à mes yeux tous de faire partie de ce top 10. En dix ans de jeux vidéo, c'est la seule série qui a sue garder son niveau d'excellence et qui a sue m'accrocher et être un évènement pour moi à chaque fois.
Grand Theft Auto 3 a été m'ont premier jeu sur PlayStation 2. C'est le 30 Novembre 2001, le jour de mon 12e anniversaire (je sais, pas bien vieux pour un titre 18+) que je branchais pour la première fois la toute puissante machine de Sony avec la subversive suite de GTA2, qui je tiens à le rappeler était en vue "hélicoptère". Dans ma tête je me disais que cela devait juste être une sorte de Driver mais en plus beau. Je m'étais gouré. Car Rockstar à créé un genre, celui qu'on appelle aujourd'hui le GTA-like. Univers ouvert, avec véhicule à disposition, missions variées et réalisables dans un l'ordre voulu. Une nouveauté juste incroyable dans un univers aussi mature et urbain. Bref GTA3 c'est un jeu génial, une simulation de gangsters, dont d'ailleurs j'ai refait les cinq ou six premières heures de nombreuses fois. La console, la manette, le jeu, pas de carte mémoire...
Mais ce n'est pas celui là que j'intégrerais, ni même sa suite, qui n'en ai pas vraiment une. L'une des forces de GTA c'est de toujours se renouveler et proposer un nouvel univers (toujours urbain entendons nous). Le clone de New York, Liberty City laisse la place au clone de Miami, Vice City en 2002. Ambiance à mi-chemin entre Scarface et Miami Vice. Ce nouvel opus marque pour moi le premier jeu que j'attends vraiment. Son annonce a résonnée dans mes oreilles avant celle de Metal Gear Solid 2 (sortie un ou deux mois avant) et à partir de celui là, chaque nouvel épisode déclenchera une période d'intense tension et d'excitation que seul un jeu peut me procurer. Finalement si MGS2 restera comme le premier jeu que j'ai acheté Day One, Grand Theft Auto: Vice City restera lui le premier jeu que j'ai précommandé...
Alors ce ne sera certainement pas les épisodes PSP, ou DS que j'intègrerais dans ce top. D'ailleurs je ne fais que les évoquer car je n'y ai pas joué. Non, les deux numéro 9, les deux épisodes les plus marquant de la série pour moi et parmi les jeux les plus géniaux de cette fabuleuse décennie polygonale, ce sont les épisodes San Andreas et IV.
Grand Theft Auto: San Andreas est probablement l'un des jeux les plus marquant de ma vie de joueur à vrai dire. C'est le jeu sur lequel j'ai passé le plus d'heures si l'on excepte les RPG qui par définition compte un nombre d'heures extrêmement conséquent pour juste en voir la fin. Je crois que pendant les deux années qui ont suivi sa sortie le 10 Juin 2005, j'ai due passer à peu près 200h et probablement une cinquantaine de plus en y revenant de temps en temps. Pourquoi? parce que déjà à l'époque où il est sortie, il répondait à un trip, une période, pendant laquelle le tuning, le rap US et les films de renois et d'action débile me parlait particulièrement (oui la connerie touche toujours à l'adolescence). Je m'en suis sorti depuis, mais le fait est qu'il est arrivée au parfait timing. Et qu'en plus de transformer sa simulation de gangster en simulation de gangsta', Rockstar avait effectué un travail monstrueux et d'une très grande qualité. On quitte Vice City pour rejoindre Los Santos, San Fiero et Las Venturas, les alter ego dans l'univers GTA de Los Angeles, San Francisco et Las Vegas. J'ai peut être oublié de le mentionner plus haut, mais chaque GTA ne se contente pas juste de parodier une ville dans son nom. Il en reprend avec brio l'architecture, l'ambiance et la population générale.
Proposant donc trois ville au lieu d'une, plus de la campagne, de la montagne et du désert pour les relier, GTA San Andreas offre un terrain de jeu gigantesque. Pour en gros en donner les proportions, on effectue un tour de la map en voiture et en bourrant bien dans les bouchons en 15 voire 20 minutes. Enorme. Mais un bac à sable pareil sans rien à faire, ça ne sert à rien. Et c'est là tout le génie de la série en tout cas sur les trois premiers épisode principaux en 3D. Le gameplay propose des dizaines de choses à faire.
Outres les missions tueries, voles, livraisons et courses à droite à gauche, le jeu propose des défis et métiers à gogo; taxis, polices, pompiers, ambulances, pilotes d'avion, on devient vite multi emplois et le tout avec une grosse dose de fun à chaque fois et de liberté par dessus le marché. San Andreas est d'ailleurs l'épisode de la série qui est à son apogée en terme de véhicules et activités proposés. On peut ainsi prendre évidemment des voitures, camions et autre motos ou même tank, mais également des hélicoptères et une multitude d'avions qui donnent accès au parachute, des vélos pour les balades en forêt, des quads et j'en passe...et c'est ça qui a fait pour moi de cet épisode un jeu essentiel et marquant, le nombre de possibilités incalculables pour tout faire sauf jouer au jeu à proprement parler.
Pour illustré cela, une anecdote simple mais parlante: une fois l'aérodrome débloqué dans le désert de Las Venturas, je prenais l'avion de chasse, habillé en vert kaki et pantalon treillis, et je survolait doucement la base militaire haute sécurité qui se trouve à côté, lançant ainsi une sorte de dogfight. Avec mes six étoiles de recherche au fesse, je me larguais au dessus de la forêt au Nord de San Fiero, et tentais en atterrissant en parachute, de trouver le quad planqué au milieu des arbres. Je rejoignais ensuite le village le plus proche et finissais en course poursuite et fusillade le trip monté de toute pièce...aucun autre jeu ne m'a permis ça, ni avant et ni après.
Le deuxième épisode qui sera pour moi à coller ex-æquo avec le génialissime GTA:SA, c'est la suite de GTA3, le sobrement nommé GTAIV. Alors suite, pas vraiment, mais plutôt une nouvelle évolution dans la série. Grand Theft Auto IV est le premier épisode HD. Le plus maîtrisé d'un point de vue maturité. Le plus pinçant dans sa critique de l'Amérique, "land of opportunity". Le plus réaliste dans son approche, ceci coïncidant avec la maturité. Mais aussi le plus aboutit techniquement et dans le gameplay.
Parce que s'il est une chose que je n'ai pas évoqué concernant la série, c'est que le fait d'afficher de gigantesques décors a toujours pris le pas sur la qualité technique des softs de Rockstar. Les jeux au delà du fait qu'ils n'étaient pas particulièrement beaux, souffraient de bugs quasiment exclusivement d'affichage. Rien qui n'entravait le gameplay, mais franchement pas bluffant visuellement et parfois cassant un peu l'immersion (des arbres qui apparaissent au dernier moment, des voitures qui disparaissent dès qu'on tourne la caméra dans l'autre sens etc...). Du coup pour éviter que l'on tape vraiment sur le non photoréalisme de leurs titres, les développeurs avaient donner une sorte de style cartoonqui par la même collait bien à l'univers et à l'humour de la série, tout en désamorçant une partie de la violence.
GTAIV fait table rase de tous ces défauts esthétiques. Le jeu est sacrément beau à sa sortie et tient très bien la route deux ans après surtout au vue de la magnifique ville affichée en temps réel. On revient à Liberty City, mais en plus grand (nettement moins que San Andreas par contre) plus vivant et tellement plus crédible, qu'au delà de Niko Bellic, on a l'impression que le vrai personnage principale de GTAIV, c'est elle, Liberty City. Alors clairement le jeu rompt avec ces prédécesseurs. Enlevant un paquet de features de San Andreas au passage, mais gagnant à mon sens, cent fois plus. La crédibilité qui mène à l'immersion totale. GTAIV je l'ai personnellement vécu et pas juste joué. Son héros Niko est le premier dans la série dont je me souviens vraiment parfaitement, avec un background fouillé et une personnalité qui évolue au cours du jeu et de ses rencontres hautes en couleurs. Tout comme la ville, il respire le vrai.
Et le gameplay a d'ailleurs suivi le mouvement pour que l'on ne gâche pas la trame géniale et les missions hollywoodiennes par des phases de jeu fantaisistes ou des mécaniques de tir archaïques. Désormais les voitures ont un poids (c'est d'ailleurs surprenant au début pour les habitués) les gunfights se font caméra à l'épaule et avec un système de couverture de TPS (certes pas parfait mais amplement satisfaisant pour un jeu où l'on ne fait pas que cela) et on ne peut plus conduire d'avion, traumatisme du 11 Septembre oblige. Car le jeu aborde ces thématiques, au travers de dialogues, d'émissions radio, de sites web, d'émissions télévisuelles ou même de spectacles humoristiques inclus dans le jeu. La xénophobie et l'immigration, la pauvreté, le racisme, la justice américaine, le système de santé. Tout cela avec l'éternel et toujours bienvenu, second degré et humour des développeurs. Bref GTAIV est l'aboutissement de la série, ou en tout cas l'une des ses facettes les plus réussies et quasiment parfaite. Et pour moi il vaut largement sa place dans ce top 10 des plus grands jeux de la décennie.
Encore une fois je ne le précise qu'à la fin, mais les jeux des la licence GTA ont tous bénéficié d'un travail sur la bande son. D'abord les doublages exclusivement anglais sont juste parfaits et toujours dans le ton (sans déconner) mais également, les musiques livrées en grande partie par la radio des véhicules sont à la fois éclectiques, toujours de bon goût et surtout peuvent être choisies à volonté...que demande le peuple?
Voilà je termine ce long plaidoyer en faveur de ces deux jeux mythiques de ma vie de gamer en précisant que comme beaucoup l'ont remarqué, ils ont souvent été imités, parfois avec un certain talent ou une certaine réussite (Mafia) souvent avec médiocrité (The Getaway, DRIV3R) mais il est un fait c'est que la série est la maîtresse dans son propre genre, toujours en avance sur la concurrence. Et c'est avec une grande impatience que j'attends les premières informations sur Grand Theft Auto 5...