Avant de me faire Uncharted 3 et de probablement le démonter (oui je suis comme ça, je prédis ce que je vais penser d'un jeu avant de le faire, c'est mon côté JV.com) et de provoquer le courroux des fans de la franchise, je me suis dit qu'il serait de bon ton de se faire faire le dos à coups de fouet d'abord pour s'échauffer. Alors j'ai choisi un sujet sur lequel je suis en désaccord avec 80% des gens probablement sur ce site, et les rédacteurs de Gameblog en premier...non pas les séquences en Mako de Mass Effect...et non pas les séquences en bateau de Wind Waker (oui en fait je devrais en faire une rubrique régulière).
Le sujet c'est tout simplement Resident Evil 5. Pourquoi ? Parce que le sixième vient de faire l'objet d'un trailer et d'une annonce de sortie prochaine et que sur Gameblog, ça a été l'occasion d'un podcast que pour information, au moment où j'écris ces lignes, je n'ai pas écouté. Le tout relançant des piques régulières vers ce Resident Evil 5 d'ores et déjà enterré.
Alors pour expliquer pourquoi déjà j'aime cet épisode, mais surtout pourquoi ça me hérisse le poil quand on commence à en dire du mal, contrairement à d'autres jeux que j'aime et que d'autres n'aiment pas et dont on peut dire tout le mal qu'on veut sans que j'en ai rien à foutre (Mass Effect premier du nom, Oblivion, Assassin's Creed etc...) il va falloir que j'oriente mon argumentaire d'une certaine manière qui finalement va reprendre la façon d'argumenter de ceux qui décrient cet épisode.
Je suis un grand fan de la saga de Capcom. Je ne suis pas accurate à 100% sur toutes les fiches de dialogues comme l'incroyable KingTeddy (ce mec est taré!) et je n'ai pas fait tous les spin-off moisis au lightgun ou pas (Survivor 2 si tu passes par là...). En revanche j'ai joué à tous les épisodes canoniques (numéroté) que j'ai finis plusieurs fois chacun et j'ai également fait le décevant Code Veronica (cliquez !). J'ai encore d'ailleurs quelque part les trois premiers parfaitement conservés sur PSone ; enfin parfaitement dans la mesure de ce que les boîtes merdiques de PSone permettaient (avec une belle fissure devant sur chaque boitier)...tout ça pour dire j'aime d'amour les RE en général, j'aime le gameplay de cette série depuis le premier épisode. C'était pour remettre les choses dans leur contexte historique de l'époque.
Des muscles et des guns, un jeu pour le Moggy Aspi Show!
Resident Evil 5 est un jeu plein de défauts. Level design minable sur certains passages, scénario à chier sur la globalité (ceci dit les anciens épisodes...enfin bref), boss final qui se finit en QTE, moments d'intense ridicule, provoqués par la musculature digne d'un maître de l'univers, sans le côté charmant gay-friendly du héros (je rappelle à qui veut l'entendre que Chris tabasse littéralement un rocher lors du combat final) ou encore un côté too much et surréaliste que seul Twin Snake a pu atteindre jusqu'à présent en gardant son sérieux (nous on le garde pas notre sérieux devant ça, mais bref encore...). Oui il y a à redire c'est un fait, mais...
Pour commencer, des défauts régulièrement mis en avant il y en a quelques uns que je ne comprends pas vraiment, ou que je n'ai absolument pas ressenti comme tel. Je pense tout d'abord à la maniabilité. On sera tous d'accord sur un point, dire que le jeu se manie comme Resident Evil 4, sortie en Mars 2005, n'est pas un argument valable pour le dédouaner sur la lourdeur globale des contrôles. Comme le jeu est définitivement action, et que dans ce registre entre 2005 et Mars 2009 (date de sortie de RE5) on a eu entre autres Gears of War et sa suite ou encore Uncharted (dans un style bien différent j'en conviens) il paraît étrange d'avoir l'impression de manier un pétrolier, comme dirait notre ami du grenier, alors que les ennemis eux se meuvent avec une vraie aisance.
A cela je répondrais, en particulier aux fans de la série : « cela vous a-t-il dérangé dans Resident Evil 4 ? » J'ai l'air de détourner le propos, mais c'est bien le cœur de ce qui chagrine quand on parle de Resident Evil 5. On le compare sans cesse à son prédécesseur, à juste titre puisque ces deux volets canoniques de la saga ont tout le gameplay et la structure quasi identiques. Dans le même temps, on met en avant Resident Evil 4 pour décrier le 5. Au bout d'un moment il faut savoir ce qu'on dit aussi. Si vous considérez que la jouabilité du cinquième épisode est handicapante, alors vous devez admettre que celle du 4 l'est tout autant. En revanche si vous avez très bien su vous accommoder des contrôles du quatrième (comme moi) vous devez admettre qu'ils ne sont pas plus gênant, faute d'être meilleurs certes, pour le cinquième ; à moins que vous soyez entre temps devenu extrêmement mauvais ou que vous ayez trop joué à des jeux Ninja Theory, ce qui revient au même.
L'autre critique souvent adressée qu'en revanche là je ne pourrais justifier, puisque je n'ai jamais eu de souci avec, c'est l'IA associée à Sheva. Pour rappel, ce volet propose une histoire complètement coopérative avec un second personnage, gaulée comme une déesse (histoire de pas être dépareillée d'avec Musclor) qui peut donc être remplie d'une âme humaine ou bouger par la magie de la programmation informatique. Je n'ai JAMAIS eu aucun souci avec l'IA de Sheva. Alors je rappelle également que je suis le mec qui n'a JAMAIS eu de bug qui bloque une quête en 500h de Oblivion, 150h de Fallout 3, 75h de Fallout New Vegas et 125h de Skyrim...ceci explique peut-être cela. J'ai peut-être une chance qui confine à l'insolence, mais sans mentir, ma Sheva a toujours été utile, ne gâchait jamais les balles et ne s'est jamais bloquée à un endroit ou à un autre. Sur ce point donc...it's a tie (non pas une cravate).
Elle ne m'a pas gâché une seule balle...
Elle m'a délivré plus d'une fois avec son Falcon Kick! Sheva, what else?
Pourtant, je fais des concessions. Oui le gameplay aurait pu (dû) être meilleur, mais il n'est pas pourtant plus atroce que le quatrième. Impossible de descendre l'un sur ce point sans descendre l'autre avec. Le garrador de RE4, c'est autant la misère niveau déplacement, que le bourreau de RE5. C'est un fait. L'IA, je vous ai dit ce qu'il en était pour ma part, ça n'a pas été un souci. Le dernier point qui là en revanche me fait bondir et sortir ma pancarte « don't make me bitch-slap you ! » c'est l'argument suivant :
De toute façon Resident Evil 5 c'est de la traîtrise, ce n'est plus un Survival/Horror...
Oh my...comment dire à toute les personnes qui peuvent bien sortir une ânerie pareille que la trahison, c'est déjà Resident Evil 4. Le jeu est très bon, génial, qu'on s'entende bien ; je l'ai terminé à de nombreuses reprises sur GameCube, puis sur PlayStation 2 et c'est parmi les très rares jeux dont j'ai fait quelques tentatives de speed-runs ; à ma modeste mesure, 2h53 en normal sans restrictions particulière. Mais ce jeu n'est pas effrayant une seule seconde! Le seul vague stresse que je me paye de manière systématique (surtout sur les speed-runs) c'est la première pente où des pécores font rouler un rocher (le même qui se fera tabasser par Chris des années plus tard) et qu'il faut esquiver avec un QTE de merde qui change évidemment à chaque fois. C'est vrai que l'attaque du rocher géant, c'est à se chier dans le froc au moins autant que Pyramid Head qui gang-bang deux mannequins dans Silent Hill 2.
Pour moi c'est l'argument le plus irrecevable que l'on puisse bien mettre en avant. Resident Evil 5 n'est pas un survival/horror, pas plus que ne l'était son prédécesseur. Ce n'est pas parce que l'un se passe dans un trou du cul paumé de l'Espagne et que l'autre est en Afrique au soleil, que l'un est un survival/horror et que l'autre en devient d'un coup un jeu d'action. Les deux sont des jeux d'action, deal with it !
Là, ma réaction aurait été différente et le débat aurait eu lieu d'être.
Dans leur domaine, je trouve qu'ils se débrouillent très bien et encore maintenant, je pense que les deux jeux valent d'être joué. La vraie différence que je ferais entre les deux, c'est bien entendu l'ambiance qui n'a strictement rien à voir mais surtout la façon dont doit être abordé le jeu. Resident Evil 4 à l'avantage d'être un jeu solo parfaitement équilibré à quelques bémols près. Certains passages sont un peu lourdingues de mon point de vue notamment celui où il faut maintenir les ennemis hors de portée de Ashley et son adorable bouille de blondinette. Le mode mercenaries ajoute de la rejouabilité avec son scoring et le jeu comme je le disais plus haut est un parfait candidat pour qui voudrait se lancer dans le speed-run.
Avec ses grandes oreilles et sa bouille d'ange, elle donne envie de faire des miracles, même dans une scène bien nase!
Resident Evil 5 n'a pas la même portée en solo tout simplement parce qu'il ressemble trop au quatrième sans en avoir le rythme. Pourtant, je ne boude pas mon plaisir. Si j'ai effectivement trouvé le labyrinthe du cargo, la scène en voiture ou le combat final bien pourri, j'ai malgré tout aimé le jeu en solo mais surtout en coopération ! Car oui de cette génération de console je peux vous assurer que ce cinquième épisode de Resident Evil est l'un des meilleurs en coopération, notamment dans la difficulté maximum où il devient presque plus dur qu'accompagné d'une IA. L'avantage de ce mode de coopération, c'est qu'il oblige à vraiment jouer à deux et pas chacun de son côté. On essaye de se maintenir en vie, de ne pas chourer les munitions de son pote, de récupérer les trésors, et la quête du 100% en devient beaucoup plus fun. D'ailleurs au passage c'est l'un des rares jeux sur lesquels chercher les 1000G est non seulement faisable mais en plus fun puisque faisable en coopération, ce qui est relativement rare.
Un petit coup de main l'ami? Au sens figuré pas au littéral...quoique!
Je ne trouverais probablement pas d'argument pour racheter le jeu à vos yeux. Il est bourré de défauts et pour un épisode canonique, il n'est pas à la hauteur de ce qu'on en attendait. Mais ça j'ai mis du temps à le voir, pour la simple raison que j'y ai joué avec beaucoup de plaisir et qu'à ce jour je l'ai même fini plus de fois que Resident Evil 4. En fait le but avoué de ce billet n'est pas tant de vous dire que RE5 est bon, ça j'en reste persuadé, mais qu'il est loin d'être aussi mauvais que cela a été dit. Je pense que la différence de ressenti que je peux avoir avec cet épisode vient du fait que pour moi la saga est morte avec le quatrième volet. Pour moi il y a Resident Evil, Resident Evil 2 (le meilleur), Resident Evil 3 : Nemesis, Resident Evil : Code Veronica (pas mauvais, m'enfin bon), Resident Evil Zero et c'est tout. Je ne considère pas comme une suite un jeu qui change complètement de style et c'est ce qu'a fait Mikami avec le 4. Oui je suis de ceux qui pense que Splinter Cell Conviction n'est pas une vraie suite...ça n'a rien à voir avec la qualité, c'est juste l'esprit qui n'est pas le même. Donc voilà ce qu'il en est pour ma part. J'aime Resident Evil 4. Et j'aime Resident Evil 5, sa jouabilité qui fait aussi son charme en fait, ses graphismes à tomber par terre même s'il n'y a pas de moteur physique, ses passages émotions (oui j'aime la séquence avec Jill) qui sont parfois cassé par du nanardesque (it's cailloux-time !). Et ? Ah oui et je vous emmerde !