Une musique pour l'ambiance de déprimme dans laquelle je suis...

Il est minuit et quart et nous sommes le 25 juillet 2012. Je suis dégoûté. Vraiment dégoûté. Ce qui s'annonçait comme ma grande soirée de cinéma de cette année a viré au fiasco...pour bien comprendre pourquoi, je vais devoir vous expliquer comment je suis allé voir le film ; petit flashback sur ma life.

Nous sommes le 23 juillet et il est 22h et quelques. Akiru et Citadel, mes deux squatteurs préférés sont chez moi comme d'habitude pour jouer ou regarder des nanars. En pleine partie de Hidden in Plain Sight, on se dit qu'il faudrait commencer à voir les horaires pour le film de l'année déjà consacré avant même de l'avoir vu. Après avoir rallumé le PC et cherché les séances au MK2 Bibliothèque (notre QG depuis quelques mois maintenant) je constate que des avant-premières supplémentaires ont été rajoutées. En plus de celle de 18h20 et 21h30, il est possible d'acheter des places pour une séance en VOST de 21h40. Me retournant vers mes deux compères, je lâche un joyeux « ça vous dit qu'on se le fasse demain soir The Dark Knight Rises ? ». Leurs visages enjoué me servent de réponse ; nous mettons nos CB à l'emploie...

Histoire de se rafraîchir la mémoire et par la même occasion de revoir l'un de nos films cultes par excellence, nous décidons de regarder The Dark Knight pour la vingtième fois au moins (j'avais déjà revu Batman Begins récemment). Le samedi précédent, la Fnac Montparnasse m'avait fait défaut et je n'avais pas trouvé le BluRay du second de la trilogie à temps pour la soirée. Me voici donc à chercher à minuit 00h30, le 24 Juillet, une version rippée pas dégueulasse (sachant que le BR est en route par voie postale) à passer sur la nouvelle télé du salon. Le premier MP4 merde, le second ne passe pas sur mon Lecteur DVD. La dernière version est de piètre qualité esthétique mais son format ''.avi'' fait l'affaire. A 2h du matin passé nous finissons donc le film plus heureux et impatient que jamais d'aller voir l'avant-première.

Pour s'éviter la cohue aux bornes de retrait nous arrivons à 20h40, une bonne heure en avance. On tire nos trois places et le temps d'acheter un truc au Monop' hors de prix (1€90 la bouteille d'Orangina de 50cL) et du pop corn en quantité, on se met dans la fil pour notre salle, la numéro 04. A côté de nous sur les starting-block, la file de la salle numéro 05 avance pour la séance de 21h30...en VF ; les boulets. Nous les voyons rentrer et dix minutes plus tard c'est notre tour. L'excitation est à son comble.

On trouve trois places côte à côte sur le côté. Je m'en accommode pleinement du moment qu'on est pas répartie sur toute la salle. D'autres n'auront pas notre chance mais on s'en fout, c'est leur souci. Le film démarre, sans fioriture, pas de bande-annonce, pas de pub, juste le logo de Warner après le Visa d'Exploitation. Les gens sont chaux...ça applaudit déjà alors qu'on en est encore au logo de DC.

J'ai du mal à rentrer dedans directement. Je pense que l'excitation y est pour quelque chose, mais c'est un peu dommage parce que ce coup-ci encore, Nolan fait dans le démarrage en trombe. C'est du niveau de Inception sans conteste. Le méchant est là. Pas juste à l'écran...il est là, un charisme qui déchire tellement que je suis en train de me dire que le Joker sera dépassé avant la fin du film. Ça avance un peu et au bout de dix minutes je dirais, je suis enfin dedans.

Chacun des personnages est intéressant à suivre. Joseph Gordon Levitt, Gary Oldman, Morgan Freeman, Michael Caine (ce génie). Même ma plus grosse interrogation, Anne Hathaway est vraiment présente. Surtout Christian Bale dégage enfin la classe de Bruce Wayne et de Batman réuni, chose qui était plus mitigée pour moi sur les deux volets précédents. Enfin dégage la classe de Batman...sur ce que j'en ai vu.

How about a magic trick? I'm gonna make this movie...disappear!!!!

Au bout d'une cinquantaine de minutes dans le film, enfin, le chevalier noir déboule dans une scène de poursuite qui promet d'être aussi légendaire que ce début de film déjà palpitant. Soudain Bane (enfin je crois) crie : « éteignez les lumières »...

Et là l'écran s'éteint!

Au début, on croit tous à un effet de style. Et puis en quelques secondes, on réalise que les sous-titres ont disparu, mais que le son lui, est bel et bien là. Là c'est la panique. Le charisme de Bane surpasse l'écran et on se prend le quatrième mur de plein fouet. On se retourne tous, on crie, on s'insurge et quelqu'un prend l'initiative d'aller prévenir un salarié du MK2. Deux minutes plus tard, pendant que certains se bouchaient les oreilles pour ne pas se faire spoiler la scène auditivement, la salle se rallume et on nous demande de patienter.

C'est carrément le manager qui vient nous expliquer que c'est un peu confus et que dans 5 minutes « OUUUUUUF » on saura ce qui se passe « OOOOOOooooooh ». Une ou deux minutes s'écoulent et pendant une fraction de secondes, la lumière s'éteint de nouveau, soulagement général et « hourra » dans la salle. Forcément quand elle se rallume, on rit tous, plus par nervosité qu'autre chose. Il est maintenant 00h48 et avec mes deux compères nous nous sommes fait volé notre avant-première pour un film qui est de ce qu'on en a vu, magistral. La suite dans quelques heures...on va se taper la séance de 10h35.