Aujourd'hui, j'étais sur Paris, rue Vaugirard, près du croisement de la rue Convention, avec la chance d'avoir du beau temps ; un ciel bleu éclatant et un soleil splendide. Je devais en profiter pour voir quelques personnes, mais au final, ça s'est changé en une IRL assez géante au fur et à mesure des êtres de mon passé que j'ai vu défiler dans la rue. Comme le Monde est affreusement petit, surtout quand on traîne dans son quartier natal.

 

J'ai d'abord croisé deux amis de primaire et de collège que je n'avais pas revu depuis une éternité. Je sers la main au premier et le second me fait la bise. Okay, pourquoi pas. Ceci étant dit, quand je fais la bise à un garçon, c'est la plupart du temps parce qu'il est de ma famille ou que je le connais très bien et depuis longtemps. Je les connais depuis un certain temps, mais toujours est-il que ça m'a un peu fait tilter sur le moment. On parle de la vie...enfin de ce dont on parle toujours quand on a pas vu quelqu'un depuis longtemps : « Alors tu fais quoi de beau ? » sous-entendu « Quelles études mènes-tu ? Quel est ton job ? Qui êtes vous, quelle formation avez vous ? ». Bref, toutes ces questions qui devraient être sans intérêt et qui ne révèlent pas vraiment qui sont les gens à qui l'on parle...

Après quelques secondes de discussion, sortent d'un centre commercial que je n'avais jamais vu (et ce n'est pas faute de ne pas passer dans le coin) quelques gameblogers avec qui je devais aller manger, il me semble. Je sers une ou deux mains et encore une fois, un gamebloger se penche pour me faire la bise. Je sais qu'on s'apprécie beaucoup Infy, mais tout de même, depuis quand tant de garçon font la bise pour dire bonjour ? Je n'ai pas vraiment le temps d'y réfléchir que le groupe se met en marche. Je commence à discuter avec Zig qui me dit : « Donc tu as payé un billet d'avion pour venir à une IRL aujourd'hui ?

-Comment ça ? Non...

-Bah t'était pas au Canada ?

-... »

 

Je suis en train de rêver.

 

Pas de panique. Ça m'est déjà arrivé de me réveiller en plein rêve. C'est une sensation que je n'apprécie guère et pour cause, je suis déjà resté coincé dans cet état pendant quinze minutes d'affilées. Quinze minutes qui semblent être une éternité quand chaque détail étrange provoque une bouffée d'angoisse. En l'occurrence, au moment où je m'en rends compte, je tourne la tête et il n'y a personne dans la rue, ce qui est une bonne chose. Je respire un grand coup et je réveille dans mon grand lit.

 

Je reconnais mes draps rouges et ma chambre plutôt vaste de l'université. Je prends une minute pour me sortir de cet engourdissement mais je suis plutôt en forme. Comme tous les matins depuis que je suis arrivé, je vais chercher mon portable posé sur mon bureau pour regarder l'heure : 9h06. Il n'a pas sonné à 8h30 comme prévu ; j'ai normalement une sortie au Mont St-Anne qui promet de magnifiques photos. Je regarde par le vasistas l'état du temps ; le vent fait trembler les stores et même s'il fait trop noir pour voir ce qui se passe dehors, j'entends la pluie frapper le mur extérieur. Il fait noir ?

Je vérifie de nouveau l'heure sur mon portable : 23h36. Je ne suis pas fou, j'ai bien dormi au delà minuit. Qu'est-ce qui se passe avec ce portable ? Normalement il est réglé à l'heure locale. Je devrais peut-être allumer le PC pour regarder l'heure sur Internet...attends mais depuis quand j'ai un lit deux places dans ma chambre universitaire ? Et la porte n'est pas du tout à droite de mon lit, elle est à l'opposé.

 

Je suis encore en train de rêver.

 

Ce coup-ci je me réveille directement. Dans mon lit, mon vrai et fatigué comme on l'est après un mauvais rêve...après deux mauvais rêves. J'ai encore envie de dormir, mais si je me bouge un peu, j'aurais le temps d'écrire ça avant que ça s'efface de mon esprit. Je prends juste des notes, comme ça je pourrais le rédiger au propre plus tard. Il est quelle heure du coup ? 7H58...bon j'ai le temps, on part à 9h30 de la fac. Allez hop, j'allume l'ordi et je commence à taper : « Aujourd'hui, j'étais sur Paris, rue Vaugirard... ».