Je vous propose aujourd'hui un petit survol d'un bout de mon enfance. Comme beaucoup de gamins ayant grandit dans les années 90, j'ai eu un coup de foudre pour les dinosaures. Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles, les fiches sur les dinosaures en relief (avec les lunettes aux verres rouge et vert), et bien d'autre produits dérivés de ses animaux disparus. Toute une époque. Mais aujourd'hui je voudrais vous parler plus précisément du déclencheur, le fantastique film de Steven Spielberg, sortie en 1993 mais aussi d'où il vient et de ses versions vidéoludiques. C'est partie pour une petite rétrospective sur Jurassic Park!

 

 

Commençons par le commencement. Jurassic Park est à la base un roman de Michael Crichton sortie en 1990. L'auteur décédé en 2008 signe avec son roman, non seulement un excellent divertissement à suspens, mais aussi une bonne analyse, ou en tout cas un avis assez éclairé sur la science, ses dérives et parfois même avec un point de vue assez intéressant sur l'écologie. Cela reste mon avis bien sûr, mais il mérite vraiment qu'on le lise, à la fois par sa forme et son contenu.

Jurassic Park démarre sur d'étranges incidents se produisant sur les côtes du Costa Rica. Un homme meurt dans une petit dispensaire suite à des blessures énormes, griffures et morsures jamais vues, blessures soit disant provoqué par une pelleteuse sur un chantier. Une enfant est agressé sur une plage par des lézards aux caractéristiques physiques bizarre...les rumeurs se répandent au près d'une population superstitieuse. Mais la vérité est loin des ombres du vampire qui s'attaquerait aux bébés dans leur sommeil. La réponse se trouve au large sur une île achetée par un excentrique riche dont le projet est de faire un parc d'attraction très particulier.

Le reste vous le connaissez sûrement si vous avez vu le film qui reprend grosso modo la trame du livre (en utilisant certains éléments pour les deux films d'après). L'île abrite un parc d'attraction dont le thème est le Jurassique, période appelée l'âge des dinosaures. Ca tombe bien car le bonhomme s'est servie de son argent pour faire revivre les sauriens disparus. Son projet insensé et pharaonique doit évidemment être viable et rentable, et c'est donc la visite des experts et d'un avocat que l'on suit dans le livre comme dans le film. Visite qui se passe comme je l'ai dit à peu de choses près de la même façon catastrophique dans le film comme dans le livre.

Cette chute des ambitions de Hammond est en bonne partie une critique de la science aveugle et la confiance sans limite que l'on peut avoir dedans. Cette notion est vaguement retransmise dans le film qui est pour moi un chef d'œuvre du cinéma mais pour d'autres raisons. Quoi qu'il en soit, dans le film comme dans son origine, c'est par le personnage de Ian Malcom qu'elle intervient. Le théoricien du chaos tient sans cesse à démontrer que le nombre de variables est beaucoup trop large concernant ces monstres préhistoriques pour qu'un tel parc soit viable. Il met en lumière également le fait que la vie à choisi d'éliminer les dinosaures et que les ramener, c'est se prendre pour Dieu. Le point aussi que j'ai apprécié dans la manière dont il est abordé dans le livre, c'est que la science dont Hammond fait usage est une simple appropriation. Il prend quelque chose pour l'appliquer et ne passe pas par toute les phases réflexives et étique que l'étude de cette science a du amener à ses découvreurs. Je ne vais pas aller plus loin, car déjà je ne suis pas un très bon analyste, mais surtout parce qu'il vaut mieux le lire soit même pour y voir un accord ou pas avec le contenu mine de rien riche de ce thriller très divertissant.

Cette partie contient quelque spoilers. Pour les gens qui n'ont pas vu le film et qui devraient avoir honte, ce n'est pas bien grave de se spoiler celui ci, mais bon on ne sait jamais, je préviens!

 

En 1993, Spielberg fait une adaptation juste brillante de ce roman. Pas parce qu'elle reprend trait pour trait l'analyse de Crichton, où parce qu'elle entraîne une réflexion profonde sur la science, mais tout simplement parce que comme beaucoup de film de Spielberg, les effets spéciaux bluffants servent un film très bien narré, avec des acteurs et personnages au top, divertissant et tout simplement mémorable, qui donnera à de nombreux réalisateur l'occasion de s'en servir comme référence. Si vous avez vu le Godzilla américain vous comprendrez.

L'idée de cet article m'est venue tout simplement lorsque j'ai revu le film il y a une semaine. Première chose, 17 ans plus tard, ce film refuse de vieillir! Je vous assure que ce n'est pas de l'acharnement de fanboy. Les CGI* sont, on est d'accord, dépassées par les nouvelles techniques d'animations et de textures qui permettent de faire n'importe quoi aujourd'hui. Mais la contrepartie, c'est que le coût et la qualité de ses images ont forcé le réalisateur a être intelligent, ce que nombre de nouveaux venus dans le cinéma m'ont l'air d'avoir oublier. Encore une fois je ne ferais pas mon lourdingue fan de vieux films, qui reprochent aux nouveaux leur abondance d'effets. Mais Jurassic Park est l'exemple typique de comment les limitations techniques peuvent être brillamment contournées pour un résultat plus probant.

Car le film n'utilise la 3D (pas relief entendons nous bien) que lorsque cela est nécessaire. Le reste du temps on a droit à des animatronics qui eux sont d'une crédibilité incroyable. Comme quoi...

Du coup revoir Jurassic Park ne nécessite pas ce petit moment où dans son cerveau on rétrograde histoire de faire abstraction des lacunes techniques. On le regarde presque vingt années après comme à sa sortie, la gueule grande ouverte devant la réalisation et les scènes cultes qui pleuvent. L'entrée en matière avec l'attaque du raptor pendant son transfert en cage, la description du velociraptor fossilisé. Je ne sais pas vous mais moi c'est à ce moment là, étant môme que j'ai découvert que les dinosaures avaient plus de points communs avec les oiseaux que les lézards. L'arrivée sur l'île est aussi un grand moment, avec la musique de John Williams. D'ailleurs ce thème qui est fantastique est mon préféré du compositeur avec celui de Star Wars Episode One et Hedwige Theme de Harry Potter and the Philosopher's Stone (qui est au final le thème récurrent de la saga au cinéma). Cette arrivée est d'ailleurs l'occasion de la vision du premier dinosaure du film, un brachiosaure, peut-être le seul moment où les CGI font datés et encore cela se remarque à peine grâce à la qualité des plans utilisés.

Evidemment la scène culte du film est l'arrivée magistrale sur le devant de la scène du Tyrannosaures Rex, précédée par l'effet spécial le plus compliqué du film. C'est une anecdote très connue, mais le coup du verre d'eau qui forme de parfait cercle à sa surface aux mouvements de l'arrivée du T-rex a été le plus gros casse tête que l'équipe du film ai eu. Au final il me semble que la solution a été d'utiliser les ondes sonore d'une corde de guitare...à revérifier. En tout cas, je vous passe l'attaque des raptors dans la cuisine, le bras coupé sur l'épaule de Laura Dern, le Triceratops malade sur le ventre duquel Sam Neill pose son oreille, la chute de la voiture du haut d'un arbre, la démonstration de la théorie du chaos par Jeff Goldblum à l'aide d'une goutte d'eau, et bien sûr l'attaque du pauvre Martin Ferrero sur les chiottes. Tout est absolument culte dans ce film! Et la dernière apparition du T-rex est juste l'apogée de cela.

Voici l'ensemble des raisons qui font de Jurassic Park encore aujourd'hui l'un de mes films préférés assurément dans mon top 25 (peut-être que je le ferais un jour celui là) à la fois par pure nostalgie de ce temps où je voulais être archéologue (un mélange entre Indy et Alan Grant) et parce qu'il est l'un des tout meilleur film que j'ai vu...

Pour conclure je vais vous toucher deux mots sur l'exploitation vidéoludique qui a été fait de la franchise. Oui je n'aborde pas les deux autres volets qui sont des bons films, divertissants et qui comme je le disais plus haut réutilise certains passage du premier livre Jurassic Park, mais qui ne sont pas aussi bon que le premier (loin s'en faut). Alors il y a eu finalement pas mal de jeux autour de la marque Jurassic Park et dans l'ensemble pas vraiment de vraies bouses. On a évidemment beaucoup de side-scroller de base étant donné la période ou le film est sortie, cela dit il y a également eu un jeu de gestion sur PlayStation 2, Xbox et PC, un Party Game toujours sur PC et un truc très étrange sur 3DO...

Personnellement je n'ai possédé que Jurassic Park sur MegaDrive, un side-scroller donc qui proposait d'incarner soit Alan Grant (Sam Neill) soit un velociraptor. Ca ne suivait pas exactement la trame du film, puisque Grant était attaqué par un T-rex, tout seul dès le début, ceci dit le scénario à l'époque...Le jeu était loin d'être mauvais, j'en avais parlé dans mon article sur les jeux qui adaptent un univers. Je l'ai un peu ressortie pour voir et certes les graphismes n'étaient pas extrêmement variés et colorés, mais le délire réaliste était assez bien retranscrit et le jeu est encore agréable à jouer. Par contre les thème musicaux sont bizarrement très glauques je trouve, et contraste avec l'aspect grande aventure du thème de John Williams. En tout cas c'est une sympathique adaptation, même si je m'imagine le même délire un jour en HD...le panard!

J'en finis enfin avec ce survol de cette licence que j'aime tant. J'espère vous avoir donné envie de lire ou relire, de voir ou revoir et de jouer ou rejouer Jurassic Park. Une chose est sûre me concernant je ne remercierais jamais assez Steven Spielberg d'avoir créer ce monument...

*CGI: Computer-Generated Image (Imagery)

 

Rappel du concours Toy Story c'est par ICI!