L'arrivée en trombe de la PS1 est surtout l'occasion de voir enfin éclore une quantité assez impressionnante de titres en 3 dimensions, qui prennent alors tout leur sens grâce à la nouvelle architecture de ces consoles next gen, qui offrent bien de nouvelles possibilités, dont celle d'afficher enfin des polygones et des textures à peu près cohérentes. Une aubaine pour les développeurs qui emboitent le pas à ce qui est, au-delà d'un effet de mode, une véritable révolution technique, qui va transformer durablement le média. Et certains vont faire parler leur talent afin de s'assurer une place au soleil sur ce tout nouveau terrain de jeu qui s'offre à eux. Parmi les genres très vites plébicités, on retrouve immanquablement les jeux de combat, qui dans la foulée d'une période dorée en 2 dimensions, aussi bien en Arcade que sur consoles 16 bit, comptent bien remettre le couvert, avec de toutes nouvelles licences, cette fois toutes de polygones vêtues. Chacun fourbi donc ses armes, et se concentre sur le développement des futurs titres à succès afin de porter au firmament les nouvelles 32 bit, et surtout, embellir encore un peu plus cette PS1 qui fait déjà tant parler d'elle. 

Pourtant, et presque contre toute attente, le premier coup est bien porté par Sega, en principal concurrent de Sony, qui dégaine sur sa toute nouvelle Saturn une pépite tout droit venue du monde de l'Arcade: Virtua Fighter. Et devant le succès et le plébiscite critique et commercial que connait la firme à l'occasion de la transposition de ce tout premier jeu de combat grand public en 3D, les concurrents renforcent encore leurs convictions! La messe est dite: Les machines de 4ème génération devront être fournies en titres du genre afin de se démarquer. Sony le premier comprends que se joue ici une grande partie du succès de sa console, et accélère le pas, signant à tour de bras accords et partenariats avec les grands développeurs, qui souhaitent avoir leur mot à dire en la matière. Le résultat sera sans doutes au-delà de toutes les espérances, puisque c'est une véritable déferlante de titres de baston qui s'abat sur le joueur qui ne sait plus donner de la tête, et si Battle Arena Toshinden, développé par le quasi inconnu Tamsoft, malgré des mécaniques pour le moins primaires, est lui aussi un succès retentissant, autant dire que dès lors que les grands noms du métier vont se mettre à la tâche, il sera difficile de départager sur la ligne d'arrivée les meilleures productions et ainsi déterminer le Top 5 des plus grands jeux de combat en 3D, parus sur PS1! 

 

Numéro 5: Bushido Blade 2

On débute cette sélection par l'un de mes titres préférés, qui prends quelque peu le genre à contre courant, en imposant un rythme radicalement nouveaux aux combats, avec une issue bien souvent surprenante. Suite d'un titre qui, déjà, pose les bases d'un genre quelque peu à part, Bushido Blade 2 perfectionne sa technique et son style afin de vous offrir une expérience à la croisée des chemins entre  jeu de combat classique teinté d'une atmosphère pesante, envoutante, et un duel au sabre, que ne renierait pas tout bon samouraï qui se respecte. Tout d'abord, au-delà du choix du personnage, qui fixe habituellement les règles et donne de très utiles indications sur les forces en présence, bien choisir son arme est ici tout aussi important, voire prédondérant. Mais les choix cornéliens ne s'arrêtent pas ici, et après une rapide première analyse de la situation, il vous faudra vous adapter au style de votre adversaire, ainsi qu'au terrain, puis alterner avec efficacité entre les différentes gardes, haute, basse, ou intermédiaire que propose le jeu. Une fois votre arme choisie et votre garde assurée, ne soyez toutefois pas trop pressés de vous jeter à l'attaque. En effet, dans Bushido Blade 2, point de jauge de vie, le moindre coup d'épée, de sabre ou de lance bien placé peut vous être fatal, et vous coûter un bras, voire votre tête. La voie du sabre et la vie d'un samouraï n'est décidement pas de tout repos, et Squaresoft l'a bien compris, ne renouvellant pas l'expérience sur les générations de consoles suivantes. A noter que les musiques du regretté Ryuji Sasai, dont c'est les dernières compositions pour un jeu vidéo ici, s'inscrivent parfaitement au coeur de l'expérience, et participent à faire de ce jeu un trésor quelque peu particulier. Le développeur Lightweight poursuivra, avec un succès moindre cependant, ses efforts sur la série Kengo, pour que l'âme de ces guerriers perdure malgré tout. La moindre des choses était de rendre honneur au charme particulier de Bushido Blade 2 aujourd'hui au sein de ce classement!   

 

Numéro 4: Tobal 2

DreamFactory, en voilà un nom bien trouvé pour un studio de développement! Fort de son expérience sur un premier volet très convainquant, et surtout s'appuyant sur la grande expérience de son directeur, Seiichi Ishii qui sort alors de la création de titres tels que Virtua Fighter ou Tekken, DreamFactory va proposer un jeu qui restera dans les annales, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord il est, en dehors des éternelles déclinaisons en jeu vidéo de Dragon Ball, le seul titre à proposer un design original du grand mangaka Akira Toriyama, de quoi immédiatement mettre en lumière cette production. Mais c'est loin d'être le seul atout de Tobal 2, qui s'appuie également sur une technique en tout point irréprochable et clairement en avance sur son temps. Le titre tourne en 60 images par secondes, ce qui en 1997 est assez rare pour être remarqué, et surtout, permet de faire vivre au joueur une expérience, manette en main, d'une fluidité absolument grisante, et ce, même si elle est rendu possible par le biais de concessions graphiques importantes, notamment au niveau des décors. La fluidité des joutes, qui se rapproche dans l'esprit de ce que propose Virtua Fighter, avec quelques subtilités supplémentaires au niveau des choppes ou l'ajout de boules de feu, le place indéniablement en haut de la liste. Mais c'est aussi et surtout, touche Squaresoft oblige, ses éléments de RPG, qui finissent d'en faire un véritable ovni du genre. En effet, on peut faire monter son personnage en expérience à travers les différents donjons que l'on traverse, et différents adversaires que l'on rencontre. Encore mieux! On peut recruter ses adversaires, et en faire des personnages jouables à part entière. Une idée absolument unique en son genre, qui permet au joueur qui termine le mode histoire, d'incarner pas moins de deux cents (oui vous avez bien lu!) personnages différents. Un certain nombre d'entres eux étant très similaires, nombre oblige, il n'en demeure pas moins que le roster est digne de figurer dans le Guiness des Records! Pour l'ensemble de ces éléments novateurs, et pour sa réalisation époustouflante, il était impensable d'écarter Tobal 2 du classement du jour.

 

 

Numéro 3: Soulblade

C'est par une introduction de folie que débute votre aventure au sein de l'univers Soulblade. Et nous parlons à juste titre d'univers ici, puisque nous avons bel et bien à faire au premier épisode de la future saga des Soulcalibur, qui continue de couler des jours heureux sur nos consoles actuelles. Que vaut donc ce premier épisode de la série, paru sur PS1 fin 1996, et en Arcade une année auparavant, au-delà de son introduction phénoménale? De l'or diront certain! Dès les premiers pas en sa compagnie, on sent que Namco a résolument envie de créer un jeu qui marquera les esprits et servira de maître étalon à ce sous-genre, spécifiquement dédié à l'arme blanche. L'essentiel des qualités présentes dans les opus suivants sont déjà solidement en place. Soutenus par une réalisation déjà magnifique, malgré les limites de la PS1, le tout associé à une action d'une grande fluidité, et une grande liberté d'action laissée aux personnages. Ceux-ci sont déjà assez nombreux et possèdent une variété de coups suffisamment importante pour contenter tout le monde. On naviguera ainsi avec cette dizaine de personnages, dotés de griffes acérées, haches de guerres, nunchaku ultra véloces et autre lames imposantes, afin que l'histoire de la Soulblade, l'épée dont le jeu tire son nom, nous révèle tous ses secrets. L'ajout du mode histoire sur la version console du jeu est un véritable plus, qui le dote d'une durée de vie considérable. Une bonne façon pour Namco de justifier l'achat de ce titre sur la 32 bit de Sony, et une excellente manière de s'entrainer avant d'affonter ses amis. Soulblade est en définitive le jeu de combat parfait de la PS1, beau, fluide, avec des musiques entrainantes, et une beau casting de héros dotés d'armes blanches redoutables. Il ne lui manque qu'un semblant de folie afin de prétendre à une place plus élevée au sein de ce classement, qui le place tout de même au pied d'un podium d'un niveau très relevé.   

 

 

Numéro 2: Tekken 3

Une folie que l'on va retrouver dans les deux titres qui vont suivre...A commencer par le magnifique et ultra complet Tekken 3, qui sort lui aussi de l'usine à rêves de Namco, quelques mois après Soulblade, relevant encore d'un cran le niveau de maîtrise alors stratopshérique aquis par Namco sur la 32 bit grise de Namco. Le jeu affine encore un peu plus son gameplay et intègre pleinement les possibilités offertes par la 3D en matière de déplacements au sein de l'arène de combat. Petit pas de côtés et esquives latérales sont désormais une arme redoutable afin de mieux contrer votre adversaire pris au dépourvu. Et les bonnes intentions ne s'arrêtent pas au gameplay, puisque à l'image de son aîné et prédécesseur dans ce classement, Tekken 3 soigne également sa présentation, avec une introduction encore plus folle, et une réalisation toujours aussi parfaite. Et si mode histoire n'est pas aussi développé, il propose tout de même quelques moments sympathiques, et surtout, permet de mettre en lumière un casting pléthorique, de fait extrêmement varié, et  qui prends bien souvent des atours surprenants. Dans quel autre jeu de combat que Tekken 3 avez vous la possibilité de faire se combattre un panda géant, un tyrannosaure de poche, ou encore un pantin constitué de rondins de bois? Cet ensemble de personnages, aussi diversifié que loufoque, est, à la grande surprise des joueurs, très correctement équilibré, et leur permet de vraiment s'amuser avec l'ensemble des protagonistes, ce qui n'est pas un mince exploit. Cet originalité qui transpire de ce fantastique jeu de baston, on le doit sans doute à l'esprit un peu particulier de Masamishi Abe et son équipe, qui n'hésite pas à intégrer des éléments franchement novateurs et décalés au sein de ses productions. Une envie qui se retrouvera sur leurs titres futurs, tels que ceux de...la série des Pikmin! Un je de combat plus que parfait, avec un casting à peine croyable et une pointe d'originalité en prime. On tient donc notre grand vainqueur du jour! A moins que...     

 

Numéro 1: Rival Schools: United by Fate

A moins que Capcom ne se décide à se joindre à la fête naturellement! Afin de fêter dignement le passage de son genre de prédilection à la moulinette de cette toute nouvelle 3 dimensions qu'il s'empresse de maîtriser afin de proposer à la face du monde, un titre aussi incroyable que ne l'est la saga des Street Fighter dans un monde parfait fait de pixels. Ce titre qui réunit toutes les qualités requises pour atteindre le sommet aujourd'hui, et qui en fait un indémodable jeu de combat de la console, c'est Rival Schools: United by Fate. Un délire visuel, dans un univers résolument tourné vers le Shônen, porté par un casting haut en couleur, dans un cadre assez particulier pour un jeu de baston, mais tout de même très populaire au Japon, qui regroupe les différents élèves et professeurs d'un lycée pour le moins particulier. Le tout est mis en avant à travers tout nouveau CD, Evolution, ajout majeur de la version PS1 sortie à l'été 1998, et qui forme l'essentiel du mode histoire, tout en oubliant pas d'intégrer une multitude de mini jeux et autres délires, dont de nombreuses cut-scenes Anime du plus bel effet. Un cadre idyllique qui permet toutes les extravagances, et qui se traduit manette en main par un titre nerveux, fluide, 60 images par seconde oblige. Cerise sur le gâteau, le jeu permet d'alterner entre deux personnages sélectionnés avant le début de chaque combat, qui à la moindre sollicitation de votre part pourront former l'espace d'un court instant une équipe qui mettra l'adversaire au tapis par la grâce de combos ravageurs exécutés en duo. On se retrouve ainsi à alterner les joutes entre les footballeurs, baseballeurs, et autres adeptes de kendo qui entre deux grimaces et mimiques hilarantes enchainent les coups spéciaux délirants et les combos improbables. Si l'on ajoute à cela un habillage sonore parfait, et des graphismes colorés, on obtient ici une formule à mes yeux absolument délicieuse, et qui prouve que même en 3D, Capcom reste le chef de file incontesté du genre. On tient enfin notre grand vainqueur du jour avec Rival Schools: United by Fate!   

 

 

Il faut se rendre à l'évidence, la PS1 possède un pannel de titres dans le genre, tout à fait recommandable, qui, malgré les années et les limites techniques de la console au regard de ce qu'il est possible de proposer de nos jours, restent parfaitement plaisant à expérimenter aujourd'hui. Le savoir faire des équipes de développement était déjà bien en place, et la transition vers la 3D n'a pas posé de problèmes à certaines équipes talentueuses. Vous vous en doutez de fait, la liste ne s'arrête pas à ces 5 noms, ces 5 incontournables de la console, et s'il y a bien un jeu que j'ai du à grands regrets retirer de la liste du jour c'est bien ce diable de Bloody Roar 2, développé par les grands spécialistes du Shoot them up Eighting. Un véritable bijou, un de plus sur la console, qui vous permet de transformer votre protagoniste en bête féroce au moment opportun, afin de mieux annihiler l'adversaire, ajoutant une couche stratégique au gameplay déjà très nerveux. Une réalisation superbe et une maniabilité parfaite terminent de faire de ce jeu un défouloir obligatoire pour tout amateur du genre!

Vous prendrez bien quelques incontournables supplémentaires pour la route. A commencer par Street Fighter EX 2+, titre le plus abouti de la saga en 3D sur PS1, qui propose un gameplay plus que probant et une présentation classieuse, et ce même s'il n'atteint pas la perfection de ses itérations en 2D sur la même période, telles que celle proposée par Street Fighter Alpha 2. Une louche d'Ehrgeiz, ne fera non plus de mal a personne, et notamment aux fans de Final Fantasy 7, puisque ce titre met en scène, entre autres, les héros de ce RPG légendaire. Et il le fait avec talent, puisque les développeurs en charge de la série Tobal sont ici à la baguette.  Impossible de passer également sous silence le premier volet de la célèbre saga de la Team Ninja, qui a bien vu le jour sur PS1: Dead or Alive. Ses abondantes poitrines ne nous font pas oublier toutes les qualités techniques de ce jeu toujours aussi plaisant à prendre en main aujourd'hui, et ce même s'il est légèrement meilleur sur la 32 bit de Sega. Enfin, comme vous l'avez sans doutes lu en introduction, il est difficile de ne pas mentionner Battle Arena Toshinden, car au-delà d'être le premier véritable jeu du genre à connaitre le succès sur PS1, il possède, pour l'époque, une réalisation tout à fait honorable, et nous a tous permis de nous familiariser, avec un gameplay réduit à sa plus simple expression, aux joies du jeu de baston polygonal!

Comme d'habitude sur ce blog, n'hésitez pas à commenter, remettre en question ce Top 5, et donner quelques annecdotes sur vos jeux de combat en 3D favoris sur la 32 bit de Sony. Tout le monde a un jour touché de près ou de loin à l'un de ces titres!

Et à très vite pour un nouveau Top, qui fera la part belle à la baston, sur Saturn cette fois!