Il y a eu un monde avant Mickey, aussi incroyable que cela puisse paraître vu d'aujourd'hui. La célèbre souris est tellement ancrée dans les esprits que l'on oublie souvent d'où elle vient, et qu'elle fut son parcours. C'est de cela dont parle Epic Mickey, des origines du personnage. Et de celui qui était là avant lui.
 
Sorti sur Wii en 2010 en grande pompe, le titre est un jeu de plate-forme avec une notion de motion-control pour contrôler le pinceau (j'y reviens plus bas). Graphiquement très joli quoique parfois fouillis et maniabilité au poil sauf en ce qui concerne le motion-control (j'y reviens plus bas), le jeu est un développement de Junction Point Studio dont le fondateur n'est nul autre que Warren Spector, créateur du mythique Deus Ex.
Il convient également de citer James Dooley -ancien assistant d'Hans Zimmer - qui compose ici une bande originale absolument fabuleuse, digne des grands films d'animation.
 
Fantasia 2010
Je copie-colle ici le résumé du synopsis du jeu tel que visible sur Wikipédia car très bien fait (et tel un élève de 5ème devant faire un devoir sur Jean-Baptiste Poquelin) : Avant même qu'il ne soit aussi célèbre, Mickey entre par accident dans le laboratoire du sorcier Yen Sid, en traversant, de nouveau, un miroir. Le sorcier était en train de créer un monde pour les personnages oubliés de Disney, dont Oswald le lapin chanceux, à l'aide de peinture magique. Profitant de son absence, Mickey voulut essayer, mais créa par inadvertance le Fantôme noir. La souris s'enfuit. Les années passent, et Mickey connait la gloire et la fortune. Un jour, toutefois, il est entrainé de force dans le monde créé par Yen Sid. L'univers créé par le sorcier avait pendant ce temps été dévasté par le Fantôme, avec l'aide du Savant Fou.
Voilà pour le point de départ. Bien entendu, à vous dans le rôle de Mickey de remettre les choses dans l'ordre! Et nous voilà donc parti à travers les niveaux pour ce faire. Très vite on y distingue deux genres distincts: ceux en 3D et ceux en 2D (2,5D pour être précis). Le jeu se compose ainsi: des espaces en 3D qui sont reliés les uns aux autres par des passages en 2D.
Les niveaux en trois dimensions représentent une version sombre et altérée du Parc Disneyland, comme un jumeau maléfique et torturé. Ceux en deux dimensions eux ont pour thèmes les premiers dessins animés de la firme, ceux créés bien avant la naissance de qui que ce soit en vie de nos jours.
Nous sommes guidé dans cette visite par Gus, un gremlin (pas un de Joe Dante, un de Disney!) qui nous suit tout au long du jeu et par Oswald, le lapin chanceux.
 
"Par qui?" demandez vous en chœur en lisant ce nom?
Par Oswald, celui sur lequel Walt Disney à expérimenter ses animations au tout début de sa carrière. Celui qu'il à du délaisser pour des problèmes de licence et qui à donc créer par la suite un autre personnage basé sur ses acquis: Mickey Mouse. Si vous souhaitez en connaître plus sur le parcours éditorial assez chaotique de ce cher Oswald, je vous invite une fois de plus à consulter la page Wiki fait sur lui. Je vous préviens c'est un vrai bordel!
Mais quel plaisir de (re)découvrir ce personnage! Transition graphique entre Félix le chat et Mickey la souris, Oswald le lapin possède un caractère plus revanchard et aigri que le trop lisse et naïf Mickey. Il est regrettable qu'il ne soit pas déblocable pour jouer les indispensables parties+! Mais on sent que la firme aux oreilles ronde ne souhaite pas mettre le lapin aux longues oreilles plus en avant que cela, car il ferait clairement de l'ombre à leur mascotte! En farfouillant sur le Net, on tombe sur une communauté de fans qui milite pour qu'Oswald soit présent dans Kingdom Heart III, jeu dans lequel il aurait totalement sa place.
 

 
Mickey Ex Machina
 Le concept du jeu est - aussi incongru que cela puisse paraître - le même que pour Deus Ex. Vos actions et vos choix détermineront l'orientation des événements. Ce choix permanent entre création et destruction est symbolisé par le pinceau magique en votre possession. D'une pression sur la gâchette de la wiimote et la peinture redonnera forme et couleur à votre environnement. Un appui sur le bouton Z du Nunchuk et c'est au contraire du dissolvant qui fera disparaître des pans entiers du décor. Je précise que le principe ne fonctionne que sur des éléments prédéfinis du jeu, n'espérez pas faire fondre l’entièreté d'un niveau!
Dans le même ordre d'idées, les 'ennemis' seront à la merci de votre attitude: si vous les aspergez de peinture, ils deviendront vos alliés, mais si au contraire vous les arrosez de dissolvant alors ils fondront comme neige au soleil. A vous de déterminez le meilleur comportement à adopter. Là encore précision d'importance; le principe fonctionne sur TOUT les ennemis du jeu! Y compris les Boss et sous-Boss! Il est même possible dans certains cas et en scrutant bien les possibilités d'un niveau d'éviter complètement le combat contre le Boss! De ce point de vue là, le concept est vraiment poussé à fond avec une totale réussite.
Idem en ce qui concerne votre relation avec les PNJ. Si vous les aidez, ils vous seront reconnaissants, seront capable d'ouvrir de nouvelles voies, vous éviteront parfois de difficiles combats et vous fourniront abondamment en capsules d'énergie, nécessaire pour avancer dans le jeu. Mais si vous les délaissez ou effectuer les 'missions inverses' (en fonction de qui vous aidez ou non, le gentil ou le 'moins gentil') alors votre parcours sera plus difficile et semé d'embuches.
On en arrive à la limite du concept de mon point de vue: on INCARNE Mickey. La Bonne Âme par excellence. Alors sauf si on se plante ou si vous souhaitez tordre l'esprit du personnage emblématique, on a plutôt tendance à aider son prochain (encore une fois si Oswald était jouable, l’ambiguïté du titre y gagnerait beaucoup!). Mais ceci est le moindre des problèmes car il est temps désormais de faire couler l'encre indélébile sur cette aventure colorée.
 
 
Il pique, Mickey!
 Après avoir passé le coup de peinture, place au dissolvant.
Je commencerai par évoquer la structure même des niveaux du jeu, frustrant au possible. Car le jeu est linéaire avec des missions secondaires spécifiques à certains niveaux!
J'explique par un truc concret: dans le jeu vous êtes amené à croiser trois robots représentants des amis proches de Mickey. A savoir Robot-Dingo, Robot-Daisy et Robot-Donald. Sauf qu'en fait vous ne rencontrez que leur têtes dans un bocal et que ceux ci vous implore de retrouver les autres parties perdues de leur corps robotiques dans les niveaux qui suivront vos discussions. Soit allons-y! Mais si vous loupez une partie robotique dans un des niveaux (souvent relativement bien caché!) bah vous l'avez dans le Baba car IMPOSSIBLE DE REVENIR EN ARRIÈRE! Vous êtes bon pour faire mieux au cours de votre prochaine partie! Frustrant je vous dis! Et il en est de même pour les bobines qui débloquent les deux courts-métrages présent sur le CD: une bobine cachée par niveau 2D. OK. Sauf que dans une partie il n'est pas possible de faire tous les niveaux 2D (en fonction des voies ouvertes comme expliqué plus tôt) et que si vous loupez la bobine d'un niveau là encore vous l'avez dans l'os: vous ferez mieux au prochain tour!
Seuls quelques niveaux (les Hubs des différentes zones du parc) et leurs passages 2D nous y emmenant sont faisables à l'envie. Pour le reste du jeu, il ne faut pas se louper! Et bon personnellement j'ai pas non plus le temps de refaire mes jeux ENTIERS (!) en boucle pour débloquer les bonus ou réussir les quêtes annexes. Alors oui j'avoue que pour les robots j'ai été sur Supersoluce (Bouh! La Honte!!). Au passage le jeu n'a en dehors de cette ignoble contrainte rien de difficile (excepté quelques passages relou et le combat contre le savant fou dans le grenier -> à devenir taré!)
 
Autre point noir lié non pas au jeu mais à la machine: la détestable désynchronisation de la manette. Ô que cela peut me rendre dingue! J'enrage sur cette aberration qu'est la Wii et son concept totalement impraticable de motion-control...Car oui je le dis HAUT ET FORT: JE DÉTESTE LA WII !
Même si bon dans les faits je me suis débarrassé de la console il y a longtemps et joue actuellement sur l'émulateur (?) Wii sur ma WiiU.
 
Enfin j'évoquerai un petit désagrément assez singulier: dans le jeu sont considérés comme 'personnage Disney oubliés' Horace et Clarabelle. Très étrange. Je veux bien croire que le couple ne soit pas souvent au devant de la scène mais de là à dire qu'ils sont 'oubliés', quand même pas!
Ils apparaissent encore souvent dans les BD européennes, j'en veux pour exemple le livre sorti il y a un an environ de Loisel dans lequel ils sont présent!
Horace et Clarabelle dans une BD de Loisel, parue en 2016
 
Jeu étonnant qui dénote un peu des autres titres qui mettent en scène Mickey par son coté caustique (parfois acide) hérité de l'autre personnage phare du titre - et véritable révélation: Oswald. C'est finalement lui qui représente le plus le jeu. Quel dommage qu'on ne puisse l'incarner (peur qu'il prenne l'ascendant sur la souris?). Très bon point au sujet d'une musique envoutante et des thèmes principaux fantastiques (celui d'Oswald <3). Quelques problèmes de caméra récurent du genre et des passages plus crispants que d'autres (rares) n'entravent en rien le plaisir global de cette aventure 'épique'. C'est avec joie que je vais me plonger dans la suite, qui jouit d'une plus mauvaise réputation, je verrai bien.
 
 
Bonus: une vidéo (pas de moi) de Pete Pan, auquel je ne m’attendais mais alors pas du tout! Comme dirait Plume lors de l'annonce de Bayonetta 3: "J'étais pas prêt!"
 

 
 
Et pour finir mon Let's Play presque complet sur le jeu (comme d'habitude l'enregistrement foire à un moment...):