ATTENTION ! L'ARTICLE QUI SUIT EST UN 21/20 CATÉGORIE SPOILER !! STOPPEZ ICI VOTRE LECTURE SI VOUS NE VOULEZ RIEN SAVOIR DU JEU, DE SA FIN ET DE SON ÉPILOGUE:
VOUS VOILA PRÉVENUS!!
Arthur Morgan n'est plus. Des années ont passées et voilà que la famille Marston est de retour dans la région de New Hanover après avoir tenté en vain de vivre une vie paisible dans le Yukon. Mais cette fois-ci se sera la bonne. John et Abigail vont tout faire pour enfin réussir à se poser quelque part et construire un foyer convenable pour Jack, devenu un jeune garçon renfermé. Première étape: Strawberry. Et trouver du boulot...
Le Chevalier Arthur
Résumer en un paragraphe toute l'aventure de Red Dead Redemption 2 ne va pas être évident mais je vais le tenter.
Ode à une Amérique perdue, le dernier-né de Rockstar est un titre titanesque qui pousse le soin du détail à son paroxysme. On y suit Arthur Morgan , membre du Gang de Dutch Van Der Linde qui va petit à petit s’effriter et disparaître. Métaphore d'un mode de vie dépassé rattrapé par l'ère industrielle galopante. Se sachant perdu, Arthur va tenter de se racheter et ce faisant s'opposer de plus en plus à son mentor Dutch qui lui s'assombrit à chaque instant. Le jeu est composé en trois actes bien différenciés: La fuite, qui voit le camp s'enfoncer de plus en plus loin, aussi bien dans le pays que moralement. L'acte central et aussi le plus court à Guarma, coupure dans le récit qui remet à plat la place et les idées de chacun des rescapés et l'expiation d'Arthur suite au retour au pays et la découverte de sa maladie. Jusqu'à sa mort rédemptrice... ou pas. En fonction de vos choix dans le chapitre final.
Et je précise bien que le chapitre final de Red Dead Redemption 2 est le 6ème. Car c'est là qu'on en arrive à tout le truc du jeu: il y en a un second caché dans la galette.
Red Dead Redemption 0
Qui voit donc John Marston en tant que personnage principal dans une préquelle du premier RDRedemption.
Vraie Fin ou Faux début
Car les deux chapitres qui composent cet épilogue nous voit bel et bien mettre en place toute les pièces du puzzle pour le jeu sorti en 2010. Le ranch, L'Oncle, New Austin...tout y est comme en 14...
New Austin que l'on survole à peine si l'on suit uniquement les missions mais qui pourtant est bien là dans son entièreté, avec ses propres gangs, ses propres activités etc...Non vraiment pour moi on se trouve véritablement dans un 'zéro' qui ne dit pas son nom. Car là ou jouer Jack sur quelques missions finales tenait bel et bien d'un épilogue, là on est dans un espace à entièrement redécouvrir (la map du premier jeu, excepté le Mexique) avec ses propres quêtes et objectifs...et ses références à tout bout de champs.
D'ailleurs JAMAIS on ne peut jouer Arthur dans cette partie de la carte (excepté une mission aux abords de Blackwater), comme si ce terrain était la chasse-gardé des Marston. Ce qui accentue d'autant plus le coté 2-jeux-en-1. Puis la notion du camp disparaît, et il y a bien les quelques membres restants de l'ancien groupe qui gravitent autour du ranch mais c'est sans commune mesure avec la 'grande époque'.
Ce que j'ai trouvé génial dans cette seconde partie, c'est le fait de voir construire Beecher's Hope de A à Z. Dans les faits il s'agit donc du dernier chapitre du jeu, qui rien qu'a l'apparition de son titre m'a fait sourire. La boucle est bouclée.
Le générique de fin qui dure pas loin d'une demi-heure et qui présente en fil rouge l'enquête de Ross pour remonter jusqu'au Ranch est limite insupportable à regarder. L'inexorable fin de John Marston est écrit depuis longtemps mais voir la construction de ce qui mènera à sa perte est douloureux. On aimerait qu'il puisse s'en sortir. On sait que ce ne sera pas le cas. C'est à mon sens une partie du jeu que SEULS ceux qui ont fait le premier pourront comprendre pleinement, les autres seront dubitatifs face à cette conclusion que beaucoup pourront trouver limite lunaire et hors-sujet. Le plan final du jeu aussi qui est assez anecdotique et est loin d'atteindre toute la force de celui du précédent opus.
Il était une fois la maniabilité
Alors oui on en arrive au chapitre qui à tant fait parler...effectivement c'est indéniable la prise en main du jeu est assez peu ergonomique, pour ne pas dire totalement confuse. J'ai eu l'impression qu'un programmeur PC n'ayant jamais touché une manette s'est retrouvé en charge du mapping de celles-ci. Il faut parfois jusqu'à une combinaison de quatre touches simultanées pour effectuer une action, notamment quand on veut sélectionner un objet du menu radial. Au bout de 20 heures de jeu je découvrais encore des subtilités de gameplay (le fameux 'maintenir' OPTIONS pour afficher directement la carte!). Par contre je dois dire que je n'ai jamais eu le fameux coup qui as apparemment surpris beaucoup du 'sortir son flingue alors que je veux juste discuter' ou frapper son cheval par accident. J'en ai eu des erreurs de manip', à la pelle mais pas de cet ordre là. Moi ce qui m'a le plus dérangé c'est le coup du 'maintenir' ou 'appuyer' (sortir le carnet, quelle galère!) et le 'fouiller' ou 'porter' sur les cadavres (combien de fois me suis je retrouvé à soulever un mort au lieu de lui faire les poches...).
L'autre aspect de la maniabilité qui m'a pas mal agacé c'est la gestion de la vitesse du cheval. Et je dois dire que même maintenant le jeu fini je n'ai pas entièrement saisi le système. Des fois vous appuyez deux fois sur croix, votre monture adopte un galop convenable sans épuiser sa barre d'endurance et d'autre fois il faut appuyer 15 fois pour qu'il adopte le même rythme de croisière. Et l'animal ne va jamais aussi vite que lorsqu'il croise un prédateur...comment fait-on pour le faire courir à cette vitesse le reste du temps? Je n'en ai pas la moindre idée! Et son inventaire...Poukram! Il m'a fallu des heures ne serait-ce que pour comprendre comment y accéder!
Là ou pour moi il y a un vrai problème et où la polémique 'des trop bonnes notes' se justifie c'est sur le fait que cet aspect du jeu à totalement été occulté lors de certains tests. Comment ne pas noter cette lourdeur dans le maniement du personnage? Comment ne pas remarquer ses manipulations tirés par les cheveux? Certes le reste du jeu est exceptionnel mais alors justement ce défaut ressort D'AUTANT PLUS!
Un peu dans le même ordre d'idée même si là ce sera plus en fonction des gouts de chacun, comment ne pas trouver ennuyeuses les TROP longues chevauchées d'un bout à l'autre de la carte. Dans GTAV les déplacements ont ce coté Funky avec ses bagnoles, on peut slalomer dans la circulation, faire du hors-piste, des cascades etc...Là on fait juste du cheval, parfois pendant 10 minutes...et oui mille fois oui au bout de 50H de jeu ça peut devenir chiant (même avant, chacun sa tolérance vis-à-vis de ce 'Horsing Simulator'). Personnellement je n'ai pas fait certaines quêtes annexes pour la simple raison quelles étaient trop loin sur la carte par rapport à mon emplacement actuel. Henri Lemieux m'attends encore dans sa mairie pour je ne sais-quelle raison...Et qu'on ne sorte pas le coup du 'mode cinéma', il pourrait s'avérer utile si on pouvait zapper le voyage mais en l'état c'est du 'FFXV style' tout craché: vous posez votre manette pendant 10 minutes et allez faire votre vaisselle...Ridicule et même rageant. Il y a bien le coup du 'fast Travel' avec la carte...mais celle ci n'est disponible QUE depuis le camp ou la piaule de John...Ce système aurait du être intégré au système de campement une fois débloqué, comme dans le premier!
Je précise que les trajets à cheval rébarbatifs ne concernent que ceux 'non scénarisés', ceux où on chevauche seul sans compagnons et donc sans phase de dialogue. Car l'avantage justement de ces fameux dialogues c'est qu'ils habillent le parcours et 'font passer le temps'. C'est bien simple un trajet avec un autre perso paraitra moins long que si vous le faites seul. Oui je sais, logique...mais du coup ils auraient pu prévoir un compagnon constant non? (Au hasard Charles ou Lenny) à la 'manière d'Ellie'...Ou alors un cheval qui parle à la Jolly Jumper! Ha ha non je plaisante!
Fauna Flora and Bugs
L'autre aspect problématique de la super-production de Rockstar Game, ce sont ses bugs récurrents. C'est bien simple, il y en a partout et fréquemment. Certains s'avèrent même rigolos - comme dans le premier - mais d'autres sont carrément bloquant et force à couper le jeu pour relancer la partie. J'ai même eu droit durant une mission à un retour 'bureau' direct, sans préavis. Certes cela s'explique par la montagne de programmation et de script à gérer à chaque instant mais bon je vais pas faire comme-ci cela faisait plaisir...
Sans transition, quoique, un mot sur les animaux présent sur la galette. Nombreux et variés, collecter toute l'encyclopédie les concernant doit s'avérer un sacré challenge. J'ai peu chassé - et encore moins pêché - mais par contre j'ai 'étudié' pas mal de bestiole à la jumelle. Un jeu dans le jeu, naturaliste amateur. Je n'ai pas croisé un seul cougar avec Arthur, alors que j'en ai eu un qui m'a bouffer en pas 5 minutes avec John, comme pour me rappeler à quel point cette engeance diabolique m'avait gavé dans le jeu il y a 8 ans. Je suis loin d'avoir croisé toute l'étendue zoologique du jeu mais c'est le genre de petit challenge qui me bottera pour ma prochaine partie...
Par contre la pêche je ferai l'impasse...
Morgan Versus Marston (ou Callahan versus Milton)
Beaucoup, au vu des retours que j'ai vu ou lu, on préféré le personnage d'Arthur à John. Et bien que je n'ai rien à reprocher à Mister Morgan ma préférence personnelle va tout de même à John Marston. Cela est bien sur totalement subjectif en fonction de son affect personnel et de son expérience mais je me retrouve bien plus dans un personnage comme John que dans une image d’Épinal comme Arthur. C'est bien simple, la moindre apparition du héros du premier opus me mettait en joie et occultait la présence de notre héros actuel. Sa personnalité, son coté renfrogné, le fait qu'il tente de bien faire avec sa famille et son fils malgré son rejet initial, sa tronche même font que je me sens bien plus proche d'un John Marston que je ne le serai jamais d'un beau gosse aux valeurs noble d'un Arthur Morgan. C'est comme ça. Petit apparté: le Pseudo Callahan doit faire référence à Harry Callahan, interprété par Clint Eastwood qui as connu ses heures de gloire dans les Western de Sergio Leone
Cela dit le développement d'Arthur est une réussite totale, surtout dans sa période 'descendante' et sa quête de Redemption ou le personnage entre dans la cour très fermé des grands héros du jeu vidéo. Je pense même qu'une fois la fin connue, cela permet de mieux appréhender le jeu pour une deuxième manche, avec cette fois-ci une certaine connaissance des conséquences de ces choix.
Car oui je rejouerai à Red Dead Redemption 2. En fait comme dans tout les jeux du genre je m'y prends en deux (ou plusieurs) fois. Mon premier run est surtout concentré sur l'histoire, les quêtes annexes 'simples', l'exploration mais de manière superflue, pour m'approprier le jeu et le terrain. Par exemple je n'ai pas fait la moindre quête de 'collectibles', ceux que j'ai chopé je les ai eu par pur hasard. Ce genre de choses je me les réservent pour une seconde partie, plus tard, d'ici six mois ou un an. Et qui là pour le coup je pousserai le jeu dans ses retranchements et tenterai le 100%. J'irai voir toutes les curiosités de la map, comme le vampire ou les os du Bigfoot et tout ce genre d'easter eggs (j'en ai croisé certains déjà, genre la cabane avec la soucoupe ou le 'peuple de la nuit'). Car une fois passé ma curiosité au niveau scénaristique, je pourrai me consacrer sur les 'à-cotés'. Je me demande même si je ne laisserai pas l'entièreté des quêtes annexes pour John Marston, pour voir si ils ont poussé le truc comme dans le 1 avec Jack. Mais apparemment vu les premiers retours certaines de ces quêtes finissent par disparaître, il faudra que je note lesquelles sont temporaires et lesquelles sont disponible à loisir. Genre je ne pense pas que les quêtes concernant Mary reste pour l'épilogue...ce serait étrange. Je trouve aussi que le 2 ne possède pas le coté 'mystique' qu'il y avait dans le 1, je pense bien sur au personnage du 'Strange Man' mais pas que...il y avait un fond de l'air 'surnaturel' dans le 1 qui ici est plus représenté par l'arrivée de la technologie (le bateau télécommandé, le robot, la chaise électrique etc...)
Pour l'instant je laisse un peu le jeu 'refroidir', je n'ai joué qu'a ça durant trois semaines...je parcours New Austin pour voir un peu ce qu'il s'y passe et revoir des lieux marquants du premier jeu. Puis comme beaucoup je pense je vais relancer une partie du premier, pour constater (ou pas) la cohérence du tout. Déjà certains on pointé quelques incohérences scénaristiques, mais je préfère m'en rendre compte par moi-même. D'ailleurs j'en profite pour savoir si certains d'entre vous ont noté des références à Red Dead Revolver (des noms, des lieux, des événements?) car en dehors du flingue 'le Scorpion' que l'on peut reproduire quasiment à l'identique, je n'ai rien capté de spécial.
Parmi les nombreux morceaux qui composent le générique de fin, celui-ci me reste en tête de manière lancinante. Je trouve qu'il résume à merveille toute l'ambiance du jeu.
"Que restera t-il de nous ?"
Voilà. Je pense avoir tout dit pour ma part sur ce Red Dead Redemption 2.
C'est un grand jeu, certes mais il ne m'a pas marqué autant qu'un Horizon Zero Dawn qui reste pour moi LE jeu de cette génération. Je ne sais pas si il y aura un 'avant et un après' RDR2, je ne pense pas, le jeu n'est pas si révolutionnaire que çà. Même un BOTW apporte bien plus avec ses notions de 'physique' poussé à fond (feu, glace, réactions chimiques etc...).
Il ne faut cependant pas non plus minimiser le travail de dingue réalisé. Sur les PNJ, sur l'ambiance générale, sur le camp et ses protagonistes tous bien fichus et avec certains vraiment attachants (Mary-Beth, Charles, Sadie Adler...), sur la Lumière qui pour le coup explose tout ce qui n'a jamais été fait dans le JV. Sur l'histoire aussi, que certains jugent assez faible mais qui perso me parle énormément (encore une fois plus John qu'Arthur mais les deux parcours sont superbement écrits). Sur ses cotés burlesques qui tranchent avec le reste (Margaret complètement pété du bulbe, le nain magicien que j'ai adoré [j'espère qu'on pourra l'incarner dans un hypothétique mode réalisateur], Francis 'Kraff' Sinclair qui paraît-il à bien des secrets...). Sur ses décors enchanteurs qui laissent pantois. Sur l'affect que l'on développe avec son cheval virtuel. Sur Dutch et son 'dernier' coup...que même en 1911 il n'aura pas réalisé...devenu un monstre de violence pure. Sur ses musiques et chansons qui transportent encore plus dans cette lointaine Amérique disparue.
Sur ce tout dernier plan qui montre un vieil indien admirant un aigle voler au loin.
Symbolique y es-tu?
Et mon morceau préféré du Red Dead Redemption 1, que je surnomme 'Pour qui sonne le Glas' et qui donne un indice sur ce qui va advenir de John. Mais j'aurai l'occasion d'y revenir quand je ferai un article sur ce jeu...