Suite à l'échec d'Angel of Darkness, la saga Tomb Raider est en mauvaise posture. La franchise passe du studio Core Design à Crystal Dynamics, qui décide de faire table rase et de repartir de zéro. Nouvelle histoire, nouveau passé, un reboot comme on ne le disait pas encore à l'époque. Cette relecture garde cependant une certaine 'cohérence' avec ce qui as été fait auparavant, en terme de maniabilité évidemment mais aussi en ce qui concerne certains lieux et personnages (Le Manoir, Zip...). Nous voilà donc en 2006 quand sort le dernier-né des Tomb Raider. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il modernise de fond en comble la licence...
 
 
Une héroïne de son temps
 
Fini le jeu 'en case' qui avait été le modèle sur les cinq premiers jeux. Bon en fait ce principe avait déjà été largué dans l'Ange des Ténèbres mais la Miss s'y déplaçait encore de manière étriqué. Dès les premières secondes de Legend on sent que Lara a enfin rattrapée son époque. Mouvements fluides et réactifs, sauts vifs, roulades au quart-de-tour...l'écart entre les deux titres en ce qui concerne la maniabilité saute aux doigts! L'écart graphique également. Certes vu d'aujourd'hui il a un peu perdu de sa superbe mais il tient toujours la route. Le plus bluffant reste l'éclairage de sa lampe-torche de poitral, toujours saisissant de réalisme. En ce qui concerne l'évolution propre de Lara, elle possède désormais un grappin magnétique, des jumelles MAD, un PDA (étanche, c'est important!), qui lui seront bien utiles dans sa quête et divers mouvements ont été ajoutés et/ou peaufinés (notamment au niveau des barres et de ses pirouettes). Des passages du jeu sont aussi consacrés à des poursuites en moto, dans des couloirs spécifiques adaptés à l'engin, là où ils servaient à se déplacer au sein d'un niveau durant la période Core Design. Globalement le jeu est bien plus dirigiste et linéaire que la saga classique. Bien plus court aussi. Répartie en une petite dizaine de niveaux, ceux-ci ne dépassant pas l'heure de jeu, le calcul est vite fait.
 
 
Les gunfight eux par contre on pris de l'ampleur. Ils étaient placés avec parcimonie dans les précédents opus, ici elle flingue à tout va des dizaines de sbires sans états d'âme. Cela en a dérouté plus d'un. Elle peut ramasser certaines armes de ses adversaires tombés au combat mais uniquement une à la fois (le fusil à pompe, la mitraillette ou la mitrailleuse). Elle porte par contre constamment ses deux inséparables flingues, avec munitions infinies. Des grenades complètent son arsenal. Mais le plus intéressant là-dedans sont sans conteste ses mouvements 'd'affrontement'. En effet elle possède désormais une sorte de 'Bullet Time' qui s'enclenche lorsqu’elle saute sur un ennemi puis le crible de balle quand elle est en l'air. Elle peut aussi les faire valdinguer suite à une glissade ou même donner un puissant coup de pied si elle saute suffisamment proche de son opposant. Tout ces ajouts permettent de varier les phases de shoot tout en leur donnant un coté chorégraphique très dynamique.
 
 
Je m'appelle Croft, Lara Croft.
 
Lors d'un raid en Bolivie, l'archéologue aux méthodes contestables tombe sur un riche héritier du nom de Rutland qui marche sur ses plates-bandes. Assez étonnamment ce dernier semble en savoir beaucoup sur une ancienne mission de fouille de la Miss, alors qu'elle n'en était qu'à ses débuts. Mission qui s'était très mal terminée...Elle décide donc de revenir sur son propre passé et découvre au fur et à mesure certaines vérités sur sa famille. Le tout étant lié à l'accident d'avion dans l’Himalaya survenu lors de son enfance, et de la découverte suite au crash d'un temple ancien dans lequel sa mère disparut dans d'étranges circonstances.
 
James Rutland et Amanda Evert vous saluent bien
 
Voilà en gros pour le synopsis de départ. Bien sur les révélations s'enchaînent au fil du scénario, parfois un peu trop de manières surfaites mais ce n'est pas le plus important. Ça tient la route et cela sert de prétexte à l'exploration de temples divers et variées. Le boulot est fait.
 
Là ou il y nouveauté, c'est que cette fois-ci la belle est accompagnée. Certes pas sur le terrain vu que son trio d'assistants reste bien au chaud au manoir, relié à Lara par toute une batterie de gadget moderne. Nous avons là d'abord le fidèle Winston, le majordome de maison qui n'a plus grand chose à voir avec son itération précédente (le fameux!). Il y a ensuite Zip, l'informaticien qui lui aussi était présent dans la saga Core Design, dans une des chroniques du 5, le segment où elle infiltre un bâtiment High-Tech. Le seul vrai nouveau est donc Alister, historien maniéré qui apporte ses lumières académiques sur certaines énigmes. Il est un peu le pendant 'rat de bibliothèque' à Lara qui elle est plutôt 'rat des champs'.
 
 
Le déroulement du jeu, sa mise en scène ainsi que sa narration lorgne largement vers un autre britannique célèbre. Effectivement une ambiance très James Bond plane au-dessus de ce titre à chaque instant, comme si l'espion avait fusionné avec l'aventurière. Ce qui donne au jeu une ambiance singulière et le démarque de tout les autres titres de la licence. Certains passages font penser au très bon Nightfire qui mets en scène l'agent secret le plus connu du monde. Et je dois dire que cette combinaison fonctionne à merveille, ce qui fait de ce Tomb Raider Legend mon deuxième épisode préféré (après le 2, de toute façon indétrônable). J'ignore pourquoi cette direction fut totalement abandonnée dans les suites...c'est dommage.
 
 
Bien entendu, le manoir est toujours de la partie, ainsi que les trésors à débusquer tout au long de l'aventure. Ceux-ci débloquent des bonus mais désormais certaines récompenses se gagnent avec un mode contre-la-montre (notamment les fameux 'maillots de bain' et les costumes goth), chaque niveau octroyant donc un cadeau pour se faire plaisir. En easter-egg sachez que vous pouvez obtenir rien de moins que la Soul Reaver, et oui!
 
 
"Sa place est dans ma salle des trophées!"
 
Plus d'une décennie plus tard que reste t-il de ce premier reboot de Tomb Raider?
Et bien toujours un bon jeu toujours plaisant à faire. Et puis étant très court on y passe deux ou trois jours, guère plus, et à chaque fois on passe un bon moment, comme un film qu'on adore revisionner chaque année. Certes l'animation à un peu vieillie mais reste plus qu'acceptable et visuellement je trouve que cela envoie toujours - pour l'époque of course. On en était pas encore au photoréalisme mais dans un entre-deux, un peu à l'instar de GTA IV. Les gunfights eux sont clairement de trop et font tâches...on était au début de ce qui amènera aux aberrations des Uncharted et de la saga Survivor...on ne refait pas l'histoire...
 
 
La VF est satisfaisante avec encore à l'époque la mythique Françoise Cadol pour interpréter la Miss et en drôles de guest-stars Omar et Fred pour doubler Zip et Alister. Choix étrange mais pourquoi pas...mouais (ça passe, plus pour Omar que pour Fred mais ça passe). On est bien loin de la catastrophe Alice David...
 
 
Le jeu se termine sur un cliffhanger qui appelle une suite. Celle-ci se fera attendre quelques années et sortira après l'épisode anniversaire. On y retrouvera une Lara plus âgée et un univers plus sombre et souterrain...ainsi que d'anciennes connaissances. Mais on y reviendra dans la troisième partie de cette 'trilogy'...
 

 Un indice sur votre écran...

 
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Bonus polémique:
 
 
Premiere vidéo de mon Let's Play complet sur le jeu (XBOX 360)