Resident Evil 2 à toujours été mon épisode préféré. Alors quand l'annonce du remake fut officialisée j'étais dans l'expectative...Cette version moderne parviendrait-elle à conservée cette ambiance unique qui faisait tout le sel de cet opus ô combien réussi? Ou bien cela serait-il un massacre en règle de la licence à l'instar du sixième épisode?...
Armé de mon courage, de ma pétoire et des nombreuses previews encourageantes, voilà que je retrouvai une fois de plus Raccoon City...
 
 
 
1998. Leon Kennedy est un tout jeune officier de police, tout droit sorti de l'académie. Son premier poste il doit le prendre en ce vendredi soir au commissariat central de Raccoon City, ville isolée au milieu des Rocheuses. Mais très vite il est confronté à une horde de zombie et autres monstres en tout genre. Bien décidé à connaître le fin mot de cette histoire et à sauver ce qui peut l'être il se met en quête de la vérité. Il sera aidé en cela par Claire Redfield, une jeune femme intrépide venu recherché son frère Chris, qui n'a plus donné signe de vie depuis des mois et cet étrange incident dans un manoir de la région...
 
 
JE SUIS UNE LEGENDE
 
20 ans ont passées depuis notre découverte du titre original sur la première playstation. A l'époque nous étions bluffés par tous les aspects de ce jeu: ses graphismes, son ambiance urbaine, sa désespérance, le sentiment d’oppression permanente dans une ville infesté de zombies. Le contraste avec le premier épisode était à tout les niveaux, fini les couloirs baignées dans le noir d'une vieille bicoque hantée, place aux rues éclairées par les flammes des incendies. Et aux habitants tous devenus des mangeurs de cerveaux! Seul solution pour un peu de répit, se réfugier au commissariat...devenu depuis un lieu mythique du jeu vidéo...
La trame scénaristique de cette relecture moderne est globalement la même (j'y reviens plus bas) et c'est bien entendu sur la technique qu'était attendu ce nouveau Resident Evil 2. Et de ce point de vue là, c'est une claque dans la face digne de Mister X.
Premier constat, évident. Au revoir les caméras en plan fixe, bonjour la caméra à l'épaule hérité du 4. On pourra ergoter sur l'évolution des graphismes en deux décennies n'en reste pas moins que ce changement de perspective est la plus grosse révolution de ce remake. Les contraintes techniques de la fin des années 90 qui imposèrent les contre-champs géniaux des premiers épisodes sont désormais révolues. Et c'est avec cette nouvelle vision que nous appréhendons de nouveau le commissariat de fond en comble. Et quelle merveille. Car revenons aux graphismes purs et durs...mais Poukram que c'est beau! Dégueulasse, recouvert de sang, de moisissures et de corps décharnés certes mais beau tout de même! Le fameux moteur RE Engine déjà usité pour le 7 fait montre ici de toute la pleine mesure de son talent pour redonner vie à un opus mythique.
 
 
En ce qui concerne le gameplay, on est assez proche de ce que donnait la seconde trilogie, sachant toutefois que vous pouvez mettre en joue tout en vous déplaçant (Il me semble que c'était déjà le cas depuis le 5, ou le 6 je ne sais plus...)
 
LA NUIT DES MORTS-VIVANTS
 
Pour continuer sur la comparaison inévitable avec son aïeul, je dirai que l'ensemble du jeu est bien mieux agencé, moins fouillis et impose bien moins d'aller-retour d'un bout à l'autre de la carte. C'est notamment vrai pour le laboratoire souterrain qui était un véritable calvaire à l'époque et qui désormais se fait de manière fluide et logique. Il y certes certains couloirs que vous allez voir et revoir mais c'est sans commune mesure avec les interminables cavalcades d'autrefois. Et tant mieux!
 
 
A noter pour les vieux de la vieille que les 'monstroplantes' on disparus au profit d'autre chose de plus 'pertinent'...même si je les regrette un peu les grosses fleurs sur pattes...
Plus de corbeaux également. Pas un seul. C'est pour le coup un choix assez étrange, peut-être les phases en extérieur étant plus nombreuses ils ont jugés que les corbacks serait de trop? Je n'en sais rien...Exit aussi les araignées géantes mais là elles ne m’ont pas manqué.
On retrouve par contre des éléments déjà présent dans d'autres épisodes et qui sont donc importé ici - outre la caméra - comme le système de poudre pour faire des munitions venu tout droit du 3 (il ne me semble pas que ce principe soit présent dans un autre Resident) ou les armes de défense quand un zombie vous empoigne, concept qui venait du Rebirth (le remake du 1).
Globalement si vous connaissez déjà le jeu original le parcours est le même, à un ajout près. On découvre ici l'orphelinat de la ville avec Claire, ou plus exactement avec Sherry. En effet on retrouve la phase de gameplay avec les personnages secondaires. Et bien que pour Ada celle-ci soit équivalente à l'ancienne, pour la fillette elle est donc toute autre...fini l'esquive de zombie et de doberman la bave aux lèvres, cette fois la voilà confronté à ce bon vieux chef de la police Irons au sein du nouveau lieu à découvrir. Cette séquence fut de loin celle ou je suis le plus mort car il faut plusieurs essais avant de comprendre ce qu'il faut faire, et si vous loupez le coche la sanction tombe...mais la sauvegarde automatique ne vous ramène jamais bien loin...
Car oui il y a désormais une sauvegarde auto lors de votre avancée...mais rassurez vous un mode permet de retrouver les sauvegardes par ruban encreur pour les puristes!
Le passage qui a vraiment été modifié de fond en comble c'est les égouts. Bien que l'on y retrouve quelques références à sa première incarnation il a été entièrement réaménagé et largement agrandi. C'est désormais une zone à part entière et non plus un 'sous-niveau'. Les araignées ne sont plus là effectivement mais elles sont remplacées par d'autres créatures...et je ne suis pas sur qu'on y gagne au change.
 
EVIL DEAD
 
Bien que le remake améliore énormément d'aspects, il n'en demeure pas moins que tout n'y est pas rose...Le plus gros défaut pour moi c'est la vitesse de 'course' des persos. Il manque clairement une touche 'Sprint', surtout quand vous avez Mister X aux fesses et que votre bonhomme trottine comme si de rien n'était...ou bien quand vous souhaitez éviter les clébards qui ne rêve que de vous croquer. La cohérence voulu pour cette nouvelle itération en prends un sérieux coup. Qui ne prendrait pas ses jambes à son cou quand une armoire à glace genre Terminator de plus de deux mètres se précipite vers vous? Ou qu'un licker vous a repéré?
 
Autre aspect négatif c'est la notion de scénario A et B qui disparaît. Enfin pas complètement...
Mais pour la trame générale, il y a un problème. Si Claire combat le monstre G dans son scénario A sur la passerelle sous le commissariat, Leon ne devrait pas avoir à le faire...et pourtant si. Les deux histoires sont relativement identiques, à quelques encablures près. C'est très obscur à expliquer mais quand vous jouez vous comprenez très vite le problème.
Autre exemple, encore plus parlant: quand Claire éteint l'incendie de l'hélicoptère en scénario A, pourquoi Leon doit aussi le faire en scénario B?
Dans le même registre il y a un grave problème de temporalité entre les deux personnages. Un événement qui arrive assez tôt pour Claire arrive bien plus tard pour Leon, alors que celui-ci à paradoxalement plus avancé dans le temps que ne l'a censément fait la fille à la queue-de-cheval.
Pareil, nos deux héros ne se croisent finalement que très peu. Trois fois en fait - au début, lors de la scène de la grille puis dans le train lors de la fuite - alors qu'ils se rencontraient quand même plus souvent avant.
 
 
On perds beaucoup de ce qui faisait l'attrait du jeu en occultant toutes les spécificités qu'offrait ce double scénario alambiqué de la première version. Comme si aujourd'hui refaire ce principe se révélait trop compliqué à mettre en place. Cependant n'ayant fait qu'un seul run (Claire A, Leon B) il se pourrait que faire l'autre (donc Leon A, Claire B) apporte quelques variantes intéressantes. Mais en gros ce sera identique je pense...
Il aurait été dommage de ne pas retrouver ce bon vieux Hunk, ainsi que son ami Tofu, qui font donc également leur retour. Bon ce n'est clairement pas pour moi, je n'ai pas le niveau mais cela fait plaisir de les revoir. Cette fois ils ne sont plus seuls car trois autres modes on fait leur apparitions, mettant en scène 'Ghost' un collègue agent d'Umbrella de Hunk, Kendo l'armurier et 'la fille du Maire' (qui doit avoir un nom mais que tout le monde appelle comme çà dans Resident). Il s'agit en fait de 'destins' parallèles pour ces trois derniers, non-canon avec l'histoire principale, même si cela permet d'en apprendre plus sur ces personnages secondaires
Conclusion:
Très belle surprise que ce remake. Respectueux du passé tout en réinventant le jeu comme si il avait été conçu aujourd'hui. Les jeunes joueurs ont l'occasion de découvrir ce titre mythique remis au gout du jour et les vieux ringards comme moi d'y replonger et de sourire à toutes les allusions qui y sont disséminées. Revenir une énième fois dans ce commissariat plus beau que jamais fut une véritable bouffée de nostalgie. N'en reste pas moins que le principe des scénarios croisés était bien mieux exploité en 1998 qu'en 2019, aussi bizarre que cela semble être et que par conséquent je conseille aux curieux qui auraient bien aimé cette vision moderne de tenter la première version. Certes bien vieillotte mais qui a su garder son charme. Et dans celui-là il y a des araignées...
  Ah! Les charmantes bêbêtes!!
 
Bonus:
 
Ce coquinou d'Albert Wesker à toujours une photo de Rebecca planqué dans son bureau
 
Celle du jeu de 1998...
 
 
 
Sera t-il de retour dans un éventuel remake du 3?