Après l'échec scénaristique de Gods of the Arena qui surfait sur tous les excès de la série originelle sans proposer de véritable intérêt narratif, on attendait cette saison 2 avec impatience et crainte. Car si Blood and Sand avait énormément divisé à l'époque, beaucoup s'accordaient à dire que la qualité augmentait exponentiellement tout au long de la saison.

Vengeance débute donc peu ou prou là où s'était terminée la saison précédente. Spartacus a libéré ses amis gladiateurs du joug de Batiatus et se met en tête d'affronter le pouvoir Romain. Avec lui Crixus, qui recherche sa bien aimée vendue en esclave et tout un gloubi boulga politique qui se résume toutefois à la recherche de Spartacus en vue de liquidation totale de sa personne et de la rébellion.

Là est toute la réussite de cet excellent premier épisode. Les scénaristes ont parfaitement réussi à poser les bases de l'intrigue en faisant bien comprendre que chaque personnage ou presque à ses propres desseins. En ressort une intrigue relativement complexe certes, mais surtout des boussoles narratives très précises qui annoncent la couleur de la saison. Il y a donc les quêtes personnelles et les considérations plus politiques, tout cela mélangé et parfaitement relié entre elles. Retrouver les personnages de la première saison est assez réjouissant et voir que tous ont une intrigue qui leur est propre donne beaucoup d'espoir. 

Car le casting est le même que lors de la saison 1. Je parle bien sûr des personnages puisque, vous le savez, Andy Withfield ayant succombé à un cancer, Liam Mcintyre le remplace. Et avec plutôt beaucoup de talent même s'il faut un temps d'adaptation rallongé par les circonstances de l'absence de l'acteur d'origine. Les personnages sont donc les mêmes, permettant une plongée directe dans les intrigues de l'année. Oenomaus erre désormais seul, détruit par le sentiment d'avoir déshonnoré sa fonction, Spartacus veut la peau de Glaber qui a eu celle de sa femme, Glaber veut étouffer la rébellion pour continuer son ascension au Sénat, Illythia va devoir faire face au retour inattendu de Lucretia qui a survécu à la mutinerie de sa Maison etc...

D'un point de vu purement scénaristique, ce premier épisode est donc une formidable réussite, offrant en plus quelques moments dramatiques intenses et très réussis, comme dans la première saison. La vengeance sera donc le thème principal de cette cuvée et il est de notoriété publique que ce thème est un des plus accrocheurs qui soit (demandez à Park Chan-Wook). 

Venons-en toutefois à la forme. Principal sujet de discorde à l'époque du lancement de la série. Même le plus hypocrite des fans ne pourra nier que le show est pour le moins excessif. Certains diront même raccoleur et ils n'auront pas fondamentalement tort. Oui Gods of the Arena poussait le bouchon trop loin, frisant parfois le ridicule avec des scènes d'orgies dignent du film érotique du Samedi soir d'M6. Soyons donc clairs, l'excès, le kitsch, le sexe et la violence sont encore présents. Et en grande quantité (surtout la violence). Reste que les chorégraphies des combats sont encore très réussies et stylisées et que les scènes de sexe, qui frisent tout de même la pornographie, sont des élèments primordiaux de la reconstitution de l'époque. Vengeance ne parviendra pas à convertir les détracteurs de Blood and Sand même si l'abondance de fond vert piteux de la première saison est contrebalancée par plus de décors.

Ce premier épisode de Spartacus : Vengeance est donc très accrocheur. Passionnant, dramatiquement puissant, la série parvient surtout à tracer les grandes lignes de ses multiples intrigues en offrant à chaque personnage son but précis, qui pourrait d'ailleurs se heurter à celui d'un autre. A ce titre, la relation entre Spartacus et Crixus est toujours aussi complèxe, surtout depuis que les deux mènent chacun leur propre groupe de rebelles. Il pourrait y avoir de l'eau dans le gaz dans cette simili-société. Reste que la forme est toujours aussi boursouflée, enchaînant scènes de sexe et scènes de massacres sanglants avec de temps en temps des effets spéciaux complètement kitschs. On pourra arguer que cela fait partie de l'identité de la série et que celle-ci se rattrape par son écriture de qualité, mais les gladiateurs de la critique série sortent rarement les couteaux en plastique devant un cas évident de raccolage actif. Heureusement, je ne suis pas critique.