Cela fait un petit moment que je n'avais pas testé un titre Lucas Art, et qui plus est un truc complètement barré. A cause d'une perte de sauvegardes le test a quelque peu traîné, mais après deux après-midi à essayer de me rappeler la solution
des énigmes, je suis enfin paré à satisfaire mes 100 visiteurs par jour. Bon là je me la raconte mais ce que je ne dis pas c'est que j'ai péché. Oui, je suis parti souris à l'épaule,
choper ce gros poisson que l'on appelle solution. Je sais que c'est mal, d'ailleurs je me retire actuellement les ongles de pied un par un pour y glisser du sel, mais ma santé mentale en dépendait.
Mais l'essentiel est là: j'ai savouré chaque situation, réalisé le
talent de ces demi-dieu que l'on nomme Tim Schafer et Dave Grossman, mais également lutté pour ne pas perdre la raison.

Il suffit en fait d'expliciter le scénario pour comprendre que nos
deux énergumènes n'utilisaient pas que de la farine pour faire des
crêpes. Tout commence au bord d'une rivière. Tout est beau, les oiseaux gazouillent mais ce qui va arriver risque de plonger le
monde dans une horrible dictature. Le laboratoire d'un certain Docteur
Fred est en train de déverser des litres de substance toxique dans l'eau de cette rivière et là ça part en sucette... Deux tentacules, l'une verte et l'autre pourpre, s'approchent. La verte est
faible et naïf et l'autre a soif de pouvoir et de domination. Cette dernière décide donc de boire le liquide et se
voit dotée de deux bras. C'est donc armé de ces deux nouveaux appendices qu'elle décide d'asservir l'humanité dans le futur. Mais non loin de là, trois amis reçoivent la visite d'un hamster qui leurs délivre
une lettre indiquant que le monde a besoin d'aide. Ni lune ni dieu,
Bernard, Hoggie et Laverne partent pour le manoir du Doc'. Celui-ci à fabriqué une machine à remonter le temps avec une
voiture, 3 WC et un faux diamant. Ils souhaite les envoyer un jour dans
le passé pour corriger cette bourde mais la fine équipe se retrouve dispersée. Hoggie est 200 ans dans le passé, Bernard dans le présent et Laverne 200 ans dans le futur.

Voilà, ça c'est la base, maintenant je vais vous raconter comment un métalleux a modifié la constitution pour y inclure une loi rendant
obligatoire la possession d'un aspirateur dans la cave de chaque citoyens, comment une momie à réussi à gagner un concours
d'humain avec un dentier de cheval et des pâtes sur la tête et aussi
pourquoi un hamster cryogénisé et portant un pull en laine peut alimenter un générateur pour Chrono-WC. Mais je vois déjà la
peur se dessiner sur vos visages vierges de tout non-sens "LucasArtien". Et vous avez raison! Car sortir de cette aventure indemne est une tâche des plus difficile. D'une part parce que le titre est
absolument cultissime et bien ficelé et d'autre part parce qu'il est
aussi particulièrement difficile. On est bien loin d'un Full Throttle, beaucoup plus instinctif et facile d'accès. Car ici
l'aventure n'est pas linéaire mais se déroule dans un énorme
environnement que l'on appelle le temps. Si au début on se perd un peu dans le manoir du présent, sachez qu'il faudra par la suite
penser au manoir du passé et du futur. Car tout ce que vous faites dans
une époque aura ses répercussions. Si par exemple vous coupez un arbre dans le passé, celui-ci disparaîtra instantanément
dans le futur. Alors comme ça cela parait simple mais le "problème"
c'est que certaines énigmes sont ulta capilotractées et d'un sadisme jamais vu!

Déjà que dans un Point'n Click du genre Monkey Island trouver la bonne combinaison d'objets relève parfois du coup de bol mais ici vous contrôlez trois personnages dans trois époques différentes et donc autant de possibilités. Rajoutez à cela une
foule d'objets (plus d'une trentaine facile) tous plus bizarres les uns
que les autres et vous aurez une idée de ce qui vous attend. Tient j'en ai une d'ailleurs! Vous allez tester votre imagination à
travers cette situation. Nous sommes dans la pièce où se rédige la
constitution américaine. George Washington est là et deux de ses collègues également. L'un deux a très froid et souhaite faire du feu mais l'autre refuse en invoquant le fait que le futur président, lui, n'a pas froid. Comment allez-vous arriver à faire du feu sachant que le président a un dentier en bois, que vous avez un briquet-pistolet, un cigare explosif et un dentier mécanique? Vous
avez cinq minutes.

C'est bon vous avez trouvé? Bon et bien continuons alors. Je vous
disais précédemment qu'il fallait s'accrocher à son slip pour ne pas
devenir nervous breakdown et se mettre à la collec' de pins. Mais je vous assure que Day of the Tentacle va bien au-delà de
simples considérations psychologiques. Ok, les énigmes sont
tarabiscotées mais lorsque l'on trouve la solution on se dit: "Putain mais qu'ils sont cons! C'est super bien trouvé!" et
on est heureux. Heureux de participer à ce grand n'importe-quoi divin
extrêmement inventif. On est très proche d'un cartoon avec sa galerie de personnage tous plus fous les uns que les autres. Aucun n'est vraiment sain d'esprit, mise à part peut-être Hoagie et
Bernard. J'ai d'ailleurs quelque préférés comme les agents du fisc ou les deux sculpteurs. C'est un vrai plaisir de découvrir
toutes les situations et les évènements qui ont été imaginés et mit en
scène avec un soin incroyable. Que ce soit graphiquement, artistiquement ou même au niveau sonore, on est pas
loin du chef-d'oeuvre.

La cinématique au début donne une bonne idée de l'attention accordé à l'aspect narratif et technique. Le dessin et les animations n'ont rien à envier à un bon gros cartoon de la Warner. Si déjà à l'époque - il y a 17 ans quand même - le jeu était sublime,
il n'a aujourd'hui rien perdu de sa superbe. Le design est empreint de
la folie qui habite les personnages et fait de chaque tableaux une surprise. Il faut voir Bernard se faire culbuter par un clown gonflable (indice important!!!) et goûter à la farce d'un
blagueur à la langue capillairement fournie pour avoir une idée du travail effectué. Même la musique a bénéficié d'un soin
énorme! Peut importe le fait que ce soit du MIDI, les compostions sont
inspirées, efficaces et sont un réel prolongement de l'aspect visuel. Parfois, on a même droit à quelque voix et les
bruitages, cartoon à souhait, font leurs petit effets. On est donc face à un titre majeur du jeu vidéo et du Point'n Click surtout. Pour beaucoup, Day of the Tentacle est le jeu d'aventure ultime et
bien je pense comprendre pourquoi et je vous invite tous à sortir vos
petites tentacules et obtenir gratuitement ou pas cette petite merveille.

SamPlay (d'utiliser de la musique pour décoller du faux vomi
accroché au plafond)

 

Graphismes: Malgré l'age avancé du titre, cela reste très beau artistiquement
parlant. Le moteur Scumm fait encore des merveilles et le design très coloré et cartoon est un
bonheur pour les yeux. Rien à dire...

Jouabilité: Il faudra attendre 1995 et Full Throttle pour dire au revoir au menu
d'action à base de verbes. Il faut se faire à la relative lourdeur du système mais au final rien
de bien grave. C'est du Point'n Click classique à la souris donc si vous avez déjà joué à Monkey Island ou tout autre jeux du genre no problem!

Durée de vie: Lorsque l'on fait Day of the Tentacle pour la première fois on en a
pour son argent et il vous faudra sûrement entre 6 et 8 heures pour savoir si la tentacule
pourpre va réellement dominer le monde. Par contre, pour ceux qui l'on
déjà terminé, je pense qu'en un après-midi l'affaire est réglée. A noter tout de même que dans la version boite, vous avez
accès à Maniac Mansion dans son intégralité. Pour tester l'ancêtre de
DOTT, il vous faudra utiliser l'ordinateur situé dans la pièce où il y a le hamster et le benêt philatéliste.

Bande-son: Peter McConnel, à qui l'on doit la musique de jeux comme Psychonauts, The Dig, Full Throttle ou Grim Fandango, prouve une nouvelle fois son talent! Des morceaux qui rentrent bien dans la tête et qui
apportent vraiment quelque chose à l'aventure.

Scénario: Je pense que le début du test est assez explicite... C'est du non-sens
cohérent bourré de références (saurait-vous retrouver celle d'Alice au Pays de Merveilles?). Ca
fourmille d'idées et on prend plaisir à voir comment le jeu part en
cacahuètes. Ils ont dû bien se fendre la poire à développer ça chez Lucas Art! De toute façon avec Tim Schafer et Dave Grossman à la barre...

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