Quand on n'a pas beaucoup de sous, y'a quand même moyen de se divertir sans devenir pirate ! Aujourd'hui, on peut trouver des films à 1,99 € dans certaines grandes surfaces ! Autant dire qu'à ce prix-là, on peut faire acquisition sans se morfondre en se demandant comment terminer le mois ! La crise est là, profitons pour faire le tri dans les offres au rabais ! Et quel meilleur jour que le dimanche pour ça ?

L'horrible Mistère !

Combien de fois Stephen King a-t-il été adapté au cinéma ? Pfff... La liste des films doit être très très longue. Aussi longue, d'ailleurs - à quelques exceptions près - que celle des navets ! Car malheureusement, cet auteur d'un talent immense a presque toujours été desservi au cinéma ! Quel dommage, car certains de ses livres, sont de réels chefs d'oeuvre... L'adaptation qui nous intéresse ici est celle de Mist. Ne commettez pas la bévue que certains ont faite : ça n'a rigoureusement rien à voir avec le jeu vidéo des frères Miller, mais bel et bien avec le brouillard. En réalité, l'histoire est un peu con-con, si l'on regarde au premier degré : une petite ville, suite à un terrible orage, se retrouve plongée dans un brouillard des plus opaques... et des plus meurtriers ! Car à l'intérieur se cachent des créatures terrifiantes et sans pitié, sorte d'insectes géants bouffeurs de chair. Du coup, tout le monde décède ou presque : reste un groupe de survivants enfermés dans une superette. Ambiance. Dès que l'un d'eux décident de se la raconter du genre : "'Tain, je crois que j'ai laissé le gaz ouvert chez moi, faut que j'aille voir !", il se fait irrémédiablement digérer. Un papa et son fils sont ainsi de la partie. Et le papa, naturellement, fera tout pour secourir son petit garçon.

Pitch mille fois lus, film mille fois vus. Ça, c'est si l'on en reste là. Maintenant, trois bonnes raisons de voir le film :

1/ Si l'on connaît un peu Stephen King, on sera ravi d'avoir un héros un peu passe-partout. Un mec certes couillu, mais avant tout concentré sur la survie de son fils. Inutile d'attendre un Bruce Willis. Le grand maître de l'épouvante apprécie les anti-héros, les gars qu'on croise dans la rue. Rien à voir avec les sauveurs de l'humanité. Et ça, ça fait du bien.

2/ La fin terrifiante ! Attention, si vous craignez que je ne sploile, allez directement à 3/. Quand on est un jeune papa, cette fin est littéralement insoutenable. On n'imagine - dans un contexte évidemment SF (encore que...) - absolument pas ce que peut ressentir le père. C'est littéralement atroce. 

3/ Les effets spéciaux sont pourris. Les créatures font pas trop flipper ! Tentacules agressifs avec des griffes, araignées (évidemment), gros moustiques (bzzzz)... soyons honnêtes, le bestiaire de Starship Troopers fait nettement plus flipper. D'ailleurs, il ne faut pas s'imaginer que ce manque de moyens nuit au message du film. Car la vraie leçon, et le tour de force, c'est que le pire ennemi, le plus flippant... c'est celui qui se cache dans le supermarché. Celui-là, c'est le boss ultime. Ce choix donne une dimension nettement supérieure à Mist. L'ennemi n°1, c'est celui qui sommeille en nous. 

Il en résulte donc un film étonnant, dérangeant, et bien sûr, prenant ! Sous ses airs de série Z, il a de quoi faire réfléchir ! Rappelons, s'il est besoin, que le réalisateur n'est autre que Frank Darabont à qui l'on doit deux des meilleures adaptations de King : Les Évadés et La Ligne Verte...

© Séb, qui croit qu'on frôle les 50 adaptations de Stephen King au cinoche.