Y, le dernier Homme est une BD que j’avais entamée il y a de cela quelques années lorsque Urban Comics avait publié le premier volume (c’était en 2012, alors qu’initialement la Bd a été publiée entre 2002 et 2008 aux Etats-Unis) et là, j’ai profité qu’une bibliothèque possède les 5 tomes pour me farcir l’intégrale et je n’ai pas été déçu, loin s’en faut. On retrouve ici Brian K. Vaughan au scénario et Pia Guerra au dessin. Vaughan est un scénariste assez côté, il a bossé pour Marvel et DC mais c’est assez loin des superhéros qu’il nous a révélé ses plus belles surprises puisqu’il est au scénario de séries comme Ex Machina ou du superbe Saga.
Alors l’histoire, c’est tout simplement celle de Yorick qui est un jeune américain d’une vingtaine d’années, étrange survivant dans un monde où les hommes sont tous morts à un même instant. Fabuleux rêve de toutes les castratrices en puissances qui se délecteront de ce résumé, à n’en pas douter. Parce que oui, tous les hommes sont morts, les mâles de chaque espèce sont morts, sauf lui et son ami chimpanzé esperluette, qui contrairement à ce que semble indiquer son nom, est un petit bonhomme singe.
Bon, comme on peut s’en douter, le but de ce cher Yorick, ça va être de survivre au sein d’un monde dans lequel il représente un enjeu majeur : celui de la survie de l’humanité. Seulement il va être confronté à tout un tas de groupes, de milices et d’obstacles qui vont rendre l’aventure tumultueuse. Parmi ces adversaires on compte en premier lieu les amazones, qui est un groupe de femmes qui se réjouissent de la disparition des hommes et qui, en découvrant Yorick, ne seront pas forcément des plus amicales à son endroit. Ce groupe de femmes jusqu’au boutiste a poussé la référence aux amazones mythologiques jusqu’à se couper un sein (les amazones étaient prétendument connues pour se couper un sein afin de mieux tirer à l’arc). Bon les amazones du comics sont aussi dotées d’armes à feu, mais c’est pas grave.
Pour le protéger face à toutes ces menaces, la mère de Yorick, qui bosse à la Maison Blanche (rien que ça), va lui offrir une escorte de qualité en la personne de l’agent 355, femme du Culper Ring. Ces deux là vont rapidement faire la connaissance du docteur Mann, une femme médecin qui a travaillé sur le clonage. En gros, l’ensemble de la BD se passe avec ces trois zigs ainsi que toute une palanquée de guests, comme on peut s’en douter. Des personnages très attachants avec un protagoniste qui a des allures d’antihéros sympathique. Comique de service à l’humour parfois douteux. Il ne fait pas vraiment figure de candidat de choix pour survivre à une éradication masculine.
Une très bonne BD, vraiment. Un dessin très comics mais pas trop clinquant ou luisant, comme ça peut être le cas parfois. Assez traditionnel jusque dans la narration. Les cases ne sont pas bousculées des masses, mais c’est pas mal comme ça, ça économise des effets de manches dont ce comics se passe très bien. On a parfois de légères impressions de remplissage, comme c’est parfois le cas sur des séries aussi longues, mais rien de trop rédhibitoire. On va jusqu’au bout avec plaisir et la dernière ligne droite est assez surprenante, j’ai trouvé, puisque l’on se fait tout un panel de scénarios possibles pour la fin et que personnellement, aucun de ceux que j’avais pu échafauder ne s’est réalisé.
Donc ruez vous là-dessus, que vous soyez Femen ou pas, reste que vous en avez quand même pour 5 volumes qui coûtent entre 22 et 28 euros, donc bon, c’est pas forcément donné, mais les comics le sont rarement, et pour le coup, là, vous aurez de la matière.