Assassin's Creed est l'une des nouvelles franchises des consoles next-gen (enfin plus si next-gen que ça...) et qui a eu le mérite de créer un genre à la croisée de l'infiltration, de l'open world et de la reconstitution historique. Après un 1er volet qui avait le mérite de poser les bases de la série mais assez limité et répititif, le 2ème opus n'en fini pas d'être décliné à toutes les sauces. Mais ce Revelation doit en toute logique le conclure, pour enfin passer à Assassin's Creed 3. Remplit -il son rôle de transition? Un peu trop peut-être....
Je ne parlerai pas ici du mode multijoueur. Si certains y trouverons leur compte, il ne constitue par pour moi l'intérêt principal du jeu, même si ses qualités sont indéniables.
Je vais être franc, je suis un grand fan de la série. J'avais laissé de côté la franchise, pour finir par me faire tous les épisodes d'un coup, le trailer de Révelation sur la musique de Woodkid m'ayant converti comme rarement.
Le 1er fut un peu longuet, à force de faire les mêmes choses en boucle, le second à eu le mérite de donner une belle ampleur à la saga, en diversifiant les possibilités de gameplay, évitant ainsi les écueils de son aîné, et faisant sacrément progresser le scénario tout de même.
Puis vint Brotherhood, un Assassin's Creed 2.5 en réalité. J'ai adoré cet épisode malgré sa ville unique, mais quelle ville (Rome!!), où l'on retrouvait des personnages rencontrés dans le 2 et le scénario avançait bien là aussi, même si le cliff de fin de jeu était un poil abusif.
J'attendais Revaltion avec impatience. Oui, Ubisoft nous promettait monts et merveilles : pouvoir rejouer avec Altaïr, en terminer avec Ezio, et éventuellement Desmond. Cela laissait augurer d'un épisode au rythme endiablé, dépaysant (les charmes de Constantinople), et au titre plus que mérité. Je ne vais pas vous faire perdre davantage votre temps, si vous cherchiez une quelquonque révélation, passez votre chemin, il n'y en a pas.
Points forts
Le jeu possède d'indéniables qualités, de gameplay notamment, mais qui ne sont en réalité que de très maigres améliorations du boulot réalisé sur les opus précédents. Oui, Ezio dispose désormais d'un crochet et peux fabriquer des bombes... mais il est possible de terminer le jeu sans les utiliser en dehors de 2 ou 3 passages obligés (des tutoriaux en réalité). L'ajout d'une sorte de Tower Defense pour défendre les planques des Assassins est plutôt réussis, et je me suis facilement laissé prendre au jeu.
Ezio est aussi un point fort du jeu, à mon goût. Le personnage gagne encore en maturité, et l'on sent la fatigue et la lassitude de cet assassin qui a en quelque sorte davantage subi sa vie plus qu'il n'en a été l'acteur (ceux qui auront terminé le jeu comprendront ce que je veux dire, je ne spoilerai pas)
L'ambiance de Constantinople est fabuleuse, et là encore les équipes d'Ubisoft ont fournis un formidable travail de reconstitution historique. L'architecture est fidèle, les lumières très fines, et pour un peu on sentirai presque les odeurs des épices du souk dans notre salon. Mais malheureusement, je pense que leur travail a mal été dosé. Il semblerait qu'en un an de developpement, la reconstitution de la ville a été la priorité des équipes d'Ubi, tout commes les améliorations citées plus haut. A tel point que le reste du jeu semble vide en terme de scénario. Le syndrome de la suite de la suite de la suite atteint ici son paroxysme --> Explications
Points faibles
J'ai essayé lors de ma découverte du jeu, de procéder comme pour les opus précédent, à savoir essayer de quasiment faire tous les à-côtés (collecte de plumes, drapeau, ce que vous voulez, quête annexe, etc...) pour ensuite enchainer les missions de la trame principale afin de profiter d'une narration sans temps mort. C'est ce que j'ai fait avec ce Revelation, repoussant ainsi le plaisir du dénouement final.
1er ecueil : je n'ai pas réussi à accrocher au scénario présenté dans les 1ères missions, avant l'arrivée d'Ezio dans la capitale byzantine. Un petit je-ne-sais-quoi me dérangeait. J'ai compris plus tard... En fait, le jeu se contente d'enchainer des missions, vous présentant divers personnages sans aucune profondeur, que ce soit dans les alliés ou adversaires de l'assassin. Seule exception, le personnage de Sofia Sartore, qui parvient à charmer Ezio, à moins que ce ne soit l'inverse! Et c'est l'une des erreurs du jeu à mon sens. Il aurait fallu conserver au moins quelques personnages présents dans Assassin's creed Brotherhood pour donner une plus grande intensité narrative à l'aventure. A force de tout redécouvrir, de redécrire des protagonistes, le jeu ne parvient qu'à les effleurer. Et malheureusement c'est ce qu'il se passe pour le scénario.
L'avancement de l'histoire ne prend en tout et pour tout qu'une ou deux heures dans le jeu. Attention, je parle ici de la trame que l'on suit depuis le 2nd opus, concernant les reliques d'Eden. A tel point que je n'ai pas vu venir la fin du jeu, essayant de croire en mon fort intérieur qu'il me restait encore 5 bonnes heures d'aventure. Je ne vous parle même pas de la scène finale. Ceux qui auront trouvé que la fin de brotherhood était scandaleuse (car elle obiligeait presque à acheter ce Revelation pour en connaitre le fin mot) trouveront celle ci pire encore. Mais cette fois-ci la recette ne prend plus.
Je n'évoque pas ici les passages avec Altaïr, anecdotiques, faisant uniquement dans le fan service (et pourtant j'adorais ce personnage). Un ajout bien dispensable.
Desmond quand à lui est quasi inexistant. En effet, malgré l'originalité du gameplay lors des phases le concernant (une sorte de fps où l'on construit le chemin à emprunter au fin fond de l'Animus), le personnage demeure toujours aussi creux, et n'est ici quasiment pas exploité par rapport aux jeux précédents.
Conclusion
En guise de Revelation, je n'ai eu qu'une immense Deception. J'ai payé pour un grand jeu d'aventure, je n'ai eu droit qu'à une laborieuse extension de Brotherhood, un immense bac à sable dans lequel la saga s'est enlisée. La licence est à bout de souffle, et ce ne sont pas quelques nouveautés de gameplay qui sauveront Assassin's Creed 3. Ubisoft doit relever un sacré défi, sortir sa franchise de son petit confort et doit prendre des risques. En évitant peut-être de céder aux sirènes du marketing en ne sortant plus un jeu par an par exemple?