Non, mon blog ne sort pas d’outre-tombe. Du moins pas pour le moment. Mais je tenais vraiment à réagir à la polémique qui entoure la sortie de Ground Zeroes. Celle sur la durée de vie d’un jeu, relative, et le ratio qu’elle est censée entretenir avec le prix de vente.
Ne sachant pas trop où m’exprimer, et mon coup de gueule ne faisant pas spécialement référence au nouveau Metal Gear Solid, me voici de retour sur ce blog le temps de quelques lignes.
Metal Gear Solid Ground Zeroes se fait sabrer parce qu’il a une durée de vie jugée par certains honteuse. Apparemment, on nous vend 20/30 euro, selon les versions, une introduction d’à peine plus de 2 heures.
Et donc, cela mérite que le jeu se fasse démonter. Et non pas par Jacky, ce bon vieux casual que nombre de nos amis “core gamers” prennent un malin plaisir à tourner en ridicule. Non, par ceux-là mêmes qui sont les plus passionnés, les “vrais amoureux” du jeu vidéo. Ceux qui veulent toujours une évolution du média, un parler plus mature, une prise de conscience du public non-joueur pour qu’enfin, on reconnaisse le jeu vidéo comme moyen d’expression comme un autre, cinéma et littérature en ligne de mire.
J’ai une question à poser à cette élite bien-pensante : avez-vous déjà entendu un cinéphile s’écrier, en sortant d’une salle obscure “Mais quelle arnaque ! 10 euro le film d’1h20 alors que ceux de 3h00 ont le ticket au même prix !?”.
Non.
Vous l’entendrez s’insurger “Mais quelle arnaque ! 10 euro pour ce film au scénario pourri ! Au jeu d’acteur mauvais ! A la réalisation médiocre !”
Parce que le cinéphile est autre chose qu’un gamin haineux, qui, à défaut de pouvoir juger une oeuvre pour l’expérience qu’elle procure, a besoin “d’en avoir pour son argent”.
Putain.
Les guerriers en conquête des lettres de noblesse du jeu vidéo ont besoin de sentir leur achat rentabilisé par le temps qu’ils passeront devant leur téléviseur. J’hésite entre le fou rire et le vomissement.
Le jeu est trop cher à votre goût ? Ok, pas de soucis. Attendez qu’il baisse. Ou ne l’achetez pas, même. Parce que je vous garantis qu’il existe, et que c’est même une majorité, de gens qui sont contents qu’un jeu soit court.
Je n’aime pas Metal Gear, et Ground Zeroes me passe 20km au-dessus de la tête. Pourtant, il est bien le premier opus qui m’intéresse vraiment, et que je vais sûrement prendre du plaisir à jouer. Car il est court.
Je passerai une bonne soirée dessus. Ou alors ce sera une daube et je passerai une mauvaise soirée dessus. Je n’aurai pas besoin de sacrifier 40h pour voir les crédits de fin.
En soi, la faible durée de vie du jeu, c’est même un argument d’achat pour moi, et en suivant votre raisonnement, une raison de payer davantage. Marrant dans ce sens, non ?
Parce que les jeux que je garde en mémoire, je me rappelle de scènes cultes, de bons moments passés avec des amis, dessus. Pas mon nombre d’heures au compteur. Qu’il soit faible ou élevé. Que le jeu soit free-to-play ou acheté plusieurs centaines d’euro.
Parce qu’on juge une oeuvre et pas un produit. Bordel.